mardi 12 février 2019

Creed II

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Steven Caple Jr. 2018. U.S.A. 2h10. Avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Dolph Lundgren, Florian Munteanu, Tessa Thompson, Phylicia Rashād, Brigitte Nielsen

Sortie salles France: 9 Janvier 2019. U.S: 21 Novembre 2018.

FILMOGRAPHIE: Steven Caple Jr. est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 16 février 1988 (30 ans) à Cleveland. 2016: The Land. 2018: Creed 2.


Alors que je redoutais une redite poussive en dépit de ces têtes d'affiche tirant sur la corde nostalgique d'un temps révolu, quel fut mon immense stupeur de me retrouver face à une oeuvre infiniment fragile et sensible, principalement à travers son délicat thème de l'honneur familial. A savoir, les parents férus de réussite auprès de leur progéniture alors que ces derniers se démènent vaillamment à ne pas les décevoir. Car outre la beauté et la vigueur des combats sobrement réalisés avec un souci de réalisme que ne connurent Rocky 2, 3 et 4, car prioritairement spectaculaires dans leur parti-pris ludique, Creed II traite des rapports familiaux avec une pudeur souvent bouleversante. Tant auprès des conflits de trop longue haleine que traversent ici deux générations (ceux de Rocky avec son propre fils et ceux de Drago Jr auprès de sa mère que Brigitte Nielsen incarne avec une assez juste retenue) que de la novice paternité de Creed délibéré à cristalliser son cocon marital au moment de tenter de renaître sur le ring en combattant mâchoire serrée Viktor Drago.


Ainsi, on a beau connaître d'avance son schéma narratif archi prévisible (sorte de déclinaison plus mature de Rocky 2 et 4), Creed II parvient aisément à exister par lui même se dégageant ainsi de l'ombre du remake trivial. Et ce grâce à l'intégrité du cinéaste néophyte probablement épaulé de la doctrine infiniment chaleureuse de Sylvester Stallone (sa présence naturellement "sclérosée" m'a tiré des larmes à moult reprises de par l'intensité de son regard brumeux !) tant on retrouve dans cet opus inévitablement mélancolique toutes les composantes émotionnelles qui ont assis la notoriété de la saga RockySteven Caple Jr. prenant son temps à travers sa réalisation léchée à observer l'évolution  quotidienne de ses personnages rongés par la défaite et le désagrément sous l'impulsion d'une intensité dramatique aux antipodes des bons sentiments. Car émaillé de séquences magnifiques à travers l'intimité de Creed (en remise en question identitaire, notamment auprès de sa nouvelle fonction paternelle) et de Rocky (le coeur sur la main lorsqu'il se recueille sur les tombes de Paulie et d'Adrienne avant de coacher avec sa philosophie payante le jeune Creed assoiffé de désir de vaincre (non pas pour l'enjeu d'y venger son père mais pour son propre intérêt à regagner sa dignité de par la force de l'endurance), Creed II renouvelle l'épreuve de la boxe avec un digne souci du détail moral.


"Si on ne fait pas ce qu'on aime, on existe pas"
Oasis d'amour, de tendresse et d'émotions fortes (quel combat final éprouvant dans sa dramaturgie fébrile !) où chaque personnage livre leur coeur et leur âme face écran avec une implication sans fard (notamment auprès des méchants comme le souligne inopinément Viktor Drago subitement rongé de honte face au départ précipité de sa mère dans la tribune !), Creed II fait office de miracle inespéré. Où comme le suggère si bien la tagline de l'affiche française: "quand l'élève dépasse le maître". Dans la mesure où à mon sens subjectif cette suite transcende son perfectible modèle. Car si peu de séquelles ont approché le niveau des films qui les ont inspiré, Creed II renverse la donne pour y transcender son maître avec une intelligence beaucoup plus maîtrisée. Une oeuvre magnifique donc réussissant l'exploit d'y remodeler la passion des sentiments à travers les valeurs de l'honneur, de la bravoure, de l'amitié et de la famille en dépit d'un cheminement rebattu que les critiques snobinards n'auront pas manqué de discréditer si je me réfère aux plus médisants. 

*Bruno

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