mercredi 18 septembre 2019

Diabolo Menthe. Prix Louis-Delluc 1977

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Diane Kurys. 1977. France. 1h41. Avec Éléonore Klarwein, Odile Michel, Anouk Ferjac, Michel Puterflam, Yves Rénier, Robert Rimbaud, Marie-Véronique Maurin.

Sortie salles France: 14 Décembre 1977

FILMOGRAPHIEDiane Kurys est une réalisatrice, scénariste, actrice et productrice française, née le 3 décembre 1948 à Lyon (France). 1977 : Diabolo menthe. 1980 : Cocktail Molotov. 1983 : Coup de foudre. 1987 : Un homme amoureux. 1990 : La Baule-les-Pins. 1991 : Après l'amour. 1994 : À la folie. 1999 : Les Enfants du siècle. 2003 : Je reste ! 2005 : L'Anniversaire. 2008 : Sagan. 2013 : Pour une femme. 2015 : Arrête ton cinéma ! 2018 : Ma mère est folle.


Evocation pleine de bruit et de pudeur de la crise adolescente à travers la génération 60, Diabolo Menthe conquit le coeur du public avec ses 3 013 638 entrées, quand bien même la critique lui décerna le Prix Louis-Delluc dès sa sortie. Car retraçant la quotidienneté scolaire, familiale puis sentimentale de deux soeurs aux caractères contradictoires, Diabolo Menthe touche juste dans sa modeste émotion aussi délicate que fragile eu égard du profil de la soeur cadette (magnifiquement incarnée par la douceur de miel Éléonore Klarwein) en proie à la curiosité de par son désir d'affirmation et d'expériences nouvelles. Passionnant, touchant, poétique, voir parfois même poignant, ce Teen movie auteurisant se feuillette à l'instar d'un album souvenir, dans la mesure où Diane Kurys enchaîne les situations iconiques avec un réalisme proche du docu-vérité. Tant et si bien que le spectateur contemplatif à sa scénographie sociale (contexte historique à l'appui avec la mort de Kennedy, l'antisémitisme, le communisme, le racisme et la montée de la révolte étudiante à l'orée du mouvement contestataire de 68) se remémore instinctivement ses propres réminiscences juvéniles.


Tant auprès des chahuts en classe générés chez les profs les plus vulnérables, des punitions collectives instaurées par d'autres profs tyranniques, des cours léthargiques, des confidences entres meilleures amies, des premiers flirts dans la cour de récré, du chapardage d'un parfum dans une échoppe parisienne, du premier bal de promo, d'une pièce de théâtre en herbe, d'un baiser interdit auprès d'un prof équivoque, des photos de vacances que l'on se remémore dans l'intimité, que de la solitude existentielle d'une ado pubère en quête d'idéalisme. Sur ce dernier point, Diane Kurys radiographie avec une rare sincérité le sensible portrait d'Anna (la soeur cadette fureteuse) à travers sa fragilité d'expression qu'Eléonore Klarwein nous imprime à l'écran avec une désarmante pudeur émotive. Car c'est par l'intensité de son regard attentif, soucieux, indiscret que l'intrigue se tisse lorsque Anna, influencé par sa soeur aînée (autoritaire) et ses condisciples, se résout à s'initier à l'émancipation au grand dam de sa maman conservatrice et du père divorcé. 


"Le rêve est nécessaire quand s'achève à jamais le temps de l'adolescence."
De par sa poignante sincérité que la réalisatrice néophyte parvient à nous communiquer à travers le thème universel du difficile passage à l'âge adulte, Diabolo Menthe touche au coeur avec un réalisme social toujours d'actualité, si bien que le temps ne peut en altérer sa puissance nostalgique.  

*Bruno

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