jeudi 1 novembre 2018

Vendredi 13, chapitre VI : Jason le mort-vivant

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Friday the 13th Part VI: Jason Lives" de Tom Mcloughlin. 1986. U.S.A. 1h29. Avec Thom Matthews, Jennifer Cooke, David Kagen, Kerry Noonan, Renée Jones, Tom Fridley.

Sortie salles France: 14 Janvier 1987. U.S: 1er Août 1986.

FILMOGRAPHIE: Tom Mcloughlin est un scénariste et réalisateur américain né en 1950. 1983: One Dark Night, 1986: Jason le mort-vivant, 1987: Date with an angel, 1991: Sometimes they come back, 1992: Something to live for: the alison gertz story, 1999: Anya's Bell, 2001: The Unsaid, 2002: Murder in Greenwich, 2003: D.C. Sniper: 23 Days of fear, 2004: She's too young, 2005: Odd Girl Out, Cyber Seduction: His secret life, 2006: Not like everyone else, 2007: The Staircase Murders, 2008: Fab Five: The Texas Cheerleader Scandal.


Aussi surprenant que cela puisse paraître, car qui aurait pu imaginer un tel revirement dans l'ornière de la célèbre saga; Vendredi 13, Chapitre 6 s'avère de loin le meilleur du lot. Tout du moins, et à mon sens, le plus fun, le plus ludique, le plus décomplexé, le plus cartoonesque, et ce grâce au panache de sa mise en scène jamais à court de carburant, à ses personnages en roue libre et à son esthétisme bucolique joliment photographié. Réalisé par Tom Mcloughlin à qui l'on doit le sympathique Une nuit trop noire (bien connu des rats des vidéos), ce dernier parvient miraculeusement à transcender les situations éculées grâce à une dérision endémique que les protagonistes empotés et Jason l'incorrigible amorcent avec second degré assumé. Ainsi donc, truffé de personnages inconséquents que Jason Voorhees poursuit avec une tranquillité limite parodique, Vendredi 13, Chapitre 6 transpire la bonne humeur en toute décontraction. Notamment grâce au duo burné formé par Thom Matthews (Tommy aujourd'hui adulte, l'ado autrefois rescapé du Chapitre Final !) et Jennifer Cooke (la fille entêtée du shérif s'adonnant à une marginalité héroïque impromptue). Et donc si son schéma narratif ne sort pas des sentiers battus, Tom Mcloughlin parvient efficacement à renouveler les séquences de poursuites et exactions meurtrières dans de multiples sentiers forestiers si bien que l'on s'étonne de son rythme littéralement affolant (notamment auprès de son final haletant avec son action ramifiée du point de vue des flics et du couple juvénile !).


Ainsi, le spectateur jouasse s'enjaille à comptabiliser les victimes, sacrifiées, comme de coutume, de manière aussi cruelle que spectaculaire. D'ailleurs, on s'étonne même parfois d'y ressentir un soupçon d'empathie auprès de certaines timidement attachantes de par leur innocence. Et pour pimenter l'intrigue inévitablement rebattue (de jeunes vacanciers du camp "Forrest Green", quelques quidams locaux et 3,4 militaires férus de paintball vont faire les frais du tueur parmi le témoignage médusé d'une colonie d'enfants auquel Jason n'osera jamais lever la main !), Tommy s'efforcera durant sa garde à vue prolongée de convaincre le shérif local que Jason est bel et bien revenu d'entre les morts pour y semer un nouveau carnage. A cet égard, on peut également souligner son jouissif préambule aussi inventif que pittoresque lorsque Tommy et un acolyte se résignent à exhumer le cadavre de Jason dans une nécropole (délicieusement photogénique !) afin d'exorciser son traumatisme d'ado. Inventive, trépidante et semée d'humour noir, cette mise en bouche prometteuse annonce déjà le parti-pris sarcastique du cinéaste tout en starisant Jason dans sa nouvelle stature criminelle davantage indestructible (on croirait presque avoir à faire à un super-anti-héros !).


B movie du samedi soir purement ludique à travers sa moisson de péripéties horrifiques rondement menées, Vendredi 13, Chapitre 6 détonne en diable sous l'impulsion d'une dérision à la fois espiègle et sardonique. Quand bien même on s'étonne de la prestance convaincante de son casting guilleret se prêtant au jeu du "ouh fais moi peur" et du "attrapes moi si tu peux" avec une fougue communément expansive. Si bien que le tournage assurément festif leur aura sans doute légué un précieux souvenir potache ! 

* Bruno
3èx

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