jeudi 10 octobre 2019

l'Esclave de Satan

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Satan's Slave" de Norman J. Warren. 1976. Angleterre. 1h29. Avec Michael Gough, Martin Potter, Candace Glendenning, Barbara Kellerman, Michael Craze.

Sortie salle France: 8 Février (ou 3 Mai) 1978 (Int - 18 ans). Angleterre: Décembre 76.

FILMOGRAPHIE: Norman J. Warren, né Norman John Warren le 25 Juin 1942 à Londres en Angleterre, est un réalisateur, producteur et scénariste anglais. 1967: Her Private Hell, 1968: Loving Feeling, 1976: l'Esclave de Satan, 1978: Le Zombie venu d'ailleurs, 1979: Outer Touch, la Terreur des Morts-vivants, 1981: Inseminoïd, 1984: Warbirds Air Display, 1985: Person to person, 1986: Gunpowder, 1987: Les Mutants de la St-Sylvestre, 1992: Meath School, 1993: Buzz.


Le pitch: à la suite de la mort de ses parents lors d'un accident de voiture, Catherine est recueillie par son oncle Alexandre ainsi que Stephen, le fils de celui-ci. En proie à d'horrible cauchemars durant ses nuits esseulées, elle se laisse amadouer par Stephen avant que la majordome Frances n'éprouve envers lui de violents signes de jalousie. 

1er essai horrifique auprès de l'habile artisan british Norman J. Warren (Inseminoïd, Le Zombie venu d'ailleurs), l'Esclave de Satan transpire l'amour du genre aussi étique soit son intrigue probablement influencée par les films satanistes qui pullulaient lors des Seventies (Course contre l'Enfer, La Pluie du Diable). Ainsi, dans un format de série B symptomatique des budgets low-cost qu'il s'octroya durant sa carrière, Norman J. Warren accomplit le prodige de nous envoûter et de nous captiver de par la puissance des ces images gothiques d'une beauté sépulcrale ensorcelante. Ainsi, la psychologie prémâchée des personnages à beau laisser à désirer (notamment auprès de la posture subitement incohérente de Frances puisque délibérée à sauver l'héroïne pour un mobile inconnu alors qu'elle n'éprouvait que de la jalousie auprès de l'étrangère !) et l'intrigue, somme toute classique, céder à la trivialité, l'Esclave de Satan affiche un réalisme cauchemardesque prédominant eu égard de sa fulgurance visuelle et de la posture fragile de Catherine en proie à la magie noire et les forces du Mal. Tant auprès de ses hallucinations vécues de nuit ou en plein jour que des exactions insidieuses de son oncle délibéré à passer à l'acte lors d'un final dérangeant (twist sardonique à l'appui réfutant le happy-end !).


Warren illustrant donc avec une attention scrupuleuse des séances de messe noire adeptes du sacrifice humain avec un raffinement gothique rutilant. Quand bien même la forêt automnale environnant la vaste bâtisse s'alloue d'une atmosphère d'étrangeté aussi trouble que capiteuse. Au-delà du plaisir éprouvé auprès de ce climat tant atmosphérique, l'Esclave de Satan cède (comme de coutume chez son auteur) à une agréable complaisance lors de scènes gores aussi bien crues que malsaines (zooms grossiers à l'appui sur les chairs striées). Quand bien même les étreintes sexuelles et séances de nudité cèdent parfois au viol outrageant qu'effectue l'un de complices satanistes. On peut également, non sans une certaine indulgence, saluer la sobriété attachante de son casting méconnu (en dépit du vénérable Michael Gough en gourou démonial), aussi perfectibles soient leurs expressions autoritaires ou leurs sentiments de contrariété, et ce même si le manque d'intensité dramatique s'y fait ressentir si j'évoque l'épreuve endeuillée de Catherine lors de la première partie du film. Mais c'est principalement le jeu oh combien diaphane et dérangeant de Martin Potter (le fils d'Alexandre) qui frappe les esprits de par sa pâle présence à la fois insidieuse et équivoque, notamment auprès de ses rapports lubriques avec les femmes se clôturant dans un bain de sang.


Un film d'ambiance aux p'tits oignons disparu de nos écrans depuis des siècles de léthargie ! 
Magnétique, voir même ensorcelant, attachant et étonnamment captivant, notamment dans l'art de narrer son histoire viciée, l'Esclave de Satan a beau paraître mineur, parfois maladroit et prévisible, il n'en demeure pas moins bourré de charme et d'insolence de par son brio d'instaurer sans modération une ambiance cauchemardesque au sein du thème sataniste. 

*Bruno
2èx

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