jeudi 12 juillet 2018

PRIVATE PARTS

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site lupanarsvisions.blogspot.com

de Paul Bartel. 1972. U.S.A. 1h27. Avec Ayn Ruymen, Lucille Benson, John Ventantonio, Laurie Main, Stanley Livingston, Charles Woolf.

Sortie salles U.S: Septembre 1972.

FILMOGRAPHIE: Paul Bartel est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain né le 6 août 1938 à Brooklyn, New York, et décédé le 13 mai 2000 à New York (États-Unis). 1968: The Secret Cinema (court-métrage). 1969: Naughty Nurse (court métrage). 1972: Private Parts. 1975: La Course à la mort de l'an 2000. 1976: Cannonball ! 1982 : Eating Raoul. 1984: Not for Publication. 1985: Lust in the Dust. 1986 : Les Bons tuyaux. 1989 : Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills. 1993: Shelf Life.


Bien connu des amateurs de ciné Bis si je me réfère aux fameux Seigneurs de la Route, Cannonball  et Eating Raoul, Paul Bartel fut également signataire de Private Parts, une première réalisation malencontreusement inédite sur notre territoire. Ovni inclassable dans son alliage de suspense, thriller horrifique et comédie caustique, Private Parts mélange efficacement les genres autour des va-et-vient de marginaux à la fois attachants et extravagants. Paul Bartel, plutôt inspiré à cultiver en interne du récit un climat d'inquiétude sous-jacent, nous retraçant l'initiation lubrique d'une jeune fille de 19 ans réfugiée dans l'hôtel de sa tante au lendemain d'une dispute avec sa colocataire. Chapardeuse, fureteuse et voyeuse autour des agissements interlopes d'une foule de locataires marginaux, Cheryl se laisse séduire par un photographe introverti plutôt sensible au charme de donzelles dénudées. Toujours plus attirée par l'interdit et dangereusement naïve en dépit des avertissements de sa tante, elle scrute chaque chambre de l'hôtel avec l'ardent désir de jouer avec le feu.


Grâce au charisme saillant des comédiens incarnant un jeu extraverti limite parodique (notamment l'illustre Lucille Benson en tante bipolaire !), Private Parts se savoure tel un bonbon acidulé sous l'impulsion d'une héroïne impudente avide de curiosité et de découvertes en tous genres. Ayn Ruymen irradiant l'écran de son physique poupon avec une fraîche spontanéité, notamment lorsqu'elle arpente, entre appréhension et excitation, chaque chambre de l'hôtel. Outre ses séquences burlesques assez inventives et déjantées (le sort du rat), l'intrigue davantage ombrageuse est entrebâillée d'étonnantes séquences chocs qu'on ne voit jamais venir. A l'instar du 1er meurtre étonnamment gore et surtout de l'incroyable expérience onirique tentant de donner vie à une poupée gonflable ! (je n'en dirai pas plus pour préserver l'effet de surprise esthétique !). Bref, tout un programme donc que Paul Bartel fignole avec un souci formel maîtrisé (la topographie "sépia" de l'hôtel est constamment envoûtante par son atmosphère gothique d'où plane l'ombre de Norman Bates !); quand bien même lors de sa dernière partie il ne manque pas de nous fasciner auprès du profil torturé du photographe en proie à une solitude névrotique. John Ventantonio s'avérant tout à fait convaincant dans sa posture ambiguë de voyeur à double personnalité si bien que Paul Bartel ne manque pas d'idées débridées pour parfaire sa résolution macabre lors d'un final en trompe-l'oeil inscrit dans le sarcasme.


Excellente (pochette) surprise que cette série B impertinente oscillant les genres avec une étonnante communion, Private Parts séduit et amuse sans racolage. De par sa galerie de personnages fantasques et l'efficacité de sa dérision horrifique constamment captivante. 

* Gaïus

Remerciement à Lupanars Airlines ^^

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