mardi 23 janvier 2018

JUNGLE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site dpstream.net

de Greg McLean. 2017. Australie/Colombie. 1h55. Avec Daniel Radcliffe, Alex Russell, Thomas Kretschmann, Joel Jackson, Jasmin Kassim, Jacek Koman

France : 10 janvier 2018 (uniquement en DVD)

FILMOGRAPHIE: Greg McLean est un réalisateur, scénariste et producteur australien.
2005: Wolf Creek. 2007: Solitaire. 2014: Wolf Creek 2. 2016 : The Darkness. 2016 : The Belko Experiment. 2017: Jungle.


Récit d'aventures à la fois épique et cauchemardesque du point de vue d'un survivant embourbé malgré lui dans la jungle bolivienne, Jungle rend dignement hommage au véritable Yosseph "Yossi" Ghinsberg. Un aventurier israélien influencé par le périple d'un certain Karl Ruchprecter (ruffian énigmatique comme le souligne son générique manuscrit) à dénicher l'une des rares tribus indiennes vivant en autarcie. Accompagné de deux de ses camarades réticents de prime abord à accepter l'invitation, Yossi finit par être livré à lui même à la suite du naufrage de son radeau. Greg McLean, réalisateur du traumatisant et désormais classique Wolf Creek, nous assène un nouvel uppercut à travers Jungle. De par sa faculté aguerrie à nous immerger de plein fouet dans une nature hostile avec un réalisme rigoureux (pour ne pas dire perturbant, notamment lors de sa dernière partie draconienne). Certaines séquences terriblement intenses et suffocantes (celles du radeau) faisant office d'anthologie dans la manière terriblement alerte de nous participer à l'action et d'y saisir l'effroi des protagonistes se dépêtrant de la mort avec un énergie surhumaine.


Mais au-delà de ces séquences liminaires proprement vertigineuses et à couper le souffle (on peut aussi largement citer un peu plus tard l'éprouvante séquence des sables mouvants), Jungle n'est pas une de ces séries B standards soumises à l'esbroufe métronomique pour contenter le grand public. Oubliez donc son titre et son affiche somme toute triviaux et laissez vous guider par l'épreuve de force (aussi bien physique que morale !) de l'aventurier en herbe Yossi Ghinsberg en pleine initiation de survie ! Son parcours du combattant à déjouer intempéries, faune sauvage, pièges et dangers de l'enfer vert nous laissant sur les rotules, quand bien même son générique final faisant intervenir les vrais témoins de l'expédition nous provoque une poignante humilité, (Spoil ! notamment auprès de la carrière professionnelle de Yossi Ghinsberg fin du Spoil). Au-delà du jeu très convaincant de chacun des comédiens (particulièrement Alex Russell en "grande gueule" beaucoup plus droit et intègre qu'il n'y parait !), Daniel Radcliffe (on ne présente plus la saga Harry Potter qui le fit tant connaître) vole la vedette à ses congénères avec une étonnante maturité. Ce dernier parvenant à nous faire croire à sa résilience (surnaturelle ?!) par l'acuité de son jeu viscéral d'une vibrante humanité. De par sa métamorphose corporelle (son enveloppe filiforme/décharnée se prête parfaitement à sa condition précaire !) et l'intensité de son regard désespéré au confins de la démence (habile utilisation de visions hallucinogènes en sus même si on y devine rapidement sa facticité).


Survival inébranlable bâti autour d'une aventure humaine à la fois intense, épique, éprouvante et fascinante (notamment au travers de la beauté de sa nature sauvage), et ce sans se livrer à l'impression de déjà vu (Greg McLean s'efforçant de décrire ce périple authentique avec une efficacité, un réalisme et une intelligence à hauteur d'homme), Jungle transcende la série B ludique sous l'impulsion d'un survivant emblématique (que campe brillamment Radcliffe). Dtv honteusement occulté dans nos salles, Jungle est découvrir toutes affaires cessantes si bien que vous n'êtes pas prêts d'oublier l'endurance titanesque du vrai héros de chair et de sang: Yossi Ghinsberg (notamment à travers sa bouleversante histoire d'amitié !). 

* Bruno

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