jeudi 10 mai 2018

BURN OUT

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Yann Gozlan. 2017. France. 1h43. Avec François Civil, Olivier Rabourdin, Manon Azem, Samuel Jouy, Narcisse Mame.

Sortie salles France: 3 Janvier 2018

FILMOGRAPHIEYann Gozlan est un réalisateur, scénariste et producteur associé français né le 28/03/1977 à Aubervilliers. 2010 : Captifs. 2015 : Un homme idéal. 2018 : Burn Out.


Série B d'action signée Yann Gozlan (Captifs, son premier essai bonnard), Burn out est une formidable surprise au sein du paysage français si féru des comédies familiales et drame sociaux rébarbatifs. A partir d'une intrigue simpliste (pour sauver son ex amie à rembourser une dette, un pilote de moto est contraint de livrer de la drogue pour des truands en sillonnant Rotterdam), Yann Gozlan redouble d'efficacité à conjuguer action et suspense au service du cheminement héroïque du jeune Tony contraint de parfaire des go-fast entre la France et la Hollande. Aux antipodes des actionner ricains jouant plein pot la gratuité de la surenchère et de la fioriture (Fast and Furious à titre d'exemple éloquent), Burn Out tire parti de son magnétisme grâce au caractère résolument réaliste de cette odyssée délinquante. Tant et si bien que l'incroyable lisibilité des séquences de poursuites (de jour et de nuit !) magnifiquement filmées en caméra subjective nous scotche à notre siège avec un sentiment d'immersion limite viscéral.


Le réalisateur renouvelant par ailleurs l'action vertigineuse à mi-parcours avec deux rebondissements successifs afin d'observer l'évolution morale de Tony embarqué contre son gré dans un chantage irréversible où la violence finira par éclater. L'intrigue incessamment captivante jouant au jeu du gendarme et du voleur sous l'impulsion de têtes d'affiche charismatiques, des gueules de truands taillés à la serpe endossant leur rôle véreux avec une sobriété anti-théâtrale. Au delà de la carrure virile de ses personnages burnés peu recommandables, le jeune François Civil en impose autrement dans son profil de motard fébrile endossant 3 fonctions à la fois (pilote sur les pistes motos et sur les autoroutes, puis salarié dans un entrepôt). Constamment sur le qui-vive du danger permanent lors de ses missions effrénées, puis peu à peu gagné par le burn-out faute de perdurer ses 3 emplois plein temps, François Civil parvient à nous transmettre une palette de sensations fortes (adrénaline, appréhension, désarroi limite dépressif) à travers la sueur de ses pores. On apprécie d'ailleurs en guise de causticité son vénéneux épilogue (que personne ne voit venir) nous poussant à réfléchir sur l'addiction de la vitesse et du danger à travers l'engrenage infectieux de la délinquance.


Pur divertissement d'action oppressante rondement gérée par une mise en scène maîtrisée (Yann Gozlan est un vrai talent à surveiller pour ses futurs projets), Burn out exploite intelligemment la série B avec souci singulier de réalisme et de vraisemblance (notamment à travers son casting méconnu irréprochable), si bien qu'il fait office de cas à part au sein du genre consensuel de l'actionner bourrin familièrement ballot. 

* Bruno

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