mardi 17 décembre 2019

Matango

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site emovieposter.com

de  Ishirō Honda. 1963. Japon. 1h29. Avec Akira Kubo, Kumi Mizuno, Kenji Sahara, Hiroshi Tachikawa, Yoshio Tsuchiya.

Sortie salles Japon: 11 Août 1963

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Hishiro Honda est un réalisateur japonais né le 7 Mai 1911, décédé le 28 Février 1993 à Tokyo. 1954: Godzilla. 1955: L'Abominable homme des neiges. 1956: Godzilla, king of the monsters ! 1956: Rodan. 1957: Prisonnière des martiens. 1961: Mothra. 1962: King Kong contre Godzilla. 1963 : Matango. 1963: Atragon. 1964: Mothra contre Godzilla. 1964: Dogora, the Space Monster. 1964: Ghidrah, le monstre à trois têtes. 1965: Frankenstein vs. Baragon. 1965: Invasion Planète X. 1966: Come Marry Me. 1966: La Guerre des monstres. 1967: La Revanche de King Kong. 1968: Les envahisseurs attaquent. 1969: Latitude Zero. 1969: Godzilla's Revenge. 1970: Les Envahisseurs de l'espace. 1975: Mechagodzilla contre-atttaque. 1980: Kagemusha, l'ombre du guerrier. 1990: Rêves (Yume) (coréalisé avec Akira Kurosawa). 1993: Madadayo.


On ne remerciera jamais assez Canal + et Jean-Pierre Dionnet de nous avoir fait découvrir dans le cadre de son émission "Cinéma de Quartier" un fleuron de l'horreur japonaise du maître Hishiro Honda. Ainsi, en s'écartant des kaiju et des tokusatsu qui lui valurent sa notoriété, Honda fignole son cadre exotique à travers une île interlope qu'un groupe de touristes vient d'accoster à la suite du naufrage tempétueux de leur bateau. Et donc, à travers cette trame gentiment éculée, il parvient à faire naître une atmosphère d'angoisse à la fois sous-jacente et tangible eu égard des évènements en crescendo qui intenteront à la vie des rescapés. Car misant intelligemment sur la suggestion lors d'une première partie en suspens de par sa manière scrupuleuse d'y radiographier nos protagonistes influencés par l'égoïsme, la trahison et l'individualité en guise de survie, Matango captive sans faillir sous l'impulsion d'un cast expressif se fondant dans le décor rubigineux. Tant et si bien que le spectateur attentif de leurs faits (couards) et gestes (criminels) explore leur refuge d'un navire décharné à travers une scénographie sépia rongée par la rouille, la putrescence, voir même la radioactivité. 


Et à ce niveau formellement capiteux, Matango demeure une incontestable réussite pour ceux sensibles aux atmosphères d'étrangeté palpable ! Ainsi, à travers ce thème alarmiste mainte fois exploré dans ces oeuvres antécédentes (la bombe H), Hishiro Honda redouble d'originalité à porter l'accusation sur de simples champignons redoutablement venimeux pour qui osera y goûter son écorce sachant que nos touristes sont davantage gagnés par l'addiction de l'appétence au sein d'une île avare en victuailles. Mais c'est à l'approche de sa seconde partie que Matango gagne en révulsion et fascination à la vue de ses champignons de taille sporadique florissants dans les endroits les plus attirants et secrets. Et si on aurait pu craindre le ridicule à travers la discrétion de ses effets-spéciaux artisanaux, on se surprend encore aujourd'hui d'y éprouver un irrésistible sentiment de fascination mêlée de crainte exponentielle, si bien que Hishiro Honda filme assidûment ses créatures radioactives sans jamais user de racolage ostentatoire. Qui plus est, de par son climat davantage glauque et malsain niant la gratuité du grand-guignol, Matango utilise à merveille une bande-son inquiétante imprégnée de dérision sardonique. Notamment lorsque les victimes contaminées sont en proie à une étrange euphorie subtilement modeste ! 


Singulier, passionnant et étrangement fascinant à travers une épouvante vintage de souche japonaise, Mantago dresse (à nouveau) un triste constat sur la nature humaine en cas de survie personnelle que des champignons hallucinogènes influencent à travers leur sournois pouvoir de séduction. Et ce sans toutefois daigner sacrifier leurs victimes pour le plaisir de tuer si je me réfère à la réflexion personnelle de l'unique survivant très amer quant à son idéologie existentielle dénuée d'amour. 

*Bruno
2èx

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