mercredi 1 janvier 2020

Neon Maniacs

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Evil Dead Warriors" de Joseph Mangine. 1986. U.S.A. 1h35. Avec Leilani Sarelle, Alan Hayes, Andrew Divoff, PR Paul, Victor Brandt, Doyle McCurley, John Lafayette.

Sortie salles France: 28 Septembre 1988.

FILMOGRAPHIEJoseph Mangine est un réalisateur et scénariste américain né le 18 Juin 1933 à Brooklyn, New York, USA, décédé le 2 Novembre 2006 à Los Angeles, California, USA. 1986: Neon Maniacs. 1968: Smoke and Flesh (as Joe Mangine).


Titulaire de 2 uniques longs-métrages dont le 1er s'avère inédit en France, Joseph Mangine amorce le tournage de Neon Maniacs à l'âge tardif de 53 ans. Assez connu auprès de la génération 80 de par son alléchante jaquette Vhs nous promettant monts et merveilles, où tout du moins nous suggérant une sorte de bande horrifique post-apo que n'auraient renié les transalpins, Neon Maniacs est une aberration filmique comme on n'en côtoie plus de nos jours. Autant dire que les amateurs de nanars impayables devraient jeter un oeil sur cet étron carnavalesque d'un attachant charme désuet. Dans la mesure où par je ne sais quelle alchimie cinégénique, Neon Maniacs conjugue distraction et déconcertation à travers ses séquences puériles sorties d'un cerveau sous psychotrope tant les incohérences, maladresses et balivernes pullulent à rythme métronome. L'intrigue, ridicule mais dinguo, se résumant à l'équipée meurtrière d'une bande de zombies maniaques surgis d'un hangar pour y perpétrer la nuit des meurtres gratuits sur les adolescents crétins. D'où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils confinés dans ce hangar ? Quelles sont leurs véritables mobiles ? Pour quelles raisons sont-ils accoutrés de vêtements de guerriers du futur ? Pourquoi l'eau parvient facilement à les dissoudre ? Nous ne le saurons jamais ! Ce qui renforce l'aura indicible de cette insensée curiosité non dénuée de futile émotion si je me réfère à son climat parfois envoûtant (épaulé d'un score électro typique des années 80) ou à l'aspect un brin terrifiant de leur apparence grotesque.


Car aussi improbable que cela puisse paraître, je me suis surpris d'y éprouver une certaine appréhension lors de leurs exactions criminelles perpétrées la nuit de par leur faciès déformé/écorché. Leur manière atone notamment de déambuler au hasard des rues à renfort de gestes outranciers m'a autant provoqué l'hilarité qu'une certaine angoisse palpable lors de moments autrement inquiétants ! On peut également saluer l'efficacité des effets-spéciaux artisanaux plutôt pas mal torchés pour une prod low-cost sous étendard Z. Ainsi, par je ne sais quel plaisir un brin masochiste, le spectateur quelque peu fasciné par ce spectacle d'une autre époque ne peut s'empêcher de suivre avec une perpétuelle attention la prochaine séquence à venir tant le réalisateur parvient à attiser notre curiosité dans sa mosaïque de séquences-chocs débridées (le final pop-rock confiné dans le bal - du diable - demeure inratable !) et dans la banalité quotidienne d'une bande d'ados décérébrés (c'est peu de le dire) délibérés à combattre les néon maniacs. Tant auprès du couple juvénile s'efforçant par ailleurs vainement d'alerter les autorités (des flics gouailleurs sortis d'un épisode de Mike Hammer de par leur défroque et leur bureau anachroniques) que d'une ado cinéphile prête à combattre les Maniacs à l'aide d'un pistolet à eau (car seule l'eau peut les anéantir !). Pour un peu, on se croirait parfois même dans un réplique Z de Vampires, vous avez dits vampires si bien que nos protagonistes parviennent même à nous attacher à travers leur solidarité niaise.


Ofni Z bien ancré dans sa sacro-sainte décennie 80, Neon Maniacs est un nanar bonnard du samedi soir ne ressemblant à nulle autre métrage frappadingue. Il faut le voir pour le croire si bien qu'il m'aura fallu plus de 3 décennies pour enfin tenter de l'aborder avec toutefois un soupçon d'hésitation ! Comme quoi hasard et interrogation s'avèrent parfois aussi bien fructueux que lucratifs.  

*Bruno

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