jeudi 13 décembre 2018

Je sais rien, mais je dirai tout

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.com

de Pierre Richard. 1973. France. 1h18. Avec Pierre Richard, Bernard Blier, Didier Kaminka, Luis Rego, Georges Beller, Pierre Tornade, Daniel Prévost

Sortie salles France: 6 Décembre 1973

FILMOGRAPHIE: Pierre-Richard Defays, dit Pierre Richard, est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur français, né le 16 août 1934 à Valenciennes. 1970 : Le Distrait.1972 : Les Malheurs d'Alfred. 1973 : Je sais rien, mais je dirai tout. 1978 : Je suis timide mais je me soigne. 1979 : C'est pas moi, c'est lui. 1991 : On peut toujours rêver. 1997 : Droit dans le mur.


Troisième réalisation de Pierre Richard couronné d'un succès public (1 485 350 entrées), Je sais rien, mais je dirai tout fustige en première ligne l'armée du point de vue d'un éminent fabriquant d'armes qu'endosse le génial Bernard Blier souvent irrésistible dans son orgueil maniaque. A contrario, son jeune fils, Pierre Gastié-Leroy, éducateur social utopiste et frondeur, rêve vainement de changer la mentalité militaire de ce dernier. Epaulé d'anciens amis d'enfance peu recommandables, il sème la zizanie au sein de l'entreprise totalitaire du paternel. Succession ininterrompue de sketchs tantôt hilarants, tantôt lourdingues (au point d'en avoir le vertige), Pierre Richard déploie une énergie à corps perdu à travers son personnage fantasque de fils à papa oscillant pitreries, gaffes et stratégies de camouflage afin de discréditer la sinistre réputation belliqueuse de son père. Borderline, erratique, insolent, irritable, philanthrope, Pierre Richard prolifère les gags nonsensiques à chaque seconde par le biais du mimétisme et de la verbigération. Tant et si bien que plusieurs seconds-rôles aussi cintrés se mêlent à ses infinies réparties avec une complicité aussi expansive.


Et donc, on a beau regretter l'approximation de la réalisation et la minceur de l'intrigue, prétexte à une moisson de sketchs inventifs tous plus dégénérés les uns que les autres, Je sais rien, mais je dirai tout finit par donner le tournis à force d'outrance comique généreusement illustrée avec un art consommé de la décontraction ! Ainsi, si tout n'est pas du meilleur goût et que quelques gags volent plutôt bas, l'abattage des comédiens (Luis Rego, Geroge Beller, Pierre tornade, Daniel Prevost en tête, sans compter la ravissante Danielle Minazzoli - ex épouse à la ville de Pierre Richard -) et surtout l'inimitié impayable entre Blier et Richard parviennent constamment à nous arracher les rires avec une fringance aujourd'hui révolue depuis nos comédies mainstream. A l'instar de la chanson volontairement infantile et frétillante de Michel Fugain interprétée parmi la complicité du Big Bazar ("qui sait qui est très gentil, les gentiils ! qui sait qui est très méchant, les méchaants !"). D'autre part, et avec une évidente volonté d'y cultiver le pamphlet socio-politique, Je sais rien mais je dirai tout s'avère résolument caustique lorsque Pierre Richard égratigne sans complexe l'armée (à travers la vente massive d'armes de guerre) et l'exploitation ouvrière en y dénonçant au passage le racisme et la pollution déjà bien florissantes à l'orée des années 70. Comme le prouve la constante scénographie blafarde des entreprises dégageant des nappes de fumées du haut de leur cheminée jusqu'à répercuter leur impureté auprès des champs ruraux.


A redécouvrir sans modération !

* Bruno
3èx

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