vendredi 8 mars 2019

Planète Hurlante

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Screamers" de Christian Duguay. 1995. U.S.A/Canada/Japon. 1h48. Avec Peter Weller, Andrew Lauer, Jennifer Rubin, Roy Dupuis, Charles Edwin Powell, Ron White.

Sortie salles France: 10 Juillet 1996. U.S: 26 Janvier 1996

FILMOGRAPHIEChristian Duguay est un réalisateur, directeur de la photographie, monteur et compositeur québécois, né en 1957 à Montréal (Québec, Canada). 1991 : Scanners II : La nouvelle génération. 1992 : Scanners III. 1992 : Explosion immédiate. 1995 : Planète hurlante. 1997 : Contrat sur un terroriste. 2000 : L'Art de la guerre. 2002 : The Extremists. 2007 : Suffer Island. 2010 : Pie XII, sous le ciel de Rome. 2013 : Jappeloup. 2015 : Belle et Sébastien : L'aventure continue. 2017 : Un sac de billes.


Le pitch: Nous sommes en 2078 sur la planète Sirius 6B. L'Alliance, regroupement de mineurs qui s'oppose à un puissant consortium du NBE qui extrait un minerai radioactif, va devoir affronter dans sa lutte une redoutable armée, les Screamers, robots autonomes enfouis dans le sol qui détectent tout ce qui vit et l'exterminent. Le colonel Hendricksson, commandant de l'Alliance, va essayer de sauver les quelques mineurs rescapés.

Excellente série B des années 90 oubliée de nos jours, tant et si bien qu'à l'époque il fut boudé par le public ainsi qu'une partie de la critique, Planète Hurlante détonne par sa sobriété adulte à travers le moule du divertissement trivial. Car si l'intrigue un chouilla confuse (selon moi) s'avère peu surprenante de par sa trajectoire de survie qu'une poignée de mineurs arpentent fébrilement au sein d'un immense hangar industriel (pour le décrire vulgairement), Planète Hurlante fait preuve d'une inopinée maturité afin d'y traiter une odyssée humaine en quête d'havre de paix (celle d'y rejoindre la Terre). Et donc à travers leur périple investigateur à dénicher un chef ennemi pour y signer un accord, Planète Hurlante exploite efficacement la menace androïde des "hurleurs" (sorte de rats décharnés uniquement constitués de métal !) délibérés à exterminer la race humaine. Seulement, depuis quelques années, ces derniers ont tant évolué que d'autres modèles d'origine inconnue parviennent à tromper l'oeil humain de manière lestement insidieuse.


Christian Duguay jouant évidemment avec la paranoïa des survivants (façon The Thing) sévèrement mis au défi par un ennemi en trompe-l'oeil. Et ce à travers une moisson de rebondissements difficilement anticipable jusqu'au final aussi bien explosif que touchant quand on y traite sensiblement Spoil ! de romance artificielle Fin du Spoil. Qui plus est, nanti de décors industriels et naturels limités au sein d'un environnement réfrigérant, le cinéaste parvient pour autant à crédibiliser sa topographie en prenant son temps à planter son univers dystopique et ses personnages contradictoires évoluant de manière indécise. Ainsi donc, nous parvenons facilement et rapidement à nous familiariser avec ces héros de dernier ressort, de par la force tranquille et de sûreté que Peter Weller parvient sobrement à régenter en leader loyal, quand bien même son entourage (amical et étranger) assez bipolaire provoque doute, réflexion et questionnement quant à leurs véritables intentions, notamment eu égard de la fébrilité névrotique de certaines inimitiés. Enfin, on peut également relever le réalisme des effets spéciaux (tant en numérique qu'en matte-painting) la plupart du temps assez crédibles, notamment pour s'impressionner de la vélocité des "hurleurs" départagés en trois modèles. A moins que le doute y soit à nouveau de rigueur lors d'une conclusion mutique aussi bien couillue qu'équivoque !


A (re)découvrir sans réserve tant Christian Duguay s'avère franchement intègre et inspiré pour nous tailler un modeste spectacle d'anticipation (l'action s'y fait d'autant plus rare) où prime plus que tout son efficacité narrative (aussi éculée soit l'odyssée de survie) et la fragilité (ambiguë) de ses personnages soigneusement dessinés ! 

*Bruno
3èx

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