vendredi 11 août 2017

HALLUCINATIONS

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

"The Comeback" de Pete Walker. 1978. Angleterre. 1h30. Avec Jack Jones, Pamela Stephenson, David Doyle, Bill Owen, Sheila Keith.

Sortie salles Angleterre: 16 Juin 1978

FILMOGRAPHIEPete Walker est un réalisateur, scénariste et producteur britannique, né en 1939 à Brighton. 1968: l'Ecole du sexe, For men only, 1970: Cool, c'est Carol, 1971: Man of violence, Die Screaming, Marianne, 1972: Quatre dimensions de Greta, le Théâtre de l'angoisse, 1973: Tiffany Jones, 1974: Flagellations, Frightmare, 1976: The Confessionnal, Schizo, 1978: Hallucinations, 1979: Home Before Midnight, 1983: House of the long shadows.


Petit artisan brittish du B movie horrifique ayant principalement sévi dans les années 70 (si on excepte son sympathique House of the Long Shadows tourné en 83), Pete Walker réalise en 1978 l'un de ses meilleurs films avec Hallucinations. Un thriller à suspense mâtiné de psycho-killer alors que la même année sort sur les écrans son modèle du genre, Halloween. En mal de notoriété depuis 6 ans d'absence, un chanteur tente de remonter sur scène après son divorce conjugal. Séjournant dans une vieille bâtisse louée par un couple de retraités, Nick Cooper est sujet à de mystérieuses hallucinations durant certaines nuits, après quoi des gémissements infantiles lui martèlent l'esprit. Un peu plus tôt (face à notre unique témoignage !), un tueur affublé d'un masque de sorcière venait d'assassiner son ex femme dans son ancienne demeure ! Modeste série B horrifique imprégnée d'angoisse latente de par les cloisons audibles d'une demeure gothique, Hallucinations cultive un suspense soutenu par le truchement d'une intrigue simpliste pour autant efficace.


Car jonglant non sans savoir-faire avec les clichés des éventuels suspects et faux coupables et de la fameuse présence hostile prête à alpaguer sa proie, Pete Walker s'entoure notamment d'un casting tout à fait attachant afin de renchérir ce whodunit émaillé de visions putrides que n'aurait pas renié Fulci ou D'Amato ! Tant auprès de la ravissante et très sexy Pamela Stephenson en maîtresse plutôt prévenante, de David doyle (Bosley de la série TV Drôles de dames) en imprésario gentiment badin et bonnard, que de la présence de Jack Jones en chanteur vieillissant tiraillé par une psychose indécrottable. Qui plus est, les deux meurtres sauvagement exécutés face caméra s'avèrent d'une grande violence avec l'appui d'un montage ultra dynamique ne lésinant pas sur les focus de plaies entaillées. Autant dire que les visions sanglantes complaisamment étalées feront les choux gras des fans de Bis. Outre l'aspect ludique de ce psycho-killer sans prétention jouant en prime avec le thème de la hantise en soignant le cadre d'une demeure fétide, Hallucinations traduit scrupuleusement une ambiance d'insécurité et de mystère feutré sous l'impulsion fragile de notre héros en proie aux persécutions morales. Et si le final prévisible peut un brin décevoir quant à l'identité du coupable, les tenants et aboutissants ainsi que ses motivations ne manquent pas de densité dramatique Spoil ! notamment si je me réfère à l'influence que peut exercer la starisation auprès des fans. Fin du Spoil.


Efficace, agréablement mené et toujours attachant, Hallucinations laisse surtout en mémoire une ambiance horrifico-putride perméable comme seules les années 70 et 80 étaient capables d'en concevoir sous la mainmise d'un artisan intègre féru d'amour du genre. A redécouvrir ! 

Bruno Matéï
3èx

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