mardi 20 mars 2018

THE ROAD WITHIN

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site thepsychword.com

de Gren Wells. 2014. U.S.A. 1h40. Avec Robert Sheehan, Dev Patel, Zoë Kravitz, Robert Patrick, Kyra Sedgwick.

Sortie Dvd France: 13 Décembre 2017. U.S: 17 Avril 2015 (limité)

FILMOGRAPHIEGren Wells est une réalisatrice et scénariste  américaine, née le 28 Juin 1974.
2014: The Road Within.


Passé à la trappe d'une exploitation salles sur notre territoire et en sortie limitée Outre-atlantique, The Road Within fait à mon sens office de bijou maudit, de par sa faible réputation beaucoup trop discrète, et ce en dépit de critiques et d'un accueil public favorables. Illustrant sans pathos ni misérabilisme le road trip d'un trio de jeunes patients échappés de leur clinique en lieu et place d'ennui, The Road Within nous touche droit au coeur sous l'impulsion alerte de comédiens sidérants de naturel. A point tel que sitôt le générique clôt, nous éprouvions une mélancolie douce amère de devoir s'en séparer si précipitamment. C'est dire si Vincent (atteint du syndrome de la Tourette), Alex (souffrant de TOC) et Marie (anorexique endurcie) parviennent communément à nous amuser et émouvoir avec une spontanéité, une fringance et une innocence tantôt cocasses, tantôt bouleversantes. Et ce en dépit de leurs actions marginales peu recommandables (vol d'essence et de voitures, larcin dans une épicerie) mais pour autant contrebalancées d'un goût du risque, de l'aventure et du désir de vivre bâtis sur une irrésistible impertinence.


A travers leurs pérégrinations à tenter de rejoindre un bout d'océan afin d'exaucer le voeux de Vincent (déposer les cendres de sa mère récemment décédée), Gren Wells (dont il s'agit ici de son 1er essai) trouve la juste mesure à conjuguer humour, tendresse et émotion sans sombrer dans le mélo, la caricature et encore moins la raillerie à travers les expressions exubérantes de trois paumés apprenant à coexister avec leur maladie mentale. Récit initiatique à accepter leur fardeau grâce aux valeurs de l'amitié et de l'amour, The Road Within milite pour le droit à la différence et le dépassement de soi à condition que le sujet parvienne à travailler une forme de paix intérieure. Au-delà de la grande complicité terriblement attachante des comédiens épatants de verve et d'innocence (de par la beauté de leur âme et la pureté de leurs sentiments), on peut également applaudir les prestances contrairement matures de Kyra Sedwick en médecin conciliante et Robert Patrick en paternel égoïste gagné par la culpabilité et le remords, faute d'une carrière politique en ascension. Et ce au détriment de l'amour de son fils. A travers leur filature routière à tenter de localiser les 3 rebelles, la réalisatrice parvient là aussi à toucher et à amuser lors de leur confidence intime et crises de colère, notamment en abordant le thème de la démission parentale avec une modestie dénuée de prétention. 


Invitation à l'évasion à travers les panoramas californiens, vent de fraîcheur baignant dans l'insouciance d'une liberté expansive, The Road Within fait constamment appel à l'émotion la plus tendre et sémillante à travers les vicissitudes de trois jeunes adultes furieux de leur condition d'exclusion. Dévoilant avec une étonnante pudeur et un refus de voyeurisme une magnifique leçon de tolérance, de compréhension (envers autrui) et d'amour durant leur quête de convalescence, The Road Within s'enrichit d'un cheminement narratif aléatoire ponctué de rebondissements pittoresques (l'échange des voitures volées) et de péripéties folingues. A découvrir fissa si bien que nos trois lurons marquent de leur empreinte frondeuse une épopée rocambolesque avec une liberté d'esprit aussi humaine qu'ordinaire ! 

* Bruno

Ci-joint l'avis d'une inconnue: gvuxmvr parce que j'ai été très sensible par ses impressions (si humaines), tant et si bien qu'elle est parvenue à me convaincre de céder à la tentation du désir.

Evidemment, les performances de Robert Sheehan et de Dev Patel (hyper talentueux) sont au coeur de la beauté et de la réussite du film. Ils sont littéralement à couper le souffle. Une fois que nous rentrons dans leur monde, leur jeu d'acteur nous retient jusqu'au bout. Ce film très touchant de réalisme, c'est un road trip qui forme des équipes inattendues. Les dialogues sont terribles, pleins de vérité et des fois empreints d'un humour contagieux. Ce genre de films mériterait d'être bien plus reconnu car il vaut vraiment le coup, c'est une bouffée d'air frais, et pourtant le sujet est très sérieux. L'histoire est jolie, elle prouve que ceux que l'on enferme pour troubles mentaux ont probablement plus d'humanité et de maturité en eux que ceux qui les côtoient mais qui sont à l'extérieur des quatre murs et se prétendent "normaux". Cette petite équipe de bras cassés est très attachante, ils connaissent la valeur des petites choses qui rendent heureux. On peut dire que la tension est quasiment toujours à son maximum, et on se demande si les plombs des personnages ne vont pas péter en même temps que ceux des spectateurs ! Qu'est-ce qu'on rit ! Mais qu'est-ce qu'on pleure aussi... Comme c'est humain ! La photographie est aussi très jolie, car elle est toujours en accord avec l'état intérieur des personnages. Autant dire que je recommande vraiment ce film !

* Gvuxmvr (27.03.17)


Gren Wells

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