vendredi 3 novembre 2017

FREAKS, LA MONSTRUEUSE PARADE.

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site festival-playitagain.com

"Freaks" de Tod Browning. 1932. U.S.A. 1h02. Avec Wallace Ford, Leila Hyams, Olga Baclanova, Roscoe Ates, Henry Victor, Harry Earles.

Sortie salles France: 7 Octobre 1932 (Int - 18 ans). U.S: 20 Février 1932

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Charles Albert « Tod » Browning est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain né le 12 juillet 1880 à Louisville dans le Kentucky et mort le 6 octobre 1962 à Malibu en Californie.1925 : Dollar Down. 1926 : L'Oiseau noir. 1926 : La Route de Mandalay. 1927 : L'Inconnu. 1927 : Londres après minuit. 1927 : La Morsure. 1928 : À l'ouest de Zanzibar. 1928 : Le Loup de soie noire. 1929 : Loin vers l'est. 1929 : The Thirteenth Chair. 1930 : Les Révoltés. 1931 : Dracula. 1931 : L'Homme de fer. 1932 : La Monstrueuse Parade. 1933 : Fast Workers. 1935 : La Marque du vampire. 1936 : Les Poupées du diable. 1939 : Miracles à vendre.


Appâté par un juteux gain, la trapéziste cléo courtise le nain Hans afin de lui soutirer son héritage. Avec l'aide du tout aussi fourbe et sournois Hercule, ils complotent d'empoisonner leur larbin. Frieda, fiancée de Hans, tente désespérément de l'avertir du machiavélisme de cette mégère ne reculant devant rien pour parvenir à ses desseins. Chef-d'oeuvre absolu de l'horreur moderne (pour ne pas dire "singulière" !) alors qu'il fut confectionné pour concurrencer le futur succès de Frankenstein, la Monstrueuse Parade est une bouleversante histoire d'amour d'une cruauté inouïe si je me réfère à l'afflux de son intensité dramatique confinant au malaise cérébral. Tod Browning nous faisant pénétrer dans l'univers des Freaks d'un cirque ambulant avec un réalisme aussi trouble que perturbant. A point tel que la fiction s'évapore insidieusement derrière la (discrète et prude) caractérisation d'authentiques monstres de foire s'imposant acteurs amateurs (pour la plupart sans doute) avec un sens de l'improvisation translucide.


Sans pour autant se complaire dans un voyeurisme racoleur et avec le parti-pris d'honorer intelligemment le genre horrifique comme jamais au préalable, Browning filme ses personnages estropiés avec dignité tant et si bien qu'ils parviennent à se fondre dans l'intrigue parmi leur expressivité aussi bien naturelle qu'inquiétante (notamment auprès de leur nature dysmorphique). Sachant que son dénouement cauchemardesque va renchérir un climat malsain ténébreux lorsque ces derniers vont céder à une violence punitive, aussi pour tenir lieu de baroud d'honneur. Car communément témoins des cruelles exactions du couple obséquieux d'apparence docile mais étroitement liés à la complicité criminelle (Olga Baclanova s'avérant à ce titre absolument détestable de vilenie dans son instinct pervers et son regard reptilien !), nos freaks vont finalement laisser extraire leur instinct belliqueux après de vives moqueries humiliantes bâties sur la bassesse.  Eprouvant, subtilement vénéneux, voir même choquant, de par son acuité psychologique émanant des sentiments de trahison qu'éprouvent la communauté des monstres et surtout Hanz et Frieda (l'infidélité de leurs rapports déclinants confinant au désespoir !), et par l'impitoyable cruauté qu'endosse le couple de "Thénardier" d'une monstruosité morale, La Monstrueuse Parade fait tomber les masques sous l'impulsion d'émotions destructrices. 


Vibrant plaidoyer pour le droit à la différence au sein d'une société anachronique d'intolérance, Freaks laisse des cicatrices dans l'encéphale sitôt le générique bouclé. De par sa facture monochrome étrangement magnétique, son climat vicié toujours plus inquiétant et déstabilisant et la morphologie impressionnante des Freaks d'une innocence ambiguë (en me référant bien évidemment à la tournure tragique de l'intrigue cédant aux règlements de compte), la Monstrueuse Parade scande un romantisme désespéré autour d'un couple de nains violés par la monstruosité humaine. A revoir d'urgence d'autant plus que l'émotion éprouvante fait naître un malaise indicible indécrottable bien au-delà de la projection !

Eric Binford
3èx 

1 commentaire:

  1. Un chef d'œuvre ce film ! Je scrute le net pour voir ci une parution blu ray avec au moins un sst français est prévu !
    Je comprend pas que ce type de film ne sorte pas dans une édition de qualité !
    A contrario des films très moyens ont les honneurs de somptueuses éditions!
    Heureusement que certains éditeurs comme Wild side ,carlotta ,Sidonis pour en cité quelques un ,nous sortent des chefs d'œuvres ,dernièrement Plus dure sera la chute! ,j'attend les forbans de là nuits ,les anges au figures sales ,une femme à abattre et bien d'autres encore !

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