vendredi 26 janvier 2018

A LA LIMITE DU CAUCHEMAR. Saturn Award du meilleur film à petit budget.

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site iconsoffright.com

"Night Warning / Butcher, Baker, Nightmare Maker" de William Asher. 1982. U.S.A. 1h35. Avec Susan Tyrrell, Bo Svenson, Jimmy McNichol, Bill Paxton, Marcia Lewis, Julia Duffy, Steve Eastin.

Inédit en salles en France. U.S: Février 1982.

FILMOGRAPHIE PARTIELLEWilliam Asher est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 8 août 1921 à New York (États-Unis), et mort le 16 juillet 2012 à Palm Desert. 1957 : The Shadow on the Window. 1957 : The 27th Day. 1960 : No Place Like Home. 1963 : Beach Party. 1963 : Mickey and the Contessa (TV)1964 : Muscle Beach Party. 1964 : Bikini Beach. 1965 : Beach Blanket Bingo. 1965 : How to Stuff a Wild Bikini. 1982 : À la limite du cauchemar (Night Warning). 1985 : Charley's Aunt (TV). 1985 : Movers & Shakers. 1985 : I Dream of Jeannie: 15 Years Later. (TV). 1990 : Return to Green Acres (TV).


Méconnu et très peu diffusé à la télé quand bien même une poignée de vidéophiles des années 80 eurent l'occasion de le louer chez leur video du coin, A la limite du cauchemar n'eut même pas l'opportunité d'une exploitation salles sur notre territoire. D'ailleurs, n'ayant personnellement jamais eu l'occasion d'y jeter un oeil curieux en dépit de sa disponibilité auprès de mon video, il m'aura fallu attendre plus de 35 ans pour tomber incidemment sur une version HD (généreusement postée chez un blog spécifique) et d'y céder après avoir reluqué quelques opinions fougueuses auprès d'un forum. Série B horrifique réalisée par William Asher, spécialiste en séries TV et télé-films, A la limite du cauchemar (titrage français peut-être discutable bien que l'on puisse prêter une vraie allusion au conte horrifique si je me réfère à sa dernière partie d'un onirisme crépusculaire fortuit) nous plonge dans la folie paroxystique d'une tante sexuellement frustrée à la suite d'une adultère en déclin. Ayant perdu ses parents lors d'un tragique accident de voiture, le jeune Billy est recueilli par sa tante protectrice Cheryl Roberts. 14 ans plus tard, à l'aube de sa maturité, celui-ci entame une romance avec une jeune fille dans l'enceinte de son université. Terriblement jalouse et craignant qu'il ne soit soutiré de son cocon familial, Cheryl tente coûte que coûte de préserver son neveu, et ce jusqu'à commettre l'irréparable.


Psycho-killer teigneux, symptomatique des années 80 de par son ambiance envoûtante bougrement soignée (score ombrageux à l'appui), A la limite du Cauchemar constitue à mes yeux une surprenante série B horrifique grâce à l'efficacité de son script, certes assez convenu et émaillé de facilités et chemins de traverse, mais bougrement immersif pour tous les fantasticophiles puristes sensibles aux climats tangibles. Car au-delà de la naïveté de quelques situations, du jeu cabotin de certains personnages outranciers (la voisine fureteuse, l'inspecteur Carlson davantage ridicule à daigner accuser Billy d'un crime d'auto-défense) et d'incohérences un peu grossières (Billy ne parvenant jamais à se rendre compte que le lait ingurgité est frelaté), A la limite du Cauchemar nous entraîne dans une lente descente aux enfers sous l'impulsion erratique d'une célibataire incestueuse avide de reconnaissance. Baignant dans un climat malsain assez feutré et sépulcral (notamment ce qui s'y tapie dans la cave !), l'intrigue tourne autour des agissements toujours plus psychotiques de la tante sombrant peu à peu dans une démence meurtrière incontrôlée. Quand bien même son neveu Billy (jouant par la même occasion aux investigateurs à reconsidérer la potentielle légitime défense du crime) tente de la raisonner de son tempérament castrateur avec une fragile persuasion. Captivant et inquiétant, le récit davantage menaçant et délétère converge au déchaînement de violence lors d'un dernier acte riche en estocades meurtrières (ça tranche et plante à tout va parmi la disparité d'armes blanches) et twists itératifs (aussi bien surprenants que légèrement déroutants !).


Saisissant (même si la forme aurait gagné à être mieux maîtrisée, notamment au niveau de la direction d'acteurs) et envoûtant grâce à la faculté du réalisateur à distiller une ambiance horrifique prédominante (et ce dès sa 1ère partie d'autant plus cinglante !) tout en y brossant un étonnant portrait de serial killeuse que Susan Tyrrell endosse avec un charisme outré pour autant impressionnant, A la limite du cauchemar est à découvrir fissa du fait de son extrême rareté et surtout de son savoir-faire à transfigurer le psycho-killer en conte macabre renouant avec nos réminiscences infantiles.  

P.S: Un grand merci à Contrebandevhs

* Bruno

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant à Vhsdb

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