dimanche 16 décembre 2018

Terreur à l'hôpital central

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site en.wikipedia.org

"Visiting Hours" de Jean-Claude lord. 1982. Canada. 1h43. Avec Michael Ironside, Lee Grant, Linda Purl, William Shatner.

Sortie salles France: 30 Juin 1982 (Int - 18 ans). Canada: 21 Mai 1982

FILMOGRAPHIEJean-Claude Lord est un réalisateur, scénariste, monteur et producteur canadien, né le 6 Juin 1943. 1966: Délivrez-nous du Mal. 1972: Les Colombes. 1974: Bingo. 1976: Parlez nous d'amour. 1977: Panique. 1979: Eclair au Chocolat. 1982: Terreur à l'hôpital central. 1984: Covergirl. 1986: The Vindicator. 1986: Toby McTeague. 1987: La Grenouille et la Baleine. 1989: Mindfield. 1989: Eddie and the Cruisers 2: Eddie Lives ! 1992: Landslide. 2002: Station Nord.


" Dans cet hôpital, votre prochaine visite pourrait être la dernière"
En pleine vogue du slasher initié par Halloween et Vendredi 13, le canadien Jean-Claude Lord se prête au genre afin de concurrencer les succès de l'époque. Alors qu'Halloween 2 venait de remporter un accueil commercial considérable, le réalisateur réexploite le même décor hospitalier pour planter l'action de Terreur à l'Hôpital centralAprès qu'une journaliste eut été invitée sur un plateau télévisé afin de débattre de la légitime défense chez les femmes, un psychopathe entre par effraction dans sa demeure pour l'assassiner. Blessée au couteau après une violente altercation (une estocade à la fois haletante et terrifiante de par son dynamique contexte de survie !), elle est affectée dans un centre hospitalier. Déterminé à ne pas lâcher sa proie, le tueur décide également de s'y rendre afin d'achever son projet. Série B conventionnelle à la réalisation classique, Terreur à l'Hôpital Central  pâtit notamment d'un scénario canonique où les situations éculées ne prêtent pas en sa faveur. Pourtant, en faisant preuve de passion pour le genre, les inconditionnels de psycho-killer devraient tout de même largement y trouver leur compte grâce à l'efficacité des situations alarmistes où le tueur ne cessera de s'en prendre aux patients démunis d'un hôpital.


Car avant d'atteindre sa cible, il se délecte à commettre par orgueil sadique diverses homicides (il photographie parfois l'agonie de ses victimes pour les mémoriser dans un album souvenir !) à l'intérieur et en externe de l'établissement. Qui plus est, parmi la présence inquiétante de Michael Ironside diffusant une force tranquille en maniaque pervers, l'acteur nous dépeint la caricature d'un psychopathe misogyne au passé traumatique. Si bien qu'au travers de flashs-back, on apprend brièvement que son père lui commettait des attouchements sexuels lorsqu'il fut enfant, quand bien même sa mère était victime de violence conjugale. En prime, la brutalité de ses meurtres exécutés de sang froid impressionnent parfois de par leur réalisme, et ce sans sombrer dans une complaisance sanglante. La stature bedonnante du comédien, sa posture ostensiblement impassible appuyée de cynisme conjuguant appréhension et aversion pour la lâcheté de ses exactions (à l'instar d'une prostituée brimée par ses jeux sexuels, tendance masochiste !). Et si le scénario à tendance à se répéter (le tueur ne cesse d'aller et venir en interne de l'hôpital pour achever sa devise), on reste néanmoins attentif par ses tentatives acharnées à daigner assassiner une journaliste inévitablement gagnée par la paranoïa (celle-ci étant parfaitement incarnée parmi la force de caractère de Lee Grant !). La dernière partie haletante nous offrira d'ailleurs un retournement de situation plutôt habile lorsque notre psychopathe Spoil ! se résout une ultime fois à investir l'hôpital en se faisant passer pour une victime accidentée, quand bien même la police est sur le point de l'alpaguer. Fin du Spoil


Orthodoxe et dénué de surprises mais jamais ennuyeux, voir même assez magnétique sous l'impulsion du score opaque de Jonathan Goldsmith (un tempo symptomatique des Eighties !), Terreur à l'hôpital central fait preuve d'attentive sincérité à élaborer un psycho-killer assez violent car dépourvu de concession (le châtiment réservé à certaines victimes détonne par leur froideur !). La bonne volonté des comédiens (même si William Shatner fait preuve de timide intervention !) et la présence rigide de Michael Ironside nous impliquant d'autant mieux auprès des enjeux de stress, si bien que certains épisodes de tension réussissent à tirer leur épingle du jeu (le sort indécis réservé à l'une des infirmières, la poursuite finale dans le sous-sol hospitalier). Tout bien considéré, un très sympathique divertissement que la génération 80 savourera à nouveau avec une identification nostalgique. 

P.S: le Dvd vient d'être proposé à la vente avec le magazine Mad Movies.
Contrairement à ce qui est annoncé au dos de la jaquette, le film ne s'adresse pas à tous les publics, il fut d'ailleurs interdit aux - de 18 ans lors de sa sortie en France.

* Bruno
07.2014. 3èx. 103 v

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