vendredi 6 avril 2018

Roadhouse

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Rowdy Herrington. 1989. U.S.A. 1h54. Patrick Swayze, Kelly Lynch, Sam Elliott, Ben Gazzara, Kevin Tighe, Red West

Sortie salles France : 3 janvier 1990. U.S: 19 Mai 1989

FILMOGRAPHIE: Rowdy Herrington (né en 1951 à Pittsburgh, Pennsylvanie) est un réalisateur et scénariste américain. 1988 : Jack's Back. 1989: Road House. 1992: Gladiator. 1993 : Piège en eaux troubles. 1999 : Murder of Crows (vidéo). 2001: Présumé Coupable. 2003 : I Witness. 2004 : Bobby Jones, naissance d'une légende.


Videur: Personne qui a la mission de repousser des personnes indésirables à l'entrée d'un établissement public.

Si en 1989 le succès ne fut pas au rendez-vous lors de sa sortie internationale (chez nous il cumule 639 139 entrées et se classe 45è au Box-Office), Roadhouse a gagné au fil des ans une réputation de série B culte (on va éviter d'emprunter le terme "nanar" pour ne pas froisser les fans puristes), de par ses multiples rediffusions à la TV et de son exploitation en Vhs, Dvd et Blu-ray. On ne va pas se leurrer, Roadhouse fait clairement office de plaisir "innocent" (non je ne suis pas coupable !) au sein du moule d'une action décérébrée en roue libre, faute à une intrigue aussi limpide que prévisible (un videur réputé pour son autorité est recruté chez un autre taulier afin de faire régner l'ordre dans sa boite à triste renommée) et de situations parfois hilarantes à force de surenchère musclée et de cabotinage chez les comédiens prenant très au sérieux leur posture martiale. Pour autant, par je ne sais quelle alchimie (spirituelle peut-être), Roadhouse fonctionne de la 1ère à la dernière seconde si bien qu'il s'avère constamment jouissif à travers sa conjugaison d'action, de romance et de chouilla d'érotisme ! De par son rythme homérique fertile en bastonnades (de saloon) et gunfights; Rowdy Herrington ne lésine pas non plus sur la surenchère, notamment si je me réfère à son final barbare d'une violence étonnamment gratuite.


Et ce pour le plus grand fantasme du spectateur ravi, tel un bambin jovial, d'assister à l'opiniâtre vendetta d'un portier travesti en tueur sans vergogne ! (même s'il s'agit d'une seconde posture de par son sombre passé rongé d'une certaine culpabilité). Au-delà du plaisir d'assister au spectacle de bastons rondement exécutées à rythme cadencé, Roadhouse renforce son ressort ludique auprès de la présence d'une des stars de l'époque, Patrick Swayze révélé plus tôt par le classique "rose bonbon" Dirty Dancing. Ce dernier parvenant à se glisser dans le corps (huilé) de Dalton, héros impassible à la fois flegme et studieux, tout en force tranquille, notamment par son esprit philosophe hérité de l'art martial. En doctoresse fringante, Kelly Lynch lui partage la vedette avec charme et sensibilité afin d'incarner sa muse éprise de sentiments mais peu à peu gagnée par l'appréhension d'un dénouement dramatique. En faire-valoir plein de charme viril, le charismatique (et beaucoup trop rare !) Sam Elliot endosse le fidèle acolyte de Dalton avec un sens de l'amitié indéfectible et une démarche de cow-boy infaillible (bordel quel putain d'acteur ultra charismatique !). Quand bien même Ben Gazzara cabotine sensiblement avec amiteuse dérision dans celui du mafieux mégalo se complaisant dans les provocations verbales et menaces meurtrières avec une mine jouasse. Tous ces personnages hauts en couleur parvenant efficacement à se prêter au jeu des règlements de compte et intimidations machistes, à savoir qui emportera la mise afin de régenter une paisible bourgade rurale.


Western moderne fort en gueule à travers son esprit Rock and roll / Country où la bière coule à flot entre moult bastonnades que s'échange un casting aguerri, Roadhouse fait office de must bourrin sous l'influence stoïque d'un Patrick Swayze étonnamment charmeur, décontracté mais aussi schizo en redresseur de tort réac. A redécouvrir fissa si bien que le divertissement constamment trippant (notamment à travers ses séquences hilarantes et ses bons sentiments tantôt solidaires, tantôt romantiques) n'a pas pris une ride (bien au contraire il est même encore plus drôle aujourd'hui auprès de sa cocasserie rétro). 

* Bruno 
Ci-joint chronique de la version 2024: https://brunomatei.blogspot.com/2024/03/road-house.html

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