mercredi 28 août 2019

La Fiancée du Vampire

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cine-songes.com

"House of dark Shadows" de Dan Curtis. 1970. U.S.A. 1h37. Avec Jonathan Frid, Grayson Hall, Kathryn Leigh Scott, Roger Davis, Nancy Barrett, John Karlen.

Sortie salles France: 11 Août 1971

FILMOGRAPHIE: Dan Curtis est un producteur, scénariste et réalisateur américain, né le 12 Août 1927 à Bridgeport, Connecticut (Etats-Unis), décédé le 27 mars 2006 à Brentwood (Californie). 1966: Dark Shadows (série TV). 1970: La Fiancée du Vampire. 1971: Night of dark shadows. 1973: Dracula. 1973: The Night Strangler (télé-film). 1975: La Poupée de la Terreur. 1976: Trauma. 1977: Dead of Night. 1977: La Malédiction de la veuve noire (télé-film). 1992: Intruders (télé-film). 1996: La Poupée de la terreur 2 (télé-film).


Estampillée Dan Curtis, une perle oubliée transpirant à chaque plan de son amour pour le Fantastique néo-gothique. 
Adaptation ciné de sa célèbre série TV Dark Shadows comprenant plus de 1000 épisodes de 1966 à 1971 (un record pour une série fantastique alors qu'elle reste inédite dans l'hexagone !), La Fiancée du Vampire demeure une excellente variation du mythe à travers un scénario aussi bien prosaïque que novateur, eu égard de la condition à contre-emploi du vampire dandy lassé de son existence éternelle. Ainsi, en y télescopant un gothisme archaïque avec un style contrairement moderne, de par le réalisme des séquences chocs parfois gores (signés Dick Smith, excusez du peu !), de sa direction narrative inopinément scientifique et de la posture contrariée des personnages beaucoup moins altiers que dans une prod Hammer, Dan Curtis, maître mésestimé du Fantastique (on lui doit tout de même le chef-d'oeuvre Trauma), redouble d'ambition formelle et d'idées retorses pour rendre grisante son récit de vampires transcendée du charisme strié des comédiens bourrus.


Tant et si bien que Dan Curtis ne laisse nulle répit au spectateur pour le divertir intelligemment sous le pilier de péripéties à répétition et de rebondissements inopinés (notamment auprès du sort de certaines victimes sacrifiées instauré lors de sa dernière partie rocambolesque). Ainsi, de par son ambiance flamboyante d'étrangeté gothique (épaulée, en bonne et due forme, d'une splendide photo rutilante) s'y extrait fréquemment des séquences de pure poésie. A l'instar de l'apparition d'une victime féminine affublée d'une robe blanche pour mieux aguicher son ancien amant ou faire perdre le contrôle de deux policiers en voiture. Et si l'épicentre narratif réexploite le concept académique du vampire féru d'amour pour sa future dulcinée (sosie de son ancêtre épouse), Dan Curtis s'avère constamment inspiré, inventif (notamment auprès de petits détails dépoussiérant les codes du genre, tel l'arme d'une arbalète ou encore la déambulation du garçonnet dans la piscine désaffectée et sa manière crédible de s'insurger contre le trépas) et maître des situations pour dépasser les convenances. D'ailleurs, dans le rôle du vampire insidieux en quête de rédemption et accompagné d'un pleutre domestique sentencieux, Jonathan Frid s'avère génialement magnétique à travers ses yeux noirs d'une posture patibulaire à contre-emploi du vampire snobinard.


Beaucoup trop méconnu et occulté, même auprès des fans du genre selon mon analyse personnelle, La Fiancée du Vampire réactualise efficacement le mythe du vampire gothique à travers une démarche moderne étonnamment payante quant à la vigueur de ces images d'une poésie baroque et la sobriété de son casting aux p'tits oignons constitué (pour la plupart) des mêmes acteurs de la célèbre série des années 60. Un excellent divertissement donc que le mésestimé (j'insiste !) Dan Curtis essuiera à nouveau dans une certaine indifférence publique et critique. 

*Bruno2èx

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