mercredi 15 novembre 2017

SPIDER BABY

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Spider Baby or, The Maddest Story Ever Told" de Jack Hill. 1964/67. U.S.A. 1h25. Avec Lon Chaney, Jr., Carol Ohmart, Quinn Redeker, Beverly Washburn, Jill Banner, Sid Haig.

Sortie salles U.S: 24 Décembre 1967 (Int - 18 ans). Inédit en salles en France.

FILMOGRAPHIE: Jack Hill est un réalisateur, scénariste et éditeur américain, né le 28 Janvier 1933 à Los Angeles, Californie, USA. 1982: Sorceress (as Brian Stuart). 1975 Les loubardes. 1974 The Swinging Cheerleaders. 1974 Foxy Brown. 1973 Coffy, la panthère noire de Harlem. 1972 The Big Bird Cage. 1971 The Big Doll House. 1971 The Incredible Invasion (US scenes). 1971 La muerte viviente (US scenes). 1970 Je suis une groupie (non crédité). 1969 Pit Stop. 1968 Fear Chamber (US scenes). 1968 Macabre sérénade (US scenes). 1967 Spider Baby. 1966 Mondo Keyhole. 1966 Blood Bath. 1963 L'halluciné (non crédité). 1959 The Wasp Woman (non crédité).


Perle culte inédite en France mais exhumée de l'oubli grâce à l'éditeur Wild Side Video, Spider Baby constitue l'avant-garde d'une horreur cartoonesque si bien qu'il préfigure (dans un noir et blanc documenté proche de La Nuit des Mort-vivants réalisé un an après) Evil-dead, La Famille Adams, voir même Massacre à la Tronçonneuse. Atteints du syndrome de Merrye (une dégénérescence mentale et physique apprendra-t'on du narrateur), la famille Merrye vit en autarcie au sein d'une demeure bucolique épargnée de citadins. Le patriarche Bruno (dont nous ne connaîtrons jamais la véritable identité) tente maladroitement d'éduquer 2 jeunes filles obsédées par les arachnides (au point que l'une d'elle se présume araignée humaine !) ainsi que leur frère Ralph nanti d'un caractère aussi timoré que primitif. Un jour, une cousine éloignée et son époux s'invitent à leur demeure avec pour dessein de s'approprier leur propriété. Mais les enfants inconséquents sont prêts à défendre leur bout de terrain jusqu'à éliminer les témoins gênants. Baignant dans un climat de douce folie par moment dégénéré (notamment si je me fie à son final bordélique avec l'attaque des créatures humaines confinées dans la cave), Spider Baby demeure un délirant jeu de massacre dans son alliage d'horreur malsaine et de comédie noire.  


Outre l'aspect fantaisiste imputé à l'unicité d'une famille dysfonctionnelle jamais vue au préalable, Spider Baby dépayse en diable et fascine curieusement sous l'impulsion de leurs extravagances fondées sur le non-sens et la démence contagieuse. Les acteurs, tantôt amateurs, tantôt professionnels (l'éminent Lon Chaney, Jr. se prête aimablement à la mascarade dans le rôle de Bruno, Sid Haig, tout jeunot, se fond dans le corps d'un déficient avec un naturel facétieux) parvenant à nous immerger dans leurs us et coutumes au sein d'une ferme décrépite truffée de décors insolites (toiles d'araignées tapissant chaque cloison, cadavre décharné secrètement préservé dans une chambre, chausses-trappes, cadres obliques, poupées rétro, animaux empaillés). De par son ambiance horrifico-malsaine tangible, Spider Baby insuffle un magnétisme formel permanent autour de sa scénographie domestique laissant libre court aux exactions sardoniques de ses propriétaires. A l'instar de la douce hystérique Virginia piquant ses proies humaines à l'aide de longs couteaux de cuisine car persuadée d'avoir affaire à de véritables insectes ! Ces interventions décomplexées s'avérant anthologiques dans l'art et la manière de se comporter telle une vraie araignée ! Et pour exacerber l'emprise démoniaque régie dans la demeure semblable au vieux manoir, on peut notamment compter sur l'intrusion (si photogénique) de mygales velues rampants scrupuleusement vers leur victime par le biais du gros plan !


Dénué de sens et de raison, Spider Baby fonctionne surtout sur sa galerie de personnages aussi ubuesques que grotesques mais parfaitement crédibles à se glisser dans leur fonction (ironiquement) psychotique au point de les iconiser avec une verve insolente. Train fantôme inventif et dégingandé de par sa réalisation approximative pour autant soignée (12 jours de tournage en tout et pour tout !), Spider Baby ne peut laisser indifférent l'amateur de curiosité (oubliée) dans son imagerie à la fois cauchemardesque et cartoonesque en avance sur son temps. Une perle indispensable donc d'une fraîcheur exubérante !

B-D
2èx

Anecdote (source Wikipedia): Le film a été tourné entre août et septembre 1964. Cependant, en raison de la faillite du producteur original, le film n'a été libéré que le 24 décembre 1967

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