mercredi 20 novembre 2019

Kinjite sujets tabous

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Kinjite: Forbidden Subjects" de Jack Lee Thompson. 1989. 1h37. Avec Charles Bronson, Perry Lopez, Juan Fernández, James Pax, Peggy Lipton, Sy Richardson, Bill McKinney.

Sortie salles France: 26 Avril 1989

FILMOGRAPHIE (comprenant uniquement les productions des années 80): Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). 1980 : Cabo Blanco 1981 : Happy Birthday. 1981 : Code Red (TV). 1983 : Le Justicier de minuit. 1984 : L'Enfer de la violence. 1984 : L'Ambassadeur : Chantage en Israël. 1985 : Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon. 1986 : La Loi de Murphy. 1986 : Le Temple d'or. 1987 : Le justicier braque les dealers. 1988 : Le Messager de la mort. 1989 : Kinjite, sujets tabous.


Ultime réalisation de Jack Lee Thompson épaulée de son acteur fétiche Charles Bronson, Kinjite Sujets Tabous reprend à peu près la même recette que ces prédécesseurs (le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, La Loi de Murphy) de par son concentré de sadisme et de violence mâtinés de sexe scabreux. Si bien qu'en l'occurrence, le cinéaste s'intéresse au tabou de la pédophilie à travers un réseau professionnel délibéré à kidnapper la fille d'un cadre japonais jouant les touristes afin d'oser mettre en pratique ses fantasmes. En somme l'arroseur arrosé si j'ose dire, dans la mesure où si celui-ci finit par se laisser dominer par ses fantasmes déviants lors d'attouchements sexuels sur une ado dans un bus scolaire (une séquence malsaine inévitablement dérangeante dans les échanges de regards et la perversité de son geste illégal), sa propre fille fera un peu plus tard les frais du réseau pédophile lors d'un jeu de cache-cache avec la police. Quand bien même l'agressée du car de ses odieux attouchements n'était autre que la fille du lieutenant Crowe dirigeant l'enquête sans jamais se douter de la culpabilité du japonais (et ce jusqu'au générique de fin !???)


D'ailleurs, on peut rappeler que ce dernier s'inspira en faite des agissements d'un pédophile ayant commis plus tôt un attouchement auprès d'une autre victime paradoxalement consentante et un peu plus âgée !!! ???). Or, le problème s'avère que cette trame très équivoque, d'autant plus prémâchée, est à peine survolée par un Jack Lee Thompson peu inspiré par ce qu'il filme. Notamment si je me réfère à son montage chaotique, à ses seconds rôles cabotins (le supérieur du lieutenant vaut son pesant de cacahuètes à travers son autorité condescendante !) et à un cheminement narratif sporadique ponctué de règlements de compte corporels génialement grotesques. Le cinéaste se refusant à s'attarder sur la psychologie paraphile du voyeur japonais au profit de l'investigation musclée de Crowe jouant les redresseurs de tort avec une idéologie douteuse. Tant auprès de son racisme auprès des japonais que d'une exaction punitive carrément criminelle, et ce même si accidentelle (l'un des malfrats atterrira au fond d'une piscine après avoir été éjecté du haut d'un immeuble, ses chaussures ayant glissé des mains de ses oppresseurs !.)


Plaisir coupable du samedi soir truffé de couacs narratifs et de failles techniques au sein d'un polar de série B imprégné de mauvais goût, Kinjite sujets tabous divertit sans ennuyer grâce à la trivialité de son concept couillu que Charles Bronson impose avec son charisme viril imperturbable. Un nanar décomplexé en somme heureusement saturé de séquences débridées/incongrues que la génération 80 pourrait à nouveau entériner avec autant de clémence qu'une pointe de nostalgie. En tout état de cause, ce genre de divertissement limite irresponsable serait irréalisable aujourd'hui, faute de notre censure ultra conservatrice. 

*Bruno
2èx 

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