mercredi 30 août 2017

LA MARQUE

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmaffinity.com

"Quatermass 2" de Val Guest. 1957. U.S.A. 1h22. Avec Brian Donlevy, John Longdon, Sydney James, Bryan Forbes, William Franklyn, Vera Day.

Sortie salles Angleterre: 17 Juin 1957. U.S: Septembre 1957.

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Val Guest de son vrai nom Valmond Guest est un scénariste, réalisateur et producteur britannique né le 11 décembre 1911 à Londres (Royaume-Uni) et décédé le 10 mai 2006 à Palm Springs (Californie). 1954 : La Revanche de Robin des Bois. 1955 : Le Démon de la danse. 1955 : Le Monstre. 1956 : It's A Wonderful World. 1957 : Scotland Yard appelle FBI. 1957 : La Marque. 1957 : Le Redoutable Homme des neiges. 1960 : Expresso Bongo. 1961 : Traitement de choc. 1961 : Le Jour où la Terre prit feu. 1967 : Casino Royale. 1970 : Toomorrow. 1970 : Quand les dinosaures dominaient le monde. 1982 : The Boys in Blue (en). 1984 : Mark of the Devil (en) (TV). 1984 : In Possession (TV). 1985 : Child's Play (TV).


Second volet de la trilogie Quatermass toujours réalisé par Val Guest, La Marque transcende son modèle grâce en priorité à l'ossature d'un suspense exponentiel ne laissant que peu de répit aux protagonistes jouant les investigateurs de la dernière chance afin d'enrayer une autre menace extra-terrestre. Fort original, même si sans doute influencé par l'Invasion des profanateurs de sépultures sorti un an plus tôt, l'intrigue se focalise sur la quête désespérée de Quatermass et ses deux complices (un policier et un journaliste) redoublants de risques et vigilance pour déjouer un complot de grande envergure, puis d'en avertir la population locale du danger létal de météroïtes provenant probablement d'une usine d'expérimentation. Ces pierres bourrées de gaz d'ammoniac étant capables d'infecter leurs victimes d'une marque sur le visage après que ces derniers l'eurent approchés. Classée top secret, l'industrie contrôlée par des militaires armés, affublés de masque à gaz, serait selon son entrepreneur une fabrique de nourriture synthétique. Beaucoup plus captivant et intense que le Monstre (mais pour autant moins effrayant), La Marque fascine incessamment sous l'impulsion fébrile de protagonistes à bout de souffle tentant d'enrayer une menace à la fois délétère et sournoise. Celle d'une marque en forme de V que les victimes lobotomisées subissent après explosion d'un gaz, quand bien même ce combustible découlait d'une créature disproportionnée confinée sous un dôme car en attente de parfaire son dessein meurtrier.


Baignant dans un climat parano et de mystère palpables (les indices nous sont dévoilés au compte goutte !), La Marque s'érige autour d'une enquête policière d'autant plus subtile car relativement chiche en surenchère horrifique. Val Guest, s'efforçant de crédibiliser son contexte alarmiste par le biais d'une mise en scène aussi avisée que celle du Monstre et par le truchement d'idées singulières jamais grand-guignolesques ! (même les apparitions finales des créatures impressionnent et révulsent à la fois par leur aspect organique comparables à un géant conteneur de déchets toxiques !). Pour autant, les quelques scènes chocs qui empiètent le récit font preuve d'audace pour l'époque si bien qu'elles continuent encore aujourd'hui de nous impressionner. A l'instar d'une victime moribonde recouverte d'une sorte de goudron toxique sur le corps et finissant par agonir sous notre témoignage impuissant ! Impeccablement mené donc et truffé de rebondissements toujours plus homériques (la dernière partie cumule les confrontations musclées entre militaires et rebelles alors que quelques incidents meurtriers s'avèrent d'une cruelle radicalité !), la Marque témoigne d'une solide distribution (Brian Donlevy s'avère encore plus impliqué et martial que dans le précédent volet !) et ce jusqu'aux moindres seconds rôles (le charismatique John Longden en policier difficilement domptable et Sydney James en journaliste aviné inconsciemment suicidaire !).


Passionnant, intense et fascinant au rythme d'une partition haletante de James Bernard (un abonné de l'écurie Hammer !), La Marque met les bouchées doubles pour transcender son modèle parmi le brio de Val Guest pétri d'ambition à parfaire (sans fard) une invasion extra-terrestre nouvellement singulière. Marquant de son empreinte ce second chef-d'oeuvre crépusculaire (photo picturale à l'appui !), on pourra ensuite compter sur le talent de Roy Ward Barker à boucler un ultime volet (colorisé) encore plus perfectionniste (et spéculatif) que ses congénères !

Eric Binford
3èx

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