jeudi 11 juillet 2019

Starman. Saturn Awards, Meilleur Acteur: Jeff Bridges.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

de John Carpenter. 1984. U.S.A. 1h54. Avec Jeff Bridges, Karen Allen, Charles Martin Smith, Richard Jaeckel, Robert Phalen.

Sortie salles France: 3 Juillet 1985. U.S: 14 Décembre 1984.

FILMOGRAPHIE: John Howard Carpenter est un réalisateur, acteur, scénariste, monteur, compositeur et producteur de film américain né le 16 janvier 1948 à Carthage (État de New York, États-Unis). 1974 : Dark Star 1976 : Assaut 1978 : Halloween, la nuit des masques 1980 : Fog 1981 : New York 1997 1982 : The Thing 1983 : Christine 1984 : Starman 1986 : Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin 1987 : Prince des ténèbres 1988 : Invasion Los Angeles 1992 : Les Aventures d'un homme invisible 1995 : L'Antre de la folie 1995 : Le Village des damnés 1996 : Los Angeles 2013 1998 : Vampires 2001 : Ghosts of Mars 2010 : The Ward


"Vous êtres une espèce étrange, différente des autres. Je peux dire ce que je trouve de plus merveilleux chez les humains: vous donnez le meilleur de vous même quand tout semble perdu"

Deux ans après son cuisant échec commercial The Thing, John Carpenter opère un virage à 180 degrés au sein de sa pléthorique carrière à travers Starman. Un film de commande conçu pour le convaincre à persévérer à Hollywood, tant et si bien qu'il abandonne purement et simplement le genre horrifique au profit d'une romance stellaire tous publics. Alors qu'un tâcheron aurait facilement fait sombrer l'entreprise dans le ridicule à travers l'amourette prévisible entre un ET et une jeune veuve en berne, John Carpenter parvient miraculeusement à s'extraire de la trivialité. Aussi simpliste soit son récit linéaire et aussi rose-bonbon soient les sentiments candides que se partage le couple dans une fragile humanité ! Ainsi, grâce au savoir-faire habile du cinéaste maîtrisant l'image au gré de séquences saillantes (la résurrection du Daim est habitée d'un troublant climat féerique sensiblement intense et inquiétant), Starman instille une poignante émotion eu égard des rapports amiteux entre Jenny, en deuil sentimental, et Starman en apprentissage civique. Le réalisateur s'attardant toujours plus à mettre en exergue leur romance peu à peu impossible lorsque l'E.T est finalement contraint de rejoindre son bercail afin d'y préserver sa destinée.


Sorte de version adulte d'E.T si j'ose dire, le récit parvient donc davantage à nous séduire au même moment où notre explorateur tente de comprendre nos us et coutumes, notamment à travers nos excès de zèle, d'orgueil, d'irresponsabilité et d'incivilité (brûler un feu rouge, faire un doigt d'honneur, tuer le daim pour le plaisir de la chasse, corriger lâchement un rival à plusieurs, fumer la cigarette au péril sanitaire), et ce avant d'y côtoyer l'amour auprès de Jenny s'identifiant d'autant mieux à lui grâce au clonage de son défunt époux. Emaillé de séquences féeriques singulières alors que d'autres moments détonnent par leur onirisme baroque (notamment auprès de la métamorphose humaine de l'E.T, d'un stade cellulaire à l'âge adulte - FX étonnants à l'appui -), Starman envoûte nos sens sous l'impulsion du score (un brin sirupeux peut-être par instant) de Jack Nitzsche et du duo alchimique formé par Jeff Bridges et Karen Allen. Jeff Bridges endossant un jeu étonnamment nuancé de par sa sobriété d'expression innocente, à l'instar d'un bambin déficient d'apparence adulte, mais pour autant transcendé d'une intelligence et d'une sagesse d'esprit pour le respect d'autrui (à renfort de répliques ironiques). Quand bien même Karen Allen chavire notre coeur de par sa douceur de miel d'y approcher craintivement l'amour puis de l'adouber auprès d'un attachant anthropologue altruiste.


Au delà de sa leçon d'humanité et de tolérance du point de vue d'un témoignage extra-terrestre, et de sa plaidoirie invoquée à la cause animale (joli pied de nez contre les chasseurs !), Starman fait vibrer la corde sensible à travers la simplicité de sa romance sentimentale étonnamment vigoureuse de la part d'un maître du frisson. Le couple Allen / Bridges irradiant l'écran avec une sobre pudeur (davantage) empathique eu égard de leur rapport charnel invoquant une fusion amoureuse procréative. Un fragile conte stellaire avec un coeur qui bat. 

*Bruno
3èx

Récompense: Saturn Awards 1985 : meilleur acteur pour Jeff Bridges

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