mardi 26 septembre 2017

COMTESSE DRACULA

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site anolis-film.de

"Countess Dracula" de Peter Sasdy. 1971. Angleterre. 1h34. Avec Ingrid Pitt, Nigel Green, Sandor Elès, Maurice Denham, Patience Collier, Peter Jeffrey

Sortie salles France: 7 Décembre 1972. Angleterre: 31 Janvier 1997. 

FILMOGRAPHIE: Peter Sasdy est un réalisateur anglais, né le 27 Mai 1935 à Budapest.
1970: Une Messe pour Dracula. 1971: La Fille de Jack l'Eventreur. 1971: Comtesse Dracula. 1972: Doomwatch. 1972: The Stone Tape (télé-film). 1973: Nothing but the Night. 1975: Evil Baby. 1975: King Arthur, the young Warlord. 1977: Welcome to blood City. 1983: The Lonely Lady. 1989: Ending up (télé-film). 1991: Sherlock Holmes and the leading lady (télé-film).


Réalisé par Peter Sasdy la même année que (l'autrement audacieux) La Fille Jack l'Eventreur, Comtesse Dracula est l'adaptation horrifique de la célèbre Comtesse Bathory (La Comtesse Sanglante) publiée en 1962 par Valentine Penrose. Prenant pour thèmes la jeunesse éternelle, l'inceste et le vampirisme de manière aussi bien déroutante qu'originale, Comtesse Dracula relate la déliquescence morale de cette dernière avide de retrouver sa jeunesse après avoir découvert que le sang d'une jeune domestique serait l'antidote pour lui rendre sa beauté. Eprise d'amour pour le lieutenant Imre Toth, elle multiplie les sacrifices humains afin de préserver leur liaison passionnelle. Mais leur relation est pour autant ternie par la jalousie du capitaine Dobi, complice meurtrier de la comtesse délibéré à compromettre leur futur mariage. Baignant dans une atmosphère à la fois fétide et malsaine sous l'impulsion d'une galerie de personnages sans vergogne, Comtesse Dracula distille un vénéneux parfum de séduction auprès d'une comtesse incestueuse (elle courtise son propre fils !) ne reculant devant aucun tabou pour parvenir à ses fins.


Epaulé d'une servante insidieuse et d'un capitaine fourbe et mesquin, le trio diabolique multiplie les subterfuges pour duper l'entourage et ce afin de taire l'horrible vérité sur la Comtesse. Cette dernière se faisant passer pour sa propre fille (préalablement kidnappée par un paysan russe) afin de justifier son éclatante beauté. Parfois dérangeant pour la posture licencieuse de la comtesse s'adonnant sans scrupule aux crimes gratuits au sein de décors raffinés d'un château baroque (teintes grisâtres à l'appui  formant un saisissant contraste à son architecture gothique !), Comtesse Dracula exploite efficacement le mythe du vampire avec une audacieuse modernité. Sa grande réussite émanant de ces personnages rogues cités plus haut alors qu'un lieutenant plutôt intègre va peu à peu sombrer dans la complicité malgré lui, faute d'un implacable chantage. Outre cette étude de caractères des plus sulfureuses et passionnantes (d'autant mieux servi par un solide casting de seconds-rôles !), l'actrice Ingrid Pitt dévoile son corps plantureux avec une dimension érotique éhontée. Imprégnée de vanité, d'ingratitude et de lâcheté, l'actrice se pavane avec assurance face à ses hôtes et les manipulent à sa guise parmi son emprise de séduction juvénile. Sa présence magnétique insufflant au sombre récit une intensité exponentielle au fil de ses exactions putassières quand bien même son amant préalablement innocent ne pourra se résoudre à s'extirper de son emprise après avoir découvert l'horrible supercherie.


Excellente série B émaillée d'effusions sanglantes et d'érotisme soft au sein d'une intrigue immorale baignant dans une sensualité méphitique, Comtesse Dracula adopte une fois de plus sous l'égide de la firme une démarche couillue pour innover dans l'horreur archaïque, et ce grâce à l'intensité d'un portrait historique scabreux réactualisé dans un contexte surnaturel. 

Bruno Dussart
2èx

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