jeudi 21 mars 2019

Larry le dingue, Mary la garce

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Dirty Mary Crazy Larry" de John Hough, 1973. U.S.A. 1h33. Avec Peter Fonda, Susan George, Adam Roarke, Vic Morrow, Roddy McDowall.

Sortie salles France: 3 Octobre 1974. U.S.A. 17 Mai 1974.

FILMOGARPHIEJohn Hough est un réalisateur britannique, né le 21 novembre 1941 à Londres (Royaume-Uni). 1969 : Wolfshead : The Legend of Robin Hood, 1970 : Eyewitness, 1971 : Les Sévices de Dracula, 1972 : L'Île au trésor , 1973 : La Maison des damnés, 1974 : The Zoo Gang (série TV) , 1974 : Dirty Mary, Crazy Larry , 1975 : La Montagne ensorcelée , 1978 : Les Visiteurs d'un autre monde, 1978 : La Cible étoilée , 1980 : Les Yeux de la forêt , 1981 : Incubus , 1982 : Le Triomphe d'un homme nommé cheval , 1985 : Black Arrow (TV) , 1985 : Mission casse-cou (série TV) , 1986 : Biggles , 1987 : Les Hasards de l'amour , 1988 : Hurlements IV , 1988 : American Gothic , 1989 : Le Cavalier masqué (TV) , 1990 : A Ghost in Monte Carlo (TV) , 1992 : Duel of Hearts (TV) , 1998 : Something to Believe In , 2002 : Bad Karma.

                                       

Trois ans après Point Limite Zero, John Hough réalise en 1974 un road movie autrement décomplexé et ludique, Larry le dingue, Mary la garce, tiré du roman de Richard UnekisThe Chase. On peut d'ailleurs rappeler que la même année sortit à quelques mois d'intervalle un autre métrage bien connu des amateurs et ayant fait l'objet d'un remake aseptique, la Grande Casse (Gone in 60 seconds), quand bien même deux ans plus tard explose sur les écrans Cannonbal, suivi d'un modèle du genre; Driver de Walter Hill ! Mais la mode des films de course-poursuites sur bitume atteindra son apogée en 1979 avec un premier film issu d'Australie, une bombe ayant défrayé la censure de l'époque, j'ai nommé  Mad-Max ! Le pitch: Un pilote de course et son co-équipier cambriolent un supermarché afin de pouvoir financer leur participation à un célèbre circuit de championnat automobile. Ils prennent la fuite à bord de leur voiture en compagnie de Mary, une jeune aguicheuse d'un soir que Larry aborda avec regret. Rapidement, la police locale est lancée à leur trousse sous la houlette d'un capitaine irascible ayant juré d'avoir leur peau à bord de son hélico. Véritable objet de culte depuis sa sortie  (Starfix le nomma d'ailleurs dans leur revue comme l'un des 100 meilleurs films d'action américains !), Larry le dingue, Mary la garce (quel titre génialement provoc !) est une bouffée d'air frais dans le cinéma de genre politiquement incorrect hérité du courant contre-culturel d'Easy Rider. Superbement incarné par un trio de comédiens en roue libre (Peter Fonda / Susan George dans son meilleur rôle en potiche au grand coeur / Adam Roarke), ce road movie rondement mené sur rythme trépidant constitue un pur plaisir de cinéma "grindhouse" pour l'amateur d'action virile menée par des anti-héros à la p'tite semaine ! Car coordonnée par deux malfrats accompagnés d'une attachante tête à claque, leur virée champêtre est autant compromise par leur discorde amicale (principalement auprès des chamailleries houleuses entre Mary et Larry) que par les force de l'ordre lancés à leur trousse durant 1h30 de courses-poursuites aux cascades sans faille.

                                      

Tant et si bien que durant leur traque incessante avec la police, le spectateur témoin de leurs faits et gestes s'identifie aimablement à leur insouciance libertaire. Comme si nous étions également devenus des marginaux anarchistes complices de leur périple aux actions truffées de dérision. En prime, les réparties pleine d'humour sardonique entre Larry et Mary et le sérieux alloué à Deke, témoin malgré lui de leur crise conjugale (Larry n'en n'a que faire de Mary !) insufflent une ambiance décomplexée, tantôt cocasse, tantôt délirante, notamment lors de leurs prises de risques inconscientes pour l'adrénaline de la vitesse. Quand bien même les policiers, impuissants et constamment ridiculisés, n'auront de cesse de les pourchasser avec une hargne aussi déjantée Spoil ! Si bien que ces derniers constamment raillés n'avaient pas non plus prévu que nos malfrats étaient équipés d'un radio émetteur afin de connaître en direct quel point d'itinéraire ceux-ci pourraient envisager de les appréhender. Fin du Spoil. Mais depuis l'intrusion rigoureuse d'un chef de police chevronné et obtu, Franklyn (endossé par le renfrogné Vic Morrow), la course poursuite s'exacerbera d'un cran lors du survol d'un hélicoptère les traquant sans relâche durant toute l'aventure. Spoiler ! On sera d'ailleurs bougrement surpris du brutal revirement de ton auprès de son estocade finale aussi glaçante que poignante, car d'une noirceur franchement inattendue ! Une forme de rappel, un retour à la triste réalité des conséquences de l'insouciance, une mise en garde auprès des casse-cous que la vie n'est pas du cinéma, tant et si bien que la vitesse illégale peut se solder par une tragédie ! Fin du spoilerJe tiens encore à rappeler que l'épatante Susan George (les Chiens de Paille / Venin) dégage un formidable naturel dans sa prestance de garce survoltée à la fois désinvolte et insolente car souvent ridiculisée par son amant de fortune que Peter Fonda endosse avec un machisme à la fois impérieux, gouailleur et présomptueux. Pour autant as du volant aussi bien belliqueux que véloce, Peter Fonda se fond dans le corps d'un pilote intraitable avec une fringance constamment jubilatoire.

                                      

Un pur trip du road movie "grindhouse" d'une énergie et d'une insolence à tombeau ouvert !
Classique vintage des années 70, Larry le dingue, Mary le dingue garde intact son pouvoir attractif de par la spontanéité pétulante des comédiens aussi insolents que burnés et des poursuites automobiles impeccablement orchestrées. Bref une toute autre époque subversive résolument vériste si bien que les nouveaux anti-héros tape à l'oeil, musclés et tatoués et leurs bimbos siliconées font bien pâle figure chez la saga Fast and Furious (alors qu'elle multiplie par 10 son lot de cascades numériques improbables afin de combler l'ado en mal de sensation !). 

*Bruno
21.03.19. 4èx
31.03.11. 678 v

                                   

NoteAttention Spoiler !! La scène du crash final avec le train apparaît dans le générique liminaire de la série tv des 80's L'homme qui tombe à pic avec Lee Majors. Ne me demandez pas pour quelle raison, je n'en n'ai aucune idée !

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