lundi 17 juin 2019

The Killing Kind

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.fr

de Curtis Harrington. 1973. U.S.A. 1h39. Avec Ann Sothern, John Savage, Ruth Roman, Luana Anders, Cindy Williams, Susan Bernard

Sortie salles France: 7 Avril 1973

FILMOGRAPHIE: Gene Curtis Harrington est un réalisateur et scénariste américain, né le 17 Septembre 1926, décédé le 6 mai 2007. 1975: The Dead Don't Die (Télé-film). 1974 La révolte des abeilles (Télé-film). 1973 The Cat Creature (Télé-film). 1973 The Killing Kind. 1971 What's the Matter with Helen? 1971 Mais qui a tué tante Roo? 1970 Vengeance en différé (Télé-film). 1967 Le diable à trois. 1966 Queen of Blood. 1965 Voyage sur la planète préhistorique. 1961 Marée nocturne. 1977: Ruby. 1978: Les Chiens de l'Enfer (télé-film). 1985: Mata Hari.


Inédit en salles (et en Vhs) dans nos contrées si je ne m'abuse, The Killing Kind est une excellente surprise horrifique bien ancrée dans son époque Seventie, de par son réalisme documenté, le grain de sa pellicule et son climat malsain qui y émane. Ainsi, on ne peut qu'applaudir l'initiative d'Artus Films d'avoir exhumé de l'oubli ce fort intéressant portrait de serial-killer que John Savage incarne avec un naturel inné alors qu'il s'agit de sa 5è apparition à l'écran. Ce dernier dégageant par moment une douloureuse appréhension lors de ses crises de démence fortuites que Curtis Harrington nous impose de manière improvisée par le biais du ralenti. Huis-clos intimiste relatant la quotidienneté triviale d'une mère débonnaire et de son fils sexuellement refoulé, The Killing Kid s'alloue d'un charme attachant eu égard des relations maternelles que le duo partage, entre chaleur humaine, insouciance excentrique (leurs concours de danse) et soupçon d'inceste (les bisous sur la bouche que la maman impose à son rejeton).


Famille dysfonctionnelle éludée de présence paternelle, l'intrigue s'appuie donc sur le cheminement immoral de Terry terriblement perturbé à la suite d'un viol forcé qui lui valu 2 ans d'emprisonnement. Ainsi, au fil de sa morne quotidienneté et de l'omniprésence d'une maman protectrice beaucoup trop possessive, envieuse et envahissante, Terry sombre dans la folie criminelle au moment d'aborder les jeunes femmes de son voisinage, notamment cette voisine trentenaire nantie de pulsions déviantes (elle lui avouera son fantasme de se faire violer !). Sans vraiment réserver de surprises au fil d'un cheminement tracé d'avance, Curtis Harrington compte donc sur le réalisme des situations horrifiques et sur les étroits rapports du duo inconséquent afin de maintenir l'attention tout le long d'une éprouvante déliquescence criminelle (les meurtres brutaux ou cruels faisant leur petit effet poisseux). Et cela fonctionne plutôt bien si bien que durant plus d'1h35 nous parvenons à nous familiariser auprès de ce duo à la fois irresponsable et peu recommandable que le cinéaste radiographie à l'aide d'une sobre force d'expression. Tant auprès de Ann Sothern en maman décervelée nourrie aux films TV et aux pop-corn que de John Savage en serial-killer en herbe hanté de visions criminelles, notamment à travers un songe érotique nonsensique particulièrement dérangeant à travers sa posture d'enfant.


Pour l'amour d'une engeance.
Malsain et dérangeant dans un format de série B mineure pour autant intelligent et attachant à dépeindre sans fard ces profils coupables unis par l'amour maternel, The Killing Kid fait honneur au psycho-killer sous l'impulsion de protagonistes contrariés parvenant à susciter une véritable empathie lors du poignant dénouement irrigué d'amertume et de mélancolie. A découvrir.

*Bruno

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