jeudi 1 mars 2018

La Revanche de Freddy / A Nightmare On Elm Street Part 2: Freddy's Revenge

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Jack Sholder. 1985. U.S.A. 1h24. Avec Mark Patton, Kim Myers, Robert Englund, Robert Rusler, Clu Gulager, Hope Lange, Marshall Bell.

Sortie salles France: 26 Février 1986. U.S: 1er Novembre 1985

FILMOGRAPHIE: Jack Sholder est un réalisateur américain, né le 8 juin 1945 à Philadelphia. 1973: The Garden Party (court-métrage). 1982: Alone in the dark. 1985: Le Revanche de Freddy. 1987: Hidden. 1988: Vietnam War Story 2. 1989: Flic et Rebelle. 1990: By Dawn's Early Light (télé-film). 1993: 12h01: prisonnier du temps (télé-film). 1994: Sélection naturelle (télé-film). 1994: The Omen (télé-film). 1996: Generation X (télé-film). 1997: Panique sur l'autoroute (télé-film). 1999: Wishmaster 2. 2001: Arachnid. 2002: Beeper. 2004: 12 Days of terror.


Second volet d'une franchise aussi lucrative qu'Halloween, Saw ou encore Vendredi 13, la Revanche de Freddy jouit d'une certaine forme d'originalité si on se réfère aux thématiques de la possession sous l'angle de la métaphore et de la psychanalyse que les critiques de l'époque ont préféré occulter en se focalisant sur ses défauts. Car même si les protagonistes juvéniles souffrent d'un manque d'expressivité, voirs font preuve d'outrance gestuelle (l'acolyte de Jesse) et d'absence de bagage culturel, l'idée de la possession démoniaque que le croquemitaine s'empresse d'habiter auprès d'un d'ado à l'homosexualité refoulée ne manque ni d'intérêt ni de surprise en filigrane métaphorique. Ce qui aboutira d'ailleurs à une impressionnante métamorphose à base de latex que l'on contemple aujourd'hui d'un oeil aussi fasciné qu'amusé.


D'autres séquences chocs parfois gores sont également assez réussies grâce au savoir-faire artisanal des spécialistes en maquillage et du dynamisme du montage (même si parfois maladroit lors de certaines confrontations) alors que d'autres demeurent malsaines, malaisantes (la violente agression de la péruche, les 2 p'tits chiens à tête humaine). Ainsi, outre la psychologie plutôt dérisoire des personnages (tant auprès des ados, dont la cruche du héros, que des parents gogos à rabâcher la morale à leur rejeton) et son cheminement narratif somme toute classique, la Revanche de Freddy parvient à divertir, aussi modeste soit l'ambition de Jack Sholder. On peut d'ailleurs rappeler que ce dernier nous eut tout de même fourni durant sa maigre carrière les classiques Alone in the Dark et Hidden ainsi que l'excellent téléfilm 12h01: Prisonnier du temp. Et donc grâce à un certain savoir-faire dans l'efficacité du rythme homérique (les multiples séquences de cauchemar se fondent impunément dans la réalité quotidienne jusqu'au fameux carnage que Freddy opère en point d'orgue), d'une attrayante photo influencée par la BD et de son angoisse parfois palpable, La revanche de Freddy distrait le spectateur sous l'impulsion d'un Robert Endglund encore impressionnant, fascinant, voir même terrifiant de par sa posture spectrale (parfois grâce aux plans serrés), ses réparties persifleuses et sa force tranquille à molester ses victimes avec provocation décomplexée.


Plaisir innocent du samedi soir récupéré d'une intelligente analogie sur l'homosexualité auquel le métrage fait souvent allusion, La revanche de Freddy se suit étonnamment sans déplaisir de par son charme Bisseux (tout du moins aujourd'hui) et diffuse même par instants une fascination morbide auprès de la présence charismatique de Robert Englund en croquemitaine punitif endossant ici le "double gay" de son partenaire juvénile incapable d'assumer son homosexualité, comme le souligne d'ailleurs le clifhanger final que l'on prétendait (à tort) gratuit ou nonsensique. Il est donc temps de réévaluer cette habile séquelle plus intelligente qu'elle n'y parait si on parvient à y extraire un second niveau de lecture psychanalytique assez ironique, audacieux même, limite parodique en somme quant au destin précaire de Jesse plombé par l'ambiguité de son indentité sexuelle. 

* Bruno
15.12.23. 4èx. Vostfr

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