vendredi 23 mars 2018

LES YEUX DE LA FORET

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site disney-planet.fr

"The Watcher in the Woods" de John Hough. 1982. U.S.A/Angleterre. 1h24. Avec Lynn-Holly Johnson, Kyle Richards, Bette Davis, Benedict Taylor, Carroll Baker, David McCallum.

Sortie salles France: 15 Septembre 1982. U.S: 17 Avril 1980

FILMOGRAPHIE: John Hough est un réalisateur anglais, né le 21 Novembre 1941 à Londres.
1969: Wolfshead : The Legend of Robin Hood. 1970: Eyewitness. 1971: Les Sévices de Dracula. 1972: l'île au Trésor. 1973: La Maison des Damnés. 1974: Larry le dingue, Mary la garce. 1975: La Montagne Ensorcelée. 1978: Les Visiteurs d'un Autre Monde. 1978: La Cible Etoilée. 1980: Les Yeux de la Forêt. 1981: Incubus. 1982: Le Triomphe d'un Homme nommé Cheval. 1986: Biggles. 1988: Hurlements 4. 1988: American Gothic. 1989: Le Cavalier Masqué (télé-film). 1990: A Ghost in Monte Carlo (Télé-film). 1992: Duel of Hearts (télé-film). 1998: Something to Believe In. 2002: Bad Karma.


Produit par Disney qui s'essaya au genre fantastique afin de rameuter un public adulte, aussi paradoxal soit leur revirement, Les Yeux de la Forêt fut un cinglant échec commercial à l'instar du tout aussi boudé La Foire des Ténèbres sorti 3 ans plus tard. Réalisé par John Hough, habile artisan de série B à qui l'on doit Les Sévices de Dracula, Larry le dingue, Mary la garce, Incubus et surtout  l'envoûtante Maison des Damnés (sa plus belle réussite à mes yeux !), Les Yeux de la Forêt demeure une formidable machine à suspense sous le pilier d'un scénario captivant à base d'occultisme, de clairvoyance et de hantise. John Hough parvenant à conjuguer efficacement, mystère, inquiétude et angoisse sous jacente autour des agissements d'une investigatrice avide de vérité suite à la disparition inexpliquée d'une ado. A peine emménagée dans une demeure gothique en compagnie de ses parents, Jane Curtis reçoit d'étranges messages inexpliqués venant de l'au-delà lui incombant de venir en aide à une certaine Karen. Il s'agirait de la fille de la propriétaire de leur bâtisse en location disparue 30 ans plus tôt lors d'un rite avec ses trois amis de l'époque. Jane et sa soeur cadette Ellie vont indépendamment entrer en contact avec la disparue afin de percer le mystère qui entoure son inexplicable disparition.


Porté à bout de bras par la jeune comédienne Lynn-Holly Johnson pleine de conviction à se glisser dans la peau d'une investigatrice aguerrie en proie aux forces surnaturelles, Les Yeux de la Forêt parvient sans effet de manche à nous faire croire à l'improbable grâce au jeu spontané des comédiens communément impliqués dans l'action occulte, et d'une ambiance d'étrangeté diffuse assez perméable. Et ce sans compter sur l'habile savoir-faire de John Hough réussissant à dynamiser l'intrigue dans son concentré de suspense (notamment au niveau du comportement interlope de certains témoins du drame), incidents surnaturels et rebondissements instaurés à proximité d'une forêt et d'une chapelle. Théâtres d'évènements dramatiques perpétrés à la suite du rite de quatre acolytes ayant probablement ouvert une brèche dans l'au-delà. Si on fait fi de l'acte de présence de David McCallum  (reconnu 5 ans plus tôt par la série TV, l'homme invisible) complètement en retrait de l'aventure, on peut toutefois se réconforter auprès de l'éminente Bette Davis en octogénaire solitaire, aigrie par la perte de l'être cher. Sa présence symbolique rehaussant la dimension ombrageuse de l'intrigue de par son charisme à la fois buriné et souffreteux, veuve meurtrie chargée de secrets inavouables. Si son spectaculaire final (rafistolé par la production) ne nous dévoile pas tous les tenants et aboutissants de cette mystérieuse disparition (pour quelle véritable raison Karen fut transférée par erreur et quelle est cette entité malfaisante ?), les Yeux de la Forêt parvient pour autant à convaincre sous le pilier d'un évènement aussi naturel que singulier (une éclipse) et d'une attachante cohésion solidaire motivé par la constance.


Série B habilement contée autour d'un environnement gothique sensiblement appréhensif (la forêt hostile, la chapelle en ruine et la bâtisse des résidents communément molestées par une force occulte), les Yeux de la forêt parvient à exploiter le thème de la hantise parmi l'efficacité de son pitch truffé de suspense et interrogations, et parmi l'implication de Lynn-Holly Johnson très convaincante en enquêtrice redresseuse de tort ! Mené sans temps morts et suscitant un charme rétro au gré de son mystère diffus, les Yeux de la Forêt possède le savoir-faire confirmé de son auteur, et ce en dépit de son point d'orgue perfectible pour autant attachant.

Ci-joint la chronique de la Foire des Ténèbres: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/11/la-foire-des-tenebres-something-wicked.html

* Bruno

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