mercredi 21 février 2018

LES HORREURS DE FRANKENSTEIN

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"The Horror of Frankenstein" de Jimmy Sangster. 1970. Angleterre. 1h35. Avec Ralph Bates, Kate O'Mara, Veronica Carlson, Dennis Price, Jon Finch, Bernard Archard.

Sortie salles Angleterre: 8 Novembre 1970.

FILMOGRAPHIE: Jimmy Sangster est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannique né le 2 décembre 1927 dans le North Wales (Pays de Galles), décédé le 19 août 2011 à Londres. 1970 : Les Horreurs de Frankenstein. 1971 : Lust for a Vampire. 1972 : Sueur froide dans la nuit.


Sixième et avant dernier volet de la saga Frankenstein, les Horreurs de Frankenstein est considéré par beaucoup de critiques comme le plus faible (pour ne pas dire le plus mauvais chez les langues les plus lapidaires). Faute d'un script remanié par Sangster himself sous le ton de la semi-parodie (il préfigure d'ailleurs d'une certaine manière Chair pour Frankenstein réalisé 4 ans plus tard !) que les fans ont sans doute mal perçu à l'époque. Déclinaison orthodoxe mais pour autant insolente des chefs-d'oeuvre de James Wales et de Terence Fisher, Les Horreurs de Frankenstein baigne dans un climat bisseux décomplexé comme le rehausse sa seconde partie quant à la résurrection du monstre ingérable. Une créature à la fois pataude et inexpressive que l'on croirait sortie d'une série Z si bien que ses débandades criminelles prêtent presque à rire sous la mainmise de son créateur jeanfoutiste, sans vergogne et machiste (sa dissension légèrement pittoresque entre ses deux maîtresses superbement campées par Kate O'Mara et Veronica Carlson).


Ce dernier multipliant, tel un renard matois, les stratégies véreuses avec une insouciance outre-mesure afin de se débarrasser de chaque témoin gênant. Tant et si bien que son ambition première (créer la vie de ses mains en guise de mégalomanie) s'avère ici détournée au profit d'une décadence meurtrière à la fois vaniteuse et insidieuse. Et donc, si la première partie, éculée et négligeable, laisse présager le pire, en dépit de touches d'humour noir proéminentes (à l'instar du sort réservé à l'adjoint atone de Frankenstein), la suite bifurque vers des raccourcis inopinément plaisants, pour ne pas dire délirants selon votre goût pour la farce macabre estampillée "second degré". A savoir que les va-et- vient (contradictoires) de la créature sillonnant le château et la campagne font preuve d'une cocasserie tacite dans sa posture versatile de se plier ou non aux exigences de son maître. 


Comme de coutume flamboyant sous l'étendard de la Hammer, de par sa photo contrastée, ses décors gothiques épurés et ses actrices plantureuses à la beauté lascive, les Horreurs de Frankenstein empreinte la démarche du sarcasme pour tenter de redorer un sang neuf à sa noble saga, sous l'impulsion inopinément impudente de Ralph Bates assez plaisant en baron décadent (précurseur d'Udo Kier si j'ose dire !). A apprécier au second degré, faute de quoi certains puristes risqueraient de faire grise mine ! 

* Bruno
3èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire