mercredi 24 janvier 2018

Les Entrailles de l'Enfer

             Photo empruntée sur Google, appartenant au site cult-trash-in-french-dvd-composite.blogspot.fr

"The Beast Within" de Philippe Mora. 1982. U.S.A. 1h38. Avec Ronny Cox, Bibi Besch, Paul Clemens, R. G. Armstrong, L.Q. Jones.

Inédit en salles en France. U.S: 12 Février 1982

FILMOGRAPHIEPhilippe Mora (né à Paris en 1949) est un réalisateur australien d'origine française. 1969 – Trouble in Molopolis. 1973 – Swastika (doc). 1975 – T'as pas 100 balles ? (doc). 1976 – Mad Dog Morgan. 1982 – Les Entrailles de l'enfer. 1983 – The Return of Captain Invincible. 1984 – A Breed Apart. 1985 – Hurlements 2. 1986 – Death of a Soldier. 1987 – Hurlements 3. 1989 – Communion. 1994 – Art Deco Detective. 1996 – Precious Find. 1997 – Pterodactyl Woman from Beverly Hills. 1997 – Snide and Prejudice. 1997 – Back in Business. 1998 – Joseph's Gift. 1999 – According to Occam's Razor. 1999 – Mercenary II: Thick & Thin. 2001 – Burning Down the House. 2009 – The Times They Ain't a Changin'. 2009 – The Gertrude Stein Mystery or Some Like It Art. 2011 – German Sons. 2012 – Continuity.


Réalisé par l'inénarrable Philippe Mora (Hurlements 2 et 3, The Return of Captain Invincible, excusez du peu !), les Entrailles de l'Enfer fit les beaux jours des vidéophiles à l'orée des années 80. Plaisir innocent du samedi soir, l'intrigue abracadabrantesque (inspirée d'un roman d'Edward Levy et réactualisé par le scénariste Tom Holland) vaut à elle seule le détour. Jugez en ! Violée par un monstre 17 ans plus tôt lors d'une panne de voiture sur une route campagnarde,  Caroline MacCleary s'inquiète aujourd'hui de l'état dépressif de son fils Michael victime de terrifiants cauchemars nocturnes. Pour preuve, ce dernier semble possédé par l'esprit de Billy Connors sauvagement assassiné 17 ans au préalable dans de mystérieuses circonstances. Alors que ses parents et la police locale tentent d'éclaircir leur sombre passé auprès de l'éventuelle existence d'un monstre-insecte (une cigale humaine plus précisément), les victimes s'allongent. Baignant dans un plaisant climat horrifique gentiment malsain au fil des exactions meurtrières du tueur affamé de chair humaine (et de sexe !), les Entrailles de l'enfer exploite maladroitement la thématique du monstre au sein d'un contexte contemporain.


Armé de clichés, de situations téléphonées et d'invraisemblances autour d'un montage parfois elliptique, Philippe Mora s'efforce pour autant de soigner la forme (en cinémascope) grâce à son amour du genre grand-guignolesque. Car aussi ubuesque soit son intrigue et ses situations gogos (à peine inspirées d'un certain Vendredi 13 - comptez 1 meurtre tous les quarts-d'heure -), les Entrailles de l'Enfer ne provoque jamais l'ennui, tant et si bien qu'il amuse la galerie avec une douce efficacité.  Et ce grâce notamment au jeu cabotin d'une escouade de seconds-couteaux bien connus des amateurs (Ronny Cox, Bibi Besch, R. G. Armstrong, L.Q. Jones, Katherine Moffat, Don Gordon) s'investissant dans leur rôle (investigateur ou interlope) avec un sérieux imperturbable ! Qui plus est, dans celui du tueur névrosé transi d'émoi et de démence, Paul Clemens s'alloue d'un physique assez particulier pour exprimer une terreur viscérale constamment outrancière, et ce pour le plaisir des amateurs de ciné Bis où tout est permis. A ce sujet festif, sa dernière partie complètement hallucinée, débridée et explosive se permet également de mettre en exergue une métamorphose disproportionnée à base de prothèses et de latex que Tom Burman plagie afin de concurrencer le célèbre Hurlements de Joe Dante. Le monstre ressemblant à s'y m'éprendre à un lycanthrope plutôt qu'à une cigale mutante.


Amusant, inquiétant, étonnamment malsain et parfois même hilarant (son final dantesque vaut son pesant de cacahuètes lorsque nos protagonistes armés sèment la pagaille autour du monstre et vice-versa !) sous le pilier d'une intrigue cintrée, les Entrailles de l'Enfer exploite le "saturday night horror movie" avec un certain savoir-faire visuel et technique (fx artisanaux à l'appui) en dépit de l'évidente maladresse de sa réalisation plutôt paresseuse à s'apitoyer sur les redondances. Mais grâce à son climat fétide gentiment atmosphérique, à ses effets gores parfois croquignolets (dont un arrachage de tête à main nue !) et à la force (faussement) tranquille des comédiens de seconde zone, ce nanar estampillé "80" fleure bon le divertissement impudent si bien qu'il se permet aujourd'hui d'aviver la cocasserie des situations les plus folingues. 

* Bruno

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