vendredi 31 août 2018

Descente aux Enfers / Vice Squad

                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site four-tous.blogspot.com

de Gary Sherman. 1982. US.A. 1h37. Avec Gary Swanson, Wings Hauser, Season Hubley, Pepe Serna, Nina Blackwood, Beverly Todd, Lydia Lei, Joseph DiGiroloma.

Sortie salles France: 4 Août 1982. U.S: 22 Janvier 1982

FILMOGRAPHIE: Gary A. Sherman est un réalisateur, scénariste et producteur américain né en 1943 à Chicago dans l'Illinois. 1972: Le Métro de la mort, 1981: Réincarnations, 1982: Descente aux enfers, Mystérious Two (TV film), 1984: The Streets (TV film), 1987: Mort ou Vif, 1988: Poltergeist 3, 1990: Lisa, After the Shock, 1991: Murderous Vision (TV film).


Remarqué auprès de son premier long, le Métro de la mort, puis révélé avec le bijou d'humour macabre, Réincarnations, Gary Sherman exploite en 1982 le thriller à travers la série B teigneuse Descente aux Enfers. Le PitchAprès être parvenu à s'échapper une seconde fois au moment de son arrestation, un tueur misogyne s'efforce de retrouver une jeune prostituée, l'indic ayant permis à la police de l'appréhender. L'inspecteur Tom Walsh et ses adjoints (déguisés en civils) tentent de retrouver ses traces avant qu'il n'assassine la prostituée en guise de vengeance. Baignant dans un vénéneux climat nocturne afin de mettre en exergue une faune urbaine aliénée (tant auprès d'une clientèle lubrique machiste que des trafiquants en tous genres), Descente aux Enfers joue la carte du divertissement pour adultes, de par son environnement souvent glauque et son langage cru particulièrement rustre n'ayant pas froid aux yeux.


Ainsi, si l'intrigue sommaire ne se focalise que sur l'efficacité d'une chasse à l'homme rondement menée (actions, agressions, poursuites en règle), Descente aux Enfers maintient d'autant mieux l'intérêt grâce à l'implication des comédiens habités par une frénésie collective à s'efforcer de localiser et appréhender un tueur dégénéré littéralement increvable. On peut d'ailleurs s'amuser de 1 ou 2 rebondissements improbables lorsque celui-ci parvient une énième fois à échapper à ses rivaux avec une insolence racoleuse. Or ici, l'invraisemblable demeure tout à fait crédible de par les réalisme des situations remarquablement mises en scène par le dynamisme du montage et l'impulsion dégénérée des protagonistes à bout de souffle. On y croit donc en étant rivé à notre fauteuil par son intensité impromptue. Gary Sherman y injectant d'ailleurs une certaine dérision à travers quelques situations sciemment grotesques, de par la posture erratique d'olibrius en mal de notoriété (le vieux chinois adepte du kung-fu, le vieillard en berne et sa mise en scène nécrophile). Ainsi, fort d'une solide distribution (Gary Swanson en flic irascible bafouant ses règles déontologiques, la néophyte Season Hubley en catin au grand coeur à bout de souffle crève l'écran), Descente aux enfers gagne en rigueur sous l'impulsion ébaubie de Wings Hauser littéralement habité en maniaque stoïque au regard écarquillé ! A eux trois, ils forment un trio belliqueux aussi impressionnant que névrosé à arpenter une métropole urbaine en ébullition si bien que la marginalité est reine.


Hollywood Night vitriolé.
Sans révolutionner le genre mais tenant louablement la dragée haute à ses homologues (New-York 2h du matin, l'Ange de la Vengeance, Cruising), Descente aux Enfers est suffisamment nerveux, alerte, violent (tant les gestes que la parole), coloré (superbe photo éclairée de néons gélatineux), immersif, forcené pour scander un modèle de série B dressant en background un tableau assez inquiétant d'une Amérique interdite en proie à une misanthropie galopante. A revoir d'urgence si bien qu'il n'a pas pris une ride grâce en priorité à la nervosité de sa mise en scène souvent inventive et à son réalisme décomplexé. 

* Bruno
26.03.23. 3èx
31.08.18. 
03.03.11

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