vendredi 19 octobre 2018

LE MAITRE D'ECOLE

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Claude Berri. 1981. France. 1h35. Avec Coluche, Josiane Balasko, Jacques Debary, Charlotte de Turckheim, Roland Giraud, André Chaumeau, Jean Champion.

Sortie salle France: 28 Octobre 1981

FILMOGRAPHIE: Claude Langmann, dit Claude Berri, est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur français, né le 1er juillet 1934, décédé le 12 janvier 2009. 1964: Les Baisers (segment « Baiser de 16 ans »). La Chance et l'amour (segment « La Chance du guerrier »). 1966: Le Vieil homme et l'enfant. 1968 Mazel Tov ou le Mariage. 1969: Le Pistonné . 1970: Le Cinéma de papa. 1972: Sex-shop. 1975: Le Mâle du siècle. 1976: La Première fois. 1977: Un moment d'égarement. 1980: Je vous aime. 1981: Le Maître d'école. 1983: Tchao Pantin. 1986: Jean de Florette. Manon des sources. 1990: Uranus. 1993: Germinal. 1996: Lucie Aubrac. 1999: La débandade. 2001: Une femme de ménage. 2004: L'Un reste, l'autre part. 2006: Ensemble, c'est tout. 2009: Trésor.


Comédie scolaire pleine de légèreté, de cocasserie et d'humanisme sous l'impulsion d'enfants turbulents et d'un instituteur suppléant s'efforçant de les éduquer avec un amateurisme payant, le Maître d'école parvient à séduire notamment grâce au talent de son auteur Claude Berri. Ce dernier dirigeant les marmots (anti têtes à claque !) avec souci de réalisme documenté eu égard du jeu expressif car criant de naturel des comédiens infantiles. On peut d'ailleurs s'interroger sur l'éventuelle improvisation de certaines séquences scolaires tant les enfants parviennent communément à communiquer leurs émotions avec une candeur dépouillée. Quant à la présence notoire de Coluche  (bordel, comme tu nous manques !), il se fond admirablement dans le corps enseignant avec une attachante maladresse à travers son désir d'éveiller l'esprit des enfants ("les inciter à réfléchir par eux mêmes" évoqueront le directeur ainsi qu'un conseiller pédagogue). L'acteur particulièrement complice auprès d'eux militant pour la révérence, la compréhension, le discernement, la tolérance afin de parfaire patiemment leur éducation.


Au-delà de son climat à la fois tendre et pittoresque, le film aborde en filigrane des thèmes majeurs de l'époque, telle la signification de l'homosexualité ("ce n'est pas une maladie" s'exclamera Coluche aux enfants en proie à l'incompréhension !) et la question de la peine de mort et du syndicat au moment même où l'école traverse une crise socio-politique de par son manque d'effectif à trouver un remplaçant après la dépression d'une enseignante (fraîchement incarnée par une Josiane Balasko  juvénile au bord de la crise de nerf). Et si l'intrigue assez routinière et peu surprenante pâtie de substantialité, le Maître d'école est transcendé par le touchant parcours initiatique du suppléant en proie à l'ambition pédagogue auprès d'une génération infantile en formation cérébrale. Témoignage nostalgique de cette génération 80 déjà soucieuse de la progression du chômage et de la haine du racisme. Pour autant, et dans son parti-pris assumé de nous divertir avec simplicité (notamment à travers les récurrentes batailles de nourriture à la cantine et chahuts dans les cours), Claude Berri compose le plus sincèrement quelques séquences assez drôles ou cocasses lors de confrontations entre élèves et instituteurs, et ce avant de nous susciter un sourire jovial de bambin autour (du bouquet final) d'un mariage festoyant. Les élèves invités à la réception se confondant aux adultes lors d'une danse frétillante que Richard Gotainer compose à travers un tube décalé. Pour ma part une vraie séquence anthologique dans son alliage si expansif de bonne humeur, d'insouciance et de ferveur communicatives que les acteurs insufflent avec une décontraction en roue libre ! Les spectateurs de l'époque y ont d'ailleurs été conquis puisque le Maître d'école cumula plus de 3 105 596 entrées !

* Bruno
3èx

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