mercredi 6 juin 2018

FRANKENHOOKER

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site imdb.com

de Frank Henenlotter. 1990. U.S.A. 1h24. Avec James Lorinz, Joanne Ritchie, Patty Mullen, J.J. Clark, Carissa Channing, Shirl Bernheim, Judy Grafe.

Sortie salles France: 21 Août 1991. U.S: 1er Juin 1990.

FILMOGRAPHIE: Frank Henenlotter est un réalisateur américain né le 29 août 1950 à New-York. 1982: Frères de sang. 1988: Elmer, le remue-méninges. 1990: Frères de sang 2. 1990: Frankenhooker. 1992: Frères de Sang 3. 2008: Sex Addict.


Déclinaison parodique de la Fiancée de Frankenstein supervisée par Frank Henenlotter, un des maîtres incontestés de l'horreur underground, Frankenhooker n'a rien à envier à ses homologues cultes, Frères de Sang / Elmer. Tant et si bien que cette série B au mauvais goût aussi irrésistible qu'assumé se savoure tel un bonbon acidulé dans son patchwork de situations à la fois génialement grotesques et improbables. A la suite de la mort accidentelle de sa fiancée déchiquetée par une tondeuse à gazon inventée par ses soins, Jeffrey Franken tente de la ranimer à l'aide de morceaux de cadavres provenant de prostituées. Passée l'expérience victorieuse, sa compagne revenue d'outre-tombe sillonne les quartiers malfamés à la recherche de mâles lubriques. Pure bande-dessinée déjantée (photo polychrome à l'appui façon Ré-animator !) exploitant avec une belle efficacité gore en latex et érotisme polisson (Henlotter prenant malin plaisir à filmer les jeunes donzelles aux poitrines dénudées de toutes tailles !), Frankenhooker parodie le roman de Mary Shelley avec une décontraction jubilatoire.


L'auteur s'en donnant généreusement à coeur joie à cumuler gags cartoonesques et blagues potaches sous l'impulsion d'un jeune électricien déconnecté de son morne quotidien. Outre l'interprétation charismatique de James Lorinz en savant gentiment azimuté (il faut le voir se trépaner le cerveau avec une tige à perceuse en guise de relâchement moral et de quête érudite !), Frankenhooker est littéralement transcendé par la performance de Patty Mullen en catin aussi difforme que sexy gesticulant tel un pantin démanché. Car derrière son look violacé de prostituée futuriste, ses tics, spasmes et grimaces hyperboliques, son regard déficient et sa démarche dégingandée nous provoquent une fascination de gosse émerveillé à chacune de ses extravagantes apparitions ! Et par le biais de ses pitreries aussi loufoques que putassières (elle offre son corps à la clientèle masculine en les faisant exploser d'orgasme si j'ose dire !), Frank Henenlotter, jamais avare d'inventivité cintrée, clôture son intrigue sur une conclusion orgiaque n'ayant rien à envier au bouquet final de Ré-animator ou encore de Society ! La fiancée inversant subitement les rôles de victime soumise avec une dérision inopinément saphique !


Jeu de massacre pour rire (et se rincer l'oeil !) au gré d'une renaissance morbide titulaire d'un quotidien dépravé, Frankenhooker baigne dans la stupre d'un comique horrifique galopin avec une insolence pétulante. Henenlotter généreusement culotté se renouvelant une 3è fois avec cette farce macabre où le dépaysement égrillard relève de l'unicité. 

* Bruno
2èx

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