lundi 5 mars 2018

LA MAISON QUI TUE

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Peter Duffell. 1971. Angleterre. 1h41. Avec Christopher Lee, Denholm Elliott, Joanna Dunham, Peter Cushing, Nyree Dawn Porter, Jon Pertwe.

Sortie salles France: 27 Novembre 1974. Angleterre: 22 Février 1971

FILMOGRAPHIEPeter Duffell est un réalisateur anglais né le 10 Juillet 1922 à Canterbury, Kent, England, UK, décédé le 12 Décembre 2017. 1973: Les rapaces du 3è Reich. 1975: L'Enlèvement. 1980: Daisy (téléfilm). 1982: Experience Preferred... But Not Essential. 1986: Les Louves (téléfilm). 1987: Hand in glove (téléfilm). 1990: King of the wind (téléfilm). 1991: Some Other Spring (téléfilm).


Produit par la célèbre firme Amicus, la Maison qui tue fait probablement parti du haut du panier des films à sketchs gothiques, à ranger à proximité d'Histoires d'outre-tombe et de Frissons d'Outre-Tombe. D'après des récits du notoire écrivain Robert Bloch, l'intrigue suggère l'éventuelle malédiction d'une maison qui aurait le pouvoir d'intenter à la vie de ses occupants (du moins les plus véreux). La première histoire assez terrifiante lors des apparitions d'un spectre ricaneur nous dépeint la paranoïa progressive d'un écrivain après que celui-ci imagina un personnage diabolique pour parfaire son nouveau roman. Nanti de visions dérangeantes d'un fantôme hideux, Charles Hillyer finit timidement par l'avouer à son épouse qui lui sollicite de convoquer un psychiatre. Efficace et sarcastique lors de son cheminement ombrageux, "Method for Murder" baigne dans un climat d'angoisse assez bien entretenu sous l'impulsion d'un écrivain en perte de raison gagné par l'appréhension. Le réalisateur exploitant habilement ses visions horrifiques sous l'alibi de son éventuelle paranoïa (voir aussi de sa schizophrénie, à l'instar de son altercation conjugale). On apprécie également le côté sardonique de sa chute sans concession, et ce même si le thème de la spoil ! machination criminelle fin du Spoil fut mainte fois exploitée au préalable. Le second récit, "Waxworks", nous relate la visite d'un veuf dans un musée des horreurs un peu particulier. Lors d'une exposition représentant une femme tenant une tête décapitée sur un plateau d'argent, le visiteur est perturbée par la ressemblance frappante de celle-ci avec son ancienne compagne. Fasciné et déconcerté, il s'efforce d'oublier cette étrange coïncidence jusqu'au moment où l'un de ses anciens amis vient lui rendre visite à son domicile. Là encore, le récit inquiétant tournant autour de l'infidélité et de la jalousie est efficacement mené sous l'autorité du gentleman Peter Cushing éminemment convaincant en solitaire taiseux hantée par la mort de sa compagne. La chute persifleuse s'avérant assez bienvenue en dépit de son manque d'originalité et de la courte durée du sketch. 


Le 3è segment, (mon attitré avec le 4), relate la dissension tendue entre un aristocrate et une éducatrice venue s'occuper de sa fille introvertie depuis son absence scolaire. Au fil de son entretien amical avec cette dernière plutôt douce et docile, l'éducatrice s'offusque du comportement castrateur du paternel ayant parfois recours à la violence physique. Superbement écrit, mis en scène et interprété, (outre la prestance dandy de Christopher Lee et la sobriété rassurante de Nyree Dawn Porter, on est résolument captivé par le magnétisme de Chloe Franks de par sa posture statique et la beauté de son regard aussi bien candide que diaphane), "Sweets to the Sweet" fait intervenir la sorcellerie de manière à la fois latente et sournoise lors de la progression dramatique d'une vendetta infantile. Car si on y devine son issue fatale méchamment cruelle, l'intensité de l'affrontement du duo parental et surtout la présence subtilement vénéneuse de la fillette en concertation criminelle nous hante bien au-delà du générique. Pour clore, le 4è récit s'articule autour de l'égotisme d'un illustre acteur de film d'épouvante particulièrement condescendant et méprisant envers son entourage. Mais l'achat d'une cape de vampire trouvée chez un vieux brocanteur va bouleverser sa vie professionnelle et intime. Savoureuse farce macabre semi-parodique et ponctuée de clins d'oeil, "The Cloak" se raille de son protagoniste hautain avec une truculente originalité, aussi fantaisiste soit-elle. Outre l'aspect débridé de son idée majeure épaulée d'excellents trucages (même si concis), on apprécie également le jeu très impliqué (et parfois volontairement grimaçant) de Jon Pertwee en vampire malgré lui.


Composé de sketchs inégaux pour autant attachants, plaisants et assez surprenants, de par le soin permanent de la mise en scène et son casting hors-pair, la Maison qui tue consolide ses ambitions à mi parcours avec ses 2 derniers segments hautement recommandables. 

* Bruno

1 commentaire:

  1. Vu hier. Pas du tout, du tout, du tout aimé. Une série Z ennuyeuse, des sketches mous, mous, mous et des décors atroces. Qu'ont donc été faire Lee et Cushing dans une telle daube...?

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