mercredi 24 juillet 2019

Easy Rider. Prix de la Meilleure première œuvre, Cannes 69.

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Dennis Hopper. 1969. U.S.A. 1h34. Avec Peter Fonda, Dennis Hopper, Jack Nicholson, Phil Spector, Mac Mashourian, Luke Askew.

Sortie salles France: 27 Juin 1969. U.S: 14 Juillet 1969

FILMOGRAPHIEDennis Hopper est un acteur, réalisateur, poète, peintre et photographe américain, né le 17 mai 1936 à Dodge City (Kansas) et mort le 29 mai 2010 à Los Angeles. 1969: Easy Rider. 1971: The Last Movie. 1980: Out of the Blue. 1988: Colors. 1990: Catchfire. 1990: Hot Spot. 1994 : Chasers. 2000 : Homeless (court métrage)


"C'est à partir de la mort que la réputation est jugée bonne ou mauvaise"
Film mythique s'il en est, de par son vibrant témoignage émis aux bikers, ou plus littéralement au mouvement hippie anti capitaliste apparu à l'orée des années 60, Easy Rider reste quelques décennies après sa sortie un puissant témoignage sur cette génération frondeuse contre culturelle. Première réalisation de Dennis Hopper inspirée par la nouvelle vague française, Easy Rider nous illustre avec souci documentaire le périple d'un duo de trafiquants de coke sillonnant campagnes et p'tites bourgades au sein d'une Amérique profonde gangrenée par l'ignorance et la peur de l'autre. Dans la mesure où celui-ci n'y va pas par 4 chemins pour y dénoncer une population rurale aussi bien xénophobe qu'homophobe rejetant illico tout ce qui diffère de leur conformité.


Hymne à la liberté, à la paresse et à la défonce, notamment auprès d'une séquence expérimentale (bad trip psychédélique que Dennis Hopper renchérit sur fond de hantise religieuse), Easy Rider prône l'amitié et la marginalité à travers ses bikers désenchantés car bien conscients que leur pays consumériste a soudainement viré de ton. Un état angoissé par la différence, subordonné aux préjugés de l'apparence auprès des postures primesautières d'une génération libertaire en proie à une remise en question à la fois existentielle et identitaire (notamment auprès du personnage de Peter Fonda  soudainement lucide de sa marginalité illégale). Car pointés du doigt, humiliés, insultés, jugés, molestés et incarcérés, ces derniers continuent de poursuivre leur trajet clairsemé à bord de choppers avec une décontraction teintée d'amertume. Ce qui nous vaudra une tragique conclusion au goût d'acétone afin d'appuyer le caractère grotesque, pathétique, de cette civilisation rétrograde consumée par le complexe d'infériorité, l'inculture et la justice expéditive.


Road movie contemplatif coordonné par un trio mythique d'itinérants (Dennis Hopper himlsef en motard inconséquent, Peter Fonda en acolyte plus responsable et la révélation Jack Nicholson crevant l'écran en alcoolo frétillant) sous l'impulsion d'une BO aussi légendaire, Easy Rider n'a rien perdu de sa rigueur sociale à la fois caustique et vitriolée pour y dénoncer une société autiste épeurée par sa propre ombre. 

*Bruno
3èx

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