mercredi 11 septembre 2019

Rose Bonbon

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Pretty in pink" de Howard Deutch. 1986. U.S.A. 1h36. Avec  Molly Ringwald, Harry Dean Stanton, Jon Cryer, Annie Potts, James Spader, Andrew McCarthy

Sortie salles France: 4 Juin 1986

FILMOGRAPHIEHoward Deutch est un réalisateur et producteur de cinéma américain né le 14 septembre 1950 à New-York. 1986 : Rose bonbon. 1987 : L'Amour à l'envers. 1988 : The Great Outdoors. 1992 : Article 99. 1994 : Rends la monnaie, papa. 1995 : Les Grincheux 2. 1998 : Drôle de couple 2. 2000 : Les Remplaçants. 2004 : Mon voisin le tueur 2. 2009 : La Copine de mon meilleur ami.


Ecrit et produit par John Hughes, maître du Teen movie durant la sacro-sainte décennie 80, Rose Bonbon aborde la comédie romantique sous la houlette de Howard Deutch, cinéaste ayant officié dans le registre du divertissement populaire plutôt mainstream (si on en juge les Grincheux 2, Drôle de couple 2, Mon voisin le tueur 2). Ainsi donc, sans jamais rivaliser avec les classiques natifs des années 80 que John Hughes marqua de sa leste empreinte (la Folle journée de Ferris Bueller, Une Créature de Rêve et surtout Breakfast Club), Rose Bonbon dégage un charme et une innocence tout à fait rafraîchissant au sein d'un genre mineur trop fréquemment exposé à la trivialité ou aux convenances. Car prenant pour thème central la déception amoureuse du point de vue d'une ado en émoi sentimental et de son paternel incapable d'assumer son deuil conjugal, Rose Bonbon touche plutôt juste à travers les sentiments fragiles de ces protagonistes assaillis par la remise en question, le doute, la désillusion mais aussi l'espoir et le pardon.


Car c'est à travers la posture sentencieuse de son père, incapable de tirer un trait sur son échec marital, qu'Andre Walsh va pouvoir voler de ses propres ailes afin de transcender sa cruelle déception amoureuse qu'elle venait d'amorcer avec un bourgeois influencé par une mauvaise fréquentation (un comparse suffisant campé par un James Spader juvénile au charisme saillant). Ainsi, grâce à la force de caractère progressive de l'héroïne et à son entourage amical et familial studieusement développé au gré de traits de caractères envieux (le meilleur ami d'André éperdument amoureux d'elle), dépités (le père d'André plongé dans la chimère et le mensonge) ou contradictoires (le nouvel ami d'André à tendance bipolaire), Rose Bonbon existe par lui même pour se forger une personnalité propre. Et si on aurait préféré une réalisation un peu mieux maîtrisée ainsi qu'un rythme un peu plus tonifiant (personnellement il m'a fallu un temps d'adaptation durant la première demi-heure), Rose Bonbon parvient à faire vibrer l'empathie sans une once d'émotion programmée. Notamment en comptant sur le charme ténu, tout en discrétion de la jeune Molly Ringwald davantage touchante, puisque toujours plus expressive à travers son épreuve émotionnelle de se confronter à la complexité de l'amour lorsque la confiance est rompue.


Saturé d'une BO pop / new-wave symptomatique des années 80 autour de tenues vestimentaires aussi rétros que génialement extravagantes (notamment auprès de quelques postiches hirsutes !), Rose Bonbon parviendra à émouvoir sans fard le public réceptif à l'humanisme torturé de ces personnages en requête d'amour passionnel. Une tendre comédie romantique donc bâtie sur la capacité à s'exprimer ouvertement afin de braver la désillusion amoureuse, quelque soit l'âge endossé. 

Dédicace à Thierry Alex Rogan
*Bruno

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire