jeudi 14 juin 2018

LE MASQUE DE FU-MANCHU

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"The Face of Fu Manchu" de Don Sharp. 1965. Angleterre/Allemagne. 1h32. Avec Christopher Lee, Nigel Green, Joachim Fuchsberger, Karin Dor, James Robertson Justice, Howard Marion-Crawford, Tsai Chin.

Sortie salles France: 2 Février 1966. U.S: 24 Octobre 1965

FILMOGRAPHIE: Don Sharp est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur britannique, d'origine australienne, né le 19 avril 1921 à Hobart (Australie), décédé le 14 décembre 2011.
1955 : The Stolen Airliner. 1958 : The Adventures of Hal 5. 1958 : The Golden Disc. 1959 : The Professionals. 1960 : Linda. 1962 : Two Guys Abroad. 1963 : It's All Happening. 1963 : Le Baiser du vampire. 1964 : Les Pirates du diable. 1964 : Witchcraft. 1965 : La Malédiction de la mouche. 1965 : Le Masque de Fu-Manchu. 1966 : Raspoutine, le moine fou. 1966 : Opération Marrakech. 1966 : Les Treize Fiancées de Fu Manchu. 1967 : Le Grand Départ vers la Lune. 1968 : The Violent Enemy. 1969 : Taste of Excitement. 1971 : Psychomania. 1973 : Le Manoir des fantasmes. 1974 : Callan. 1975 : Hennessy. 1978 : Les 39 Marches. 1979 : Le Secret de la banquise. 1980 : Guardian of the Abyss. 1985 : What Waits Below.


Premier opus d'une série de 5 films d'après un roman de Sax Rohmer, le Masque de Fu-Manchu fleure bon l'aventure exotique mâtinée d'horreur sous l'autorité de l'habile artisan Don Sharp (le Baiser du Vampire, Raspoutine, le Manoir des Fantasmes). Servi par une solide distribution que Christopher Lee monopolise avec un machiavélisme presque aussi probant que l'illustre Dr Phibes  (réalisé 6 ans plus tard !), Le Masque de Fu-Manchi tire parti de son charme (rétro) grâce à l'attrait palpitant de son intrigue fertile en actions, poursuites et péripéties rocambolesques. Et ce à travers la topographie éclectique d'une Angleterre rurale et du Tibet soigneusement photographiés d'après une nuance sépia. Parmi l'endurance d'un jeu de cache-cache de longue haleine entre méchants et gentils doublée d'une course contre la montre pour retrouver un professeur et sa fille puis préserver la vie de 10 000 habitants, l'inspecteur Smith (Nigel Greenet prêtant ses traits de fin limier avec un charisme si familier que l'on pourrait le confondre avec Peter Cushing !) et ses comparses traquent sans relâche un baron du crime (accompagné de sa fille sadique !) adepte de l'hypnose, du camouflage et du subterfuge pour parfaire son dessein criminel.


Car planqué sous les tunnels de la ville, Fu-Manchu est sur le point de régenter le monde grâce à l'élaboration d'un gaz mortel entrepris avec un otage scientifique et d'une graine de pavot qui pourrait lui apporter la vie éternelle. Bougrement inspiré à mettre en image son aventure singulière tantôt pimentée d'humour noir dans ses gadgets délétères et rebondissements cruels, le Masque de Fu-manchu fait preuve d'une efficacité endiablée à cumuler les affrontements physiques (notamment auprès des sbires chinois de Fu-Manchu davantage nombreux pour protéger leur maître) et poursuites en pagaille au fil d'un cheminement aventureux dépaysant. Don Sharp soignant également le cadre inquiétant de certains décors caverneux (la nécropole gothique, le repère technologique de Fu-Manchu et tous les sous-terrains qu'il arpente pour déjouer la police) avec un savoir-faire formel (aussi limité soit son budget). D'ailleurs, sur ce point artisanal, Le Masque de Fu-Manchu tire avantage de son côté bricolé avec un sens infaillible du travail soigné assorti d'une grande générosité par son rythme en roue libre. Et Christopher Lee d'y parfaire son jeu d'exubérance dans sa carrure hiératique de docteur mégalo se brocardant du corps policier avec une modestie pernicieuse.


A travers les composants hybrides de l'aventure, de l'horreur et de l'action décomplexées, Le Masque de Fu-Manchu y extrait une saveur de perle culte à trôner à proximité de l'Abominable Dr Phibes, de Fantomas ou encore de Théâtre de sang

* Bruno
3èx

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