jeudi 30 mai 2019

3 Hommes à abattre

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site boxofficestory.com

de Jacques Deray. 1980. France. 1h36. Avec Alain Delon, Dalila Di Lazzaro, Michel Auclair, Pascale Roberts, Lyne Chardonnet, Jean-Pierre Darras, Bernard Le Coq.

Sortie salles France: 31 Octobre 1980 (Int - 13 ans)

FILMOGRAPHIEJacques Deray (Jacques Desrayaud) est un réalisateur français né le 19 février 1929 à Lyon, décédé le 9 août 2003 à Boulogne-Billancourt. 1960 : Le Gigolo. 1963 : Rififi à Tokyo. 1963 : Symphonie pour un massacre. 1965 : Par un beau matin d'été. 1966: Avec la peau des autres. 1966 : L'Homme de Marrakech. 1969 : La Piscine. 1970 : Borsalino. 1971: Doucement les basses. 1971 : Un peu de soleil dans l'eau froide. 1972 : Un homme est mort. 1974 : Borsalino & Co. 1975 : Flic Story. 1977 : Le Gang. 1978 : Un papillon sur l'épaule. 1980 : Trois hommes à abattre. 1982 : Les Secrets de la princesse de Cadignan (TV). 1983 : Le Marginal. 1983 : Credo (TV). 1985 : On ne meurt que deux fois. 1987 : Le Solitaire. 1987 : Maladie d'amour. 1989 : Les Bois noirs. 1991 : Contre l'oubli. 1991 : Netchaïev est de retour. 1993 : Un crime. 1994 : 3000 Scénarios contre un virus (segment « Arnaud et ses copains »). 1994 : L'Ours en peluche. 1998 : Clarissa (TV). 2000 : On n'a qu'une vie (TV). 2001 : Lettre d'une inconnue (TV).


Succès considérable à sa sortie puisqu'il engrange 2 194 795 entrées, 3 Hommes à abattre est la nouvelle réunion du maître Jacques Deray (Borsalino et sa suite, Flic Story, La Piscine, le Gang) et du monstre sacré Alain Delon pour le meilleur du polar si on en juge l'efficacité du script appuyé d'une solide mise en scène et d'un casting hors-pair. Dans la mesure où les comédiens particulièrement virils ou autrement sclérosés se disputent la mise avec un charisme strié que l'on ne retrouve que trop rarement dans le polar mainstream. Mais au-delà du brio de sa mise en scène rigoureuse prenant son temps à planter l'histoire ainsi que l'évolution des personnages dans une formulation d'action en règle (notamment cette incroyable poursuite en voitures en plein Paris !) et de rebondissements parfois couillus (son épilogue hallucinant de radicalité pessimiste vaut son pesant de cacahuètes !), 3 Hommes à abattre est illuminé par la présence démiurge d'Alain Delon. Un justicier impassible traqué par des tueurs après avoir porté assistance à un homme grièvement blessé.


Depuis, devenu une cible prioritaire, il ne cesse de se planquer d'un endroit à un autre tout en tentant de préserver la vie de sa compagne, une jolie italienne que campe modestement Dalila Di Lazzaro  (Chair pour Frankenstein pour citer son oeuvre scabreuse la plus mémorable). Machiste, avouons le, auprès de sa compagne avenante, et d'une force de sûreté et de tranquillité, Alain Delon magnétise l'écran à chacune de ses apparitions fulgurantes. De par son élégance distinguée ne surfant pour autant jamais avec une quelconque complaisance orgueilleuse (même si sa fierté sereine finira par le perdre) et son regard azur chargé d'humanité et de loyauté. Ainsi donc, à travers son rôle de victime lâchement traquée, engendrant par l'occasion quelques dommages collatéraux, celui-ci s'alloue d'un héroïsme particulièrement brutal eu égard du parti-pris draconien de Jacques Deray incluant par moments une violence frontale terriblement cinglante ! Là encore, on s'étonne de subir un réalisme aussi percutant au point parfois d'y effleurer une certaine complaisance (zoom à l'appui sur les chairs éclatées) que le ciné transalpin se fit porte-étendard (tant auprès de leur pellicule gorasse que du néo-polar bisseux). Quand bien même sa conclusion d'une noirceur insensée aura probablement ébranlé une majorité de spectateurs subitement gagnés par l'acrimonie.


Pour tous les amateurs de polar carré hérité du cinéma de papa, 3 Hommes à abattre est un incontournable du genre à travers sa corruption ministérielle qu'Alain Delon tente de contrecarrer avec une élégance virile imputrescible. Rien que pour sa présence électrisante, 3 Hommes à abattre se doit d'être vu et revu avec toujours ce même plaisir de cinéphile puriste affecté par les valeurs du cinéma noble. 

*Bruno
2èx

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