vendredi 21 juin 2019

L'Etrange vice de Mme Wardh

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site google.com

"Lo strano vizio della Signora Wardh" de Sergio Martino. 1971. Italie/Espagne. 1h38. Avec George Hilton, Edwige Fenech, Conchita Airoldi, Manuel Gill, Carlo Alighiero, Ivan Rassimov.

Sortie salles France: 14 Juin 1972. Italie: 15 Août 1971

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaîne. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1972: Toutes les couleurs du vice. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983:2019, Après la Chute de New-York. 1986: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.


"C'est précisément l'accent mis sur le commandement: tu ne tueras point, qui nous donne la certitude que nous descendons d'une lignée infiniment longue d'assassins qui avaient le goût du meurtre dans le sang, comme nous l'avons peut-être encore". Sigmund Freud.

Remarquable giallo réalisé par un des maître du genre si bien qu'on lui doit notamment La Queue du Scorpionl'Alliance Invisible, Toutes les couleurs du Vice, Torso et Ton Vice est une chambre close dont moi seul ait la clef; l'Etrange vice de Mme Wardh bénéficie d'une intrigue solide pour tenir en haleine le spectateur jusqu'au mot Fin. De par la substantialité de son suspense plutôt ciselé et son casting 4 étoiles parmi lesquels George Hilton en amant attentionné, Alberto de Mendoza en époux cocu, Ivan Rassimov en amant vicié (qui plus est renforcé de son physique satanique aux yeux reptiliens !) et surtout l'icone Edwige Fenech en maîtresse plantureuse adepte du SM. Ainsi, si l'Etrange vice... met un peu de temps à se mettre en place durant sa première demi-heure, et ce à travers l'intrusion de 2 meurtres sadiques modestement réalisés (la couleur limpide du sang fait d'ailleurs un peu tâche pour pleinement convaincre), la suite s'avère davantage passionnante lorsque l'héroïne constamment tourmentée par le tueur (puis brimée par son entourage féminin) tente de lui échapper à travers des rebondissements imprévisibles soigneusement charpentés.


Sergio Martino jouant lestement sur le simulacre parmi la diabolique dérision d'une intrigue criminelle ou s'y oppose un triangle d'amants suspects (on peut d'ailleurs désamorcer un certain rebondissement à un moment propice de l'action censée nous interroger sur les véritables motivations d'un d'entre eux). Erotiquement sensuel et osé (pour l'époque) à travers les poitrines dénudées fréquemment mises en valeur, sanglant et brutal au gré de meurtres toujours plus stylisés et impressionnants (dont un superbe jumpscare hyper efficace lorsqu'une main gantée tente de retenir une porte entrebâillée), l'Etrange vice de Mme Wardh demeure un cruel jeu de massacre et de soumission lascive. Notamment à travers le personnage équivoque de Jean livrant depuis toujours une relation masochiste avec sa compagne soumise en proie à une attraction/répulsion à la vue du sang. On peut d'ailleurs relever une superbe séquence onirique lors de sa première partie lorsque les amants s'adonnent à un coït masochiste à travers le fracas d'éclats de verre.


Plutôt convaincant quant à son intrigue machiavélique d'autant plus limpide, et toujours plus surprenant au fil de son suspense expectatif relançant l'action vers des virages diablotins, l'Etrange vice de Mme Wardh se joue de nos pulsions voyeuristes parmi la sensualité torride d'une victime volage qu'Edwige Fenech endosse fébrilement. Entre fragilité démunie et trouble ambiguïté du désir SM. Sublimé par l'élégie musicale de Nora Orlandi, l'Etrange vice... peut sans rougir se targuer d'être un des meilleurs ambassadeurs du Giallo en plein âge d'or des Seventies. 

*Bruno
2èx 

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