mercredi 28 février 2018

YOR, LE CHASSEUR DU FUTUR

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecranlarge.com

"Il mondo di Yor" d'Anthony M. Dawson. 1983. Italie/France/Turquie. 1h28. Avec Reb Brown, Corinne Cléry, Carole André, Aytekin Akkaya, Luciano Pigozzi

Sortie salles France: 24 Août 1983. Italie: 10 Février 1983

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi. 1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.


Aberration filmique symptomatique des prods italiennes plagiant tous azimuts les récents succès ricains des années 80 avec un budget low-cost, Yor, le chasseur du futur ose la gageure de communier la Guerre du Feu avec Star Wars. Réalisé par le vétéran Antonio Margheriti (excusez du peu !), cette série Z compile à rythme assez fertile actions corporelles (tant auprès de guerriers hostiles que de créatures dantesques) et rebondissements saugrenues, faute d'un script abracadabrantesque écrit par un cerveau infantile (son inspiration émane d'ailleurs d'une lointaine bande-dessinée argentine parue en 1974). L'action aussi dépaysante qu'édénique (certains panoramas naturels sont franchement fantasmatiques !) se déroule sous l'ère préhistorique (du moins c'est ce que de prime abord on essaie de nous faire croire). Yor, preux guerrier réputé par sa bravoure vole au secours de tribus dociles incessamment persécutés par des créatures préhistoriques et méchants cro- magnon affublés de dépouilles de vison. A la recherche de ses origines en compagnie de son vieil ami Pag et de sa maîtresse Ka-Laa, il finit par rencontrer des androïdes du futur venus le kidnapper selon la mégalomanie de l'empereur Overlord. Exubérant, improbable et ridicule sans une once de complexe (d'où son attrait grotesque souvent irrésistible), Yor le Chasseur du futur nous plonge de prime abord dans des aventures primitives lorsque celui-ci renchérit les confrontations musclées avec ses rivaux lors d'une première partie assez redondante mais gentiment ludique.


L'aspect risible des bastons maladroitement exécutées, rehaussées de la mine impayable des acteurs inexpressifs (mention spéciale au blondinet Reb Brown dans le corps gringalet de Yor !) provoquant une cocasserie involontaire comme seuls les italiens ont le secret. On peut également souligner la niaiserie truculente des romances que se partage notre héros auprès de deux potiches aussi radieuses que rivales. Mais c'est véritablement lors de sa seconde partie que Yor... prend son envol pour nous embarquer dans un space opera de pacotille (le décor se limitant souvent au dédale d'un hangar industriel) à renfort de rayons lasers, gadgets électroniques et cascades acrobatiques ! Sur ce dernier point, une séquence anthologique digne du cirque Pinder vous provoquera assurément l'hilarité lorsque le vieux Pag décide de porter secours à Yor par la puissance de sa vélocité ! Cabotinant à tout va, nos gentils héros drapés de peaux animales et les méchants figurants accoutrés de combinaisons dignes de Temps X se disputent le pouvoir avec un sérieux inébranlable. Et ce sous l'impériosité d'un Dark Vador patibulaire surjouant avec une emphase renfrognée ! Et donc sous l'impulsion de règlements de compte récréatifs et de rebondissements hallucinés, l'aventure (inopinément) futuriste adopte une tournure débridée à la fois folingue et moralisatrice. Dans le sens où le progrès de la science pourrait bien mener à notre perte dans un proche avenir !


Rivalisant de près avec les meilleures réussites transalpines du genre (l'inégalé 2019, après la chute de New-York, Atomic Cyborg, les Rats de Manhattan, le Gladiateur du Futur, Les Nouveaux Barbares ou encore les Guerriers du Bronx), Yor, le chasseur du Futur s'entiche d'un scénario suffisamment couillu et azimuté (pour ne pas dire vrillé !), et d'une galerie d'attachants seconds-couteaux (joviaux) pour nous distraire fréquemment avec un second degré stimulant. A redécouvrir avec une pincée de nostalgie, faute d'une époque révolue aussi bien généreuse qu'intègre quelque soit les moyens précaires alloués. 

* Bruno
3èx

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