jeudi 18 avril 2019

Rémi sans famille

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Antoine Blossier. 2018. France. 1h48. Avec Maleaume Paquin, Jacques Perrin, Daniel Auteuil, Virginie Ledoyen, Jonathan Zaccaï, Ludivine Sagnier, Albane Masson, Nicholas Rowe.

Sortie salles France: 12 Décembre 2018

FILMOGRAPHIE: Antoine Blossier est un réalisateur français. 2011 : La Traque. 2014 : À toute épreuve. 2018 : Rémi sans famille.


Nouvelle adaptation du roman français d'Hector Malot écrit en 1878, Rémi sans Famille parvient à réanimer la flamme du conte familial à travers ce formidable récit d'apprentissage, de constance et de résilience du point de vue d'un orphelin éduqué par l'inoubliable saltimbanque Vitalis. D'une fulgurance formelle enchanteresse à travers une splendide photo tantôt solaire, tantôt réfrigérante, Rémi sans famille est un régal pour les yeux et le coeur, aussi cruel soit son cheminement de survie que Rémi, Vitalis, joli coeur et Capi arpentent avec un courage teinté de désespoir. Et donc, cette nouvelle adaptation classieuse a beau surfer sur les bons sentiments avec un air de déjà vu (surtout auprès de ceux ayant été traumatisés par l'anime des années 80), le miracle opère dans son florilège de vicissitudes soigneusement contées et illustrées avec parfois un sens féerique digne des meilleures prods US (score solennelle à l'appui proche de l'ambiance d'Edward aux mains d'argent).


De par la sobre expression des acteurs (Daniel Auteuil et Jacques Perrin sont irréprochables dans leur humble paternité teintée de fragilité, quand bien même Maleaume Paquin distille une assez convaincante empathie dans la peau de Rémi) et le talent avisé du cinéaste Antoine Blossier soignant le cadre durant chaque séquence, Rémi sans Famille oscille charme et émotions en militant pour la protection de l'enfance, et, à moindre échelle, pour la cause animale. Notamment pour le traitement infligé auprès d'une vache lors du 1er acte ainsi que les rapports affectueux que Rémi entretient avec le singe Joli Coeur et le chien Capi). Ainsi, c'est surtout à travers l'attachant personnage de Vitalis que l'émotion fait naître ses instants les plus justes et bouleversants lorsque celui-ci se résigne à sacrifier sa propre vie afin de prémunir le destin si précaire de Rémi (il ne connait pas ses parents depuis sa naissance alors que sa famille d'accueil fut contrainte de démissionner faute de l'autorité d'un père sournois). Délibéré à retrouver sa vraie famille durant un périple ardu que Vitalis ne cessera d'aiguiller avec un sens des valeurs impartis à la pédagogie, Rémi franchira nombre d'épreuves morales et physiques afin de regagner sa dignité et ainsi asseoir sa réputation de chanteur prodige.


Si cette adaptation française n'arrive jamais à la cheville de l'inoxydable anime japonais des années 80, le sobre talent des interprètes (même si certains seconds-rôles peuvent prêter à la caricature) et le brio du réalisateur parviennent à réactualiser ce récit universel avec une émotion souvent payante. Tant et si bien qu'il s'avère difficile de retenir ses larmes auprès de ses instants les plus cruels pour autant illustrés avec une certaine retenue afin de ne pas trop effleurer le pathos. Un formidable mélo donc que petits et grands (enfants) ne manqueront pas de s'étreindre auprès de son message salutaire militant pour les valeurs familiales (parmi les notions de courage, de culture et d'amour) sous le pivot de la protection d'une enfance maltraitée.     

 *Bruno

Box Office France: 857 515 entrées

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