vendredi 18 janvier 2019

Le Cirque des Horreurs

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Circus of Horrors" de Sidney Hayers. 1960. Angleterre. Avec Anton Diffring, Erika Remberg, Yvonne Monlaur, Donald Pleasence, Jane Hylton, Kenneth Griffith.

Sortie salles France: 1er Mars 1961. U.S: 31 Août 1960

FILMOGRAPHIESidney Hayers est un réalisateur, monteur, producteur et scénariste britannique, né le 24 août 1921 à Édimbourg (Écosse, Royaume-Uni), et mort le 8 février 2000 à Altea (Espagne). 1958 : Violent Moment. 1959 : The White Trap. 1960 : Le Cirque des horreurs. 1960 : The Malpas Mystery. 1961 : Echo of Barbara. 1961 : Les Gangsters. 1962 : Brûle, sorcière, brûle ! 1963 : This Is My Street. 1965 : Three Hats for Lisa. 1966 : The Trap. 1966 : Finders Keepers. 1969 : L'étoile du sud. 1970 : Mister Jerico (TV). 1971 : The Firechasers. 1971 : Revenge. 1971 : Assault. 1972 : All Coppers Are...1974 : Cet emmerdeur de Charly. 1974 : Mortelle rencontre. 1975 : Diagnostic : Meurtre. 1975 : King Arthur, the Young Warlord. 1976 : One Away. 1979 : The Seekers (TV). 1980 : Conquest of the Earth (TV). 1980 : Condominium (TV). 1982 : Le Trésor d'Al Capone (Terror at Alcatraz) (TV).


Production américano-brittish (le financement est en parti crédité par Samuel Z. Arkoff), le Cirque des Horreurs est un film d'épouvante d'une perversité étonnante pour l'époque à travers une intrigue aussi vrillée que capillotractée. Ainsi, après le succès flamboyant des Hammer-Film, le réalisateur   Sidney hayers semble habité d'une idéologie outrancière afin d'y détailler une certaine violence sanguine (même si en de rares occasions) et un érotisme soft assez effronté du point de vue du tueur mégalo multipliant les conquêtes féminines. Après avoir défiguré accidentellement une de ses patientes, le Docteur Rossiter est contraint de racheter un cirque français pour poursuivre ses travaux de chirurgie esthétique. Avec l'appui de ses acolytes Angela et Martin, ce médecin affublé d'une nouvelle identité s'emploie à recruter des marginaux désargentés pour sa nouvelle entreprise afin de mieux les compromettre au chantage et ainsi préserver son identité. Mais lorsque l'un d'eux décide de quitter le cirque, Schueler et ses comparses n'hésitent pas à provoquer un accident meurtrier. Or, un inspecteur, un journaliste et une ancienne victime vont bientôt rejoindre le chapiteau pour tenter de le démasquer. De prime abord, le scénario du Cirque des Horreurs a de quoi rebuter de par son aspect décousu n'hésitant pas à employer quelques grosses ficelles (Schueler accidentellement défiguré au moment où sa patiente vitriolée est sur le point de le dénoncer, les prochaines victimes se souciant peu de leur propre sort en dépit de la réputation infortunée du cirque, et enfin le nombre surélevé de marginaux défigurés même si l'action s'y déroule après la guerre !).


En prime, l'idée atypique pour Schueler d'y perpétrer ses travaux de chirurgie plastique dans l'antre d'un cirque puis de provoquer de façon récurrente la mort de ses employées envieuses fascine autant qu'il laisse perplexe quant au souci de vraisemblance de celles-ci aveuglées par la notoriété dirions nous afin de les excuser de leur faute de discernement. Pour autant, cette série B cynique baignant dans une perpétuelle perversité sournoise sous l'impulsion de l'acteur Anton Diffring (les Prédateurs de la nuit, Borsalino and Co, les Diablesses, Quand les aigles attaquent) réussit largement à atteindre son but. C'est à dire divertir, amuser et captiver à travers un spectacle forain aussi bien malsain et sardonique que flamboyant et vertigineux (certains numéros d'acrobatie nous donnant le vertige). Il faut avouer que sa splendide photo "technicolor" ajoute un charme saillant auprès de sa scénographie festive peu abordée dans le genre horrifique. Mais c'est surtout parmi sa galerie peu recommandable de personnages envieux, opportunistes, couards, maîtres chanteurs ou mégalos que le Cirque des Horreurs tire son épingle du jeu à travers un diabolique jeu de massacre où la quête du pouvoir inflige des stratégies criminelles éhontées. Et ce si même si l'incident aléatoire est parfois de mise ! Foutraque, fou, débridé, le Cirque des Horreurs est notamment rehaussé de l'interprétation notoire d'Anton Diffring dans un rôle génialement machiavélique. A l'instar d'une des meilleures séquences du film lorsque Schueler hésitera avec une subtile ambiguïté à sauver la vie du propriétaire du cirque sauvagement agressé par un ours. Sa posture de séducteur machiste aux yeux de saphir perçant, sa soif de popularité, son désir d'asservir la gente féminine ainsi que son flegme autoritaire illustrant de façon raffinée un corrupteur à la fois burné et dérangé. On peut aussi relever en préambule l'interprétation légitime du regretté Donald Pleasance endossant modestement le patron fauché très porté sur l'alcool mais nanti d'une intégrité paternelle pour sa fille défigurée.


Sous le plus grand chapiteau maudit !
En dépit de son intrigue peu subtile mais pour autant assez jouissive auprès de sa facture à la fois grand-guignolesque et décomplexée, Le Cirque des Horreurs demeure un cas unique dans le paysage horrifique des Sixties. De par son parti-pris provocateur à dépeindre des personnages licencieux souvent dénués de vergogne et son florilèges de rebondissements impeccablement rythmés, le Cirque des Horreurs divertit fertilement sous l'impulsion d'un solide casting en concertation pernicieuse. 

*Bruno
18.01.19. 3èx
01.05.12. 160 v

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