lundi 6 janvier 2020

The Mutations

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site alamy.com

"The Freakmaker" de Jack Cardiff. 1974. Angleterre. 1h32. Avec Donald Pleasence, Tom Baker, Brad Harris, Julie Ege, Michael Dunn, Scott Antony, Jill Haworth.

Sortie salles France: Inédit. Angleterre: Octobre 1974

FILMOGRAPHIEJack Cardiff est un directeur de la photographie et réalisateur britannique, né le 18 septembre 1914 à Great Yarmouth (Angleterre), mort le 22 avril 2009 à Ely (Angleterre). 1958 : Tueurs à gages. 1959 : Fils de forçat. 1960 : Amants et Fils. 1961 : Ma geisha. 1962 : Le Lion. 1964 : Les Drakkars. 1964 : Le Jeune Cassidy. 1965 : Le Liquidateur. 1968 : Le Dernier Train du Katanga. 1968 : La Motocyclette. 1973 : Penny Gold. 1974 : The Freakmaker.


Inédit en salles en France, The Mutations se fit connaître auprès de la génération 80 lors de sa sortie Vhs éditée par American Video. D'ailleurs au même moment, on pouvait avoir l'aubaine d'y louer quelques autres raretés toute aussi marginales et singulières, 2000 Maniacs, Blood Feasts, Pulsions Cannibales ou encore Tonnerre dans un style contrairement bourrin. Car The Mutations retrace à l'aide d'un budget également minimaliste l'utopie extravagante d'un savant (Donald Pleasance transi d'un regard neutre subtilement vicié) délibéré à mettre en pratique son projet fou d'y fusionner des plantes avec des êtres humains après l'avoir tenté sur des animaux. Au même moment, depuis l'arrivée d'un cirque ambulant rempli de freaks, il recrute l'un d'eux afin de l'assigner à kidnapper des étudiants pour ses propres expériences. Ofni underground à la fois baroque et dérangeant, The Mutations se veut un hommage vitriolé à l'illustre Freaks de Tod Browning dans une facture polychrome à la limite de la surexposition. Simpliste de par son intrigue plutôt redondante (mais jamais ennuyeuse) et appuyé d'un cast standard dénué d'épaisseur psychologique, si on épargne la présence impérieuse de Pleasance plutôt à l'aise en savant sans vergogne, The Mutations demeure une production fauchée assez surprenante dans son approche (parfois expérimentale) de nous conter son récit scientifique sous l'impulsion d'une poignée de figurants, véritables monstres de foire.


Ainsi, de par leur apparence tantôt repoussante, tantôt trouble et étrange, The Mutations invoque un malaise diffus au fil d'un argument fantaisiste résolument délirant (communier l'homme et la plante pour le devenir de l'humanité quitte à y engendrer des Freaks) et d'un cheminement criminel au climat d'épouvante vintage. J'évoque celui des déambulations nocturnes de l'assistant difforme en collaboration meurtrière avec le docteur pour y parfaire ses expérimentations dans un laboratoire truffée de plantes gargantuesques. Quand bien même celui-ci osera ironiquement se plaindre de sa condition estropiée face à la présence pacifiste d'autres freaks d'une solidarité familiale. Ainsi donc, de par son étrange climat horrifique où plane l'ombre de l'Homme au masque de cire (les errances nocturnes de l'assistant emmitouflé dans un costume à chapeau noir) et FreaksJack Cardiff parvient à bâtir une série B à la fois attachante et inquiétante avec l'appui d'un score musical dissonant. Quand bien même son budget étriqué épaulé d'FX en carton pâte renforcent le côté marginal d'une équipe technique pour autant assidue à inscrire sur pellicule une curiosité couillue aux images parfois saisissantes (notamment auprès de sa cruelle vendetta finale pour la condition torturée de la victime puis le sort qui s'ensuit auprès du savant).


Si bien que l'on quitte The Mutations sur une agréable (et durable) impression d'avoir reluqué un divertissement rubigineux à odeur de souffre. 

*Bruno
2èx

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