mardi 15 mai 2018

DOWNRANGE

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Ryuhei Kitamura. 2017. U.S.A. 1h29. Avec Kelly Connaire, Stephanie Pearson, Rod Hernandez, Anthony Kirlew, Alexa Yeames, Jason Tobias, Aion Boyd.

Sortie salles France: Prochainement.

FILMOGRAPHIE: Ryuhei Kitamura (北村 龍平) est un réalisateur, producteur et scénariste japonais né le 30 mai 1969 à Ōsaka (Japon). 1996: Heat After Dark. 1997: Down to Hell. 2000: Versus, l'ultime guerrier. 2002: Jam Films (segment The Messenger - Requiem for the Dead). 2002 : Alive. 2003 : Aragami. 2003 : Azumi.  200: Sky High. 2004: Longinus. 2004: Godzilla: Final Wars. 2006 : LoveDeath. 2008: The Midnight Meat Train. 2012: No One Lives. 2014: Lupin III. 2017: Downrange.


Sniper : Tireur d'élite armé d'un équipement spécifique et à la pointe de la technologie qui lui permet de prendre part à un affrontement, tout en étant embusqué et éloigné de ses cibles.

Survival horrifique prenant pour cadre exigu une portion de chaussée rurale auquel une poignée
d'ados s'y sont retranchés derrière la carrosserie de leur voiture, Downrange est une excellente surprise concoctée par l'habile artisan japonais Ryuhei Kitamur(Versus, Azumi, Midnight Meat Train). Intense, éprouvant et ultra sanguinolent de par ses FX artisanaux du plus bel effet, Downrage joue la carte de la série B explosive dans son florilège d'exactions criminelles qu'un sniper, planqué dans un arbre, perpétue en toute décontraction. Les quelques survivants constamment dans sa ligne de mire s'efforçant de trouver rapidement une issue de dernier ressort par le biais d'idées retorses convaincantes (smartphones, perchoir, pneu, briquet, frein à main, caisse à outils seront leurs principaux stratagèmes de défense), même si redoutablement couillues en pareille situation chaotique. Recrutant en prime des acteurs méconnus contournant habilement le stéréotype de l'ado décervelé (on est aux antipodes d'un Vendredi 13 avec son schéma narratif tracé d'avance), Ryuhei Kitamura  exploite son astucieux concept avec une efficacité structurée afin de maintenir le spectateur dans une tension en roue libre.


Si bien que nous nous familiarisons d'entrée de jeu à l'humanisme fébrile de ces protagonistes compromis par leurs sentiments contradictoires de désillusion et de pugnacité. Toute l'intrigue méchamment immorale n'étant qu'une initiation à leur survie, une épineuse épreuve de force aussi bien physique que morale. Et bien malin celui qui devinera qui parviendra à se prémunir des balles jusqu'au point d'orgue, notamment lorsque le cinéaste n'éprouve aucun remord à sacrifier les plus attachants ou vaillants, et qu'il relance en intermittence sa frénésie sanglante parmi l'intrusion de nouveaux protagonistes. Le jeu de l'assassinat affichant clairement une tournure sardonique auprès de leur sort précaire que la réalisation inventive renchérit à l'aide de cadrages alambiqués (pour ne pas dire extravagants à certains moments gorasses que l'on pourrait comparer à Evil-Dead !). Constamment haletant et épique dans son florilège de rebondissements cruels franchement impitoyables, Downrange ne possède aucun complexe pour afficher une ultra violence tantôt âpre (les râles d'agonie de la seconde victime distillent un malaise viscéral) au point d'y sacrifier l'innocence la plus fragile.


Complètement vrillé dans sa violence endémique et jusqu'au-boutiste de par le cynisme insidieux du sniper s'en donnant à coeur joie dans les provocations criminelles (entre fausse alerte et exécution sommaire), Downrange exploite avec astuces et dérision son génial concept de prise d'otages sous la chaleur écrasante du bitume maculé de sauce piquante. 

* Bruno

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire