vendredi 13 juillet 2018

SPASMO

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site pinterest.fr

de Umberto Lenzi. 1974. 1h34. Italie. Avec Robert Hoffmann, Suzy Kendall, Ivan Rassimov, Adolfo Lastretti, Monica Monet

Sortie salles Italie: 16 Février 1974

FILMOGRAPHIE: Umberto Lenzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 6 Aout 1931 à Massa Marittima, dans la province de Grosseto en Toscane (Italie). 1962: Le Triomphe de Robin des Bois, 1963: Maciste contre Zorro, Sandokan, le Tigre de Bornéo, 1964: Les Pirates de Malaisie, 1966: Kriminal, 1967: Les Chiens Verts du Désert, 1968: Gringo joue et gagne. 1969: Orgasmo. 1969: La Légion des Damnés, Si douces, si perverses, 1970: Paranoia, 1972: Le Tueur à l'orchidée, 1972: Au pays de l'Exorcisme, 1973: La Guerre des Gangs, 1974: Spasmo, La Rançon de la Peur, 1975: Bracelets de Sang, 1976: Brigade Spéciale, Opération Casseurs, La Mort en Sursis, 1977: Le Cynique, l'infâme et le violent, 1978: Echec au gang, 1980: La Secte des Cannibales, l'Avion de l'Apocalypse, 1981: Cannibal Ferox, 1983: Iron Master, la guerre du fer, 1988: Nightmare Beach, la Maison du Cauchemar, 1991: Démons 3, 1996: Sarayevo inferno di fuoco.


Ayant déjà préalablement oeuvré à 4 reprises dans le giallo (Orgasmo, Si douces, si perverses, Paranoia, Le Tueur à l'orchidée), Umberto Lenzi poursuit le genre avec Spasmo réalisé en 1974. Plus proche d'un thriller parano que du Giallo à proprement parler, Spasmo relate l'odyssée schizophrène de Christian, un industriel pris dans les mailles d'une perverse machination parmi la complicité de charmantes et vénéneuses beautés italiennes. Ce dernier étant amené à côtoyer des personnages interlopes entre 2/3 visions irréelles, à l'instar d'un tueur mystérieusement disparu après avoir été mortellement blessé par Christian. Et le tueur de persévérer son harcèlement pour un mobile que nous ne connaîtrons qu'à partir de la dernière demi-heure fertile en rebondissements. Notamment auprès d'une bobine super 8 illustrant des enfants terriblement expressifs, surtout si je me réfère aux yeux bleus perçants de Christian résolument ensorcelant dans son expression figée ! Une des séquences les plus fortes par son pouvoir évocateur eut égard du poids dramatique qu'on nous suggère lentement sous nos yeux.


Transcendé par l'interprétation habitée de Robert Hoffmann criant de vérité en victime borderline en proie à la persécution morale, Spasmo déroute et fascine à la fois à travers son intrigue ramifiée volontairement nébuleuse afin de mieux nous perdre dans le dédale d'un esprit dérangé. Umberto Lenzi s'efforçant de nous faire ressentir la psychose de Christian grâce au jeu expressif de son acteur  souvent empathique dans sa posture fragile, notamment lorsqu'il saisit en toute discrétion les tenants et aboutissants du fameux complot lors d'une conversation tenue secrète. Et donc à travers le thème de la folie héréditaire, Spasmo nous plonge dans un cauchemar anxiogène semé de séquences troubles et baroques (notamment ces mannequins de femmes disposées en intermittence aux 4 coins de la nature) à travers la rivalité de deux frères mutuellement rongés par la rancoeur d'un passé aussi inéquitable que traumatique. Le film esthétiquement soigné auprès de sa photo épurée amplifiant sa facture irréelle parmi la contribution d'Ennio Morricone épris d'une discrète mélodie.


Cruel, baroque et étrangement trouble par son climat d'angoisse dérangée surfant avec la désillusion, Spasmo met en exergue une douloureuse descente aux enfers psychotique qu'Umberto Lenzi s'efforce pour autant d'humaniser à travers la caractérisation fébrile de victimes incurables. Fascinant et terriblement pessimiste. 

* Gaïus
2èx

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