vendredi 10 janvier 2020

Samson et Dalila

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Pinterest.fr

"Samson and Delilah" de Cecil B. DeMille. 1949. U.S.A. 2h14. Avec Hedy Lamarr, Victor Mature, George Sanders, Angela Lansbury, Henry Wilcoxon, Olive Deering, Fay Holden

Sortie salles France: 5 Octobre 1951. U.S: 21 Décembre 1949

FILMOGRAPHIE PARTIELLECecil Blount DeMille, plus couramment appelé Cecil B. DeMille, est un réalisateur et producteur américain, né le 12 août 1881 à Ashfield (Massachusetts) et mort le 21 janvier 1959 à Los Angeles (Californie). 1929: La Fille sans dieu. 1929: Dynamite. 1930:  Madame Satan. 1931: Le Mari de l'Indienne. 1932: Le Signe de la Croix. 1933: La Loi de Lynch. 1934: Cléopâtre. 1935 Les Croisades. 1936 Une aventure de Buffalo Bill. 1938 Les Flibustiers. 1939: Pacific Express. 1940 Les Tuniques écarlates. 1942 Les Naufrageurs des mers du sud. 1944: L'Odyssée du docteur Wassell. 1947 Les Conquérants d'un nouveau monde. 1949 Samson et Dalila. 1952 Sous le plus grand chapiteau du monde. 1956 Les Dix Commandements.


On ne présente plus Cecil B. Demille, maître du péplum biblique aux moyens pharaoniques, si bien que Samson et Dalila ne déroge pas à la règle du grand spectacle en technicolor à travers une cruelle et impossible histoire d'amour (les couleurs oh combien fastueuses illuminent le regard à chaque seconde !). Car inspiré d'un illustre récit de la Bible, Samson et Dalila relate l'inimitié entre ces 2 amants communément épris d'amour mais pour autant discrédités par la vengeance sournoise de celle-ci habitée par l'égoïsme et l'arrivisme. Hedy Lamarr transperçant l'écran à travers la tiédeur de ses yeux saphir dans un subtil dosage de sentiments contradictoires. De la passion la plus folle et ardente à la haine la plus couarde. Et ce en suscitant lors de ses humeurs les plus colériques ses sentiments d'orgueil, de caprice, de jalousie, de condescendance, de rancune et de possessivité. Pour autant éplorée quant aux conséquences dramatiques de sa trahison, l'actrice finit par déployer une fragile émotion, entre amertume et mélancolie quant à la condition de claustration de son amant estropié. Ainsi donc, Victor Mature lui partage la réplique parmi la sombre intensité de son regard viril et la puissance de sa force herculéenne. Tant et si bien que l'on observe scrupuleusement ces bravoures dantesques au gré d'effets-spéciaux encore aujourd'hui convaincants.


Tant auprès de son combat insensé avec un lion (on applaudit notamment la perfection du montage véloce !), de ses corps à corps avec des ennemis réunis en masse, que de sa gageure à renverser 2 immenses colonnes de pierre lors d'un final catastrophique assez bluffant en terme d'esbroufe réaliste. Au-delà de la densité permanente de son histoire d'amour invoquant le mélo avec dignité, Cecil B. Demille possède (comme chez Spielberg) cet art intelligible de narrer son histoire parmi l'emphase d'un jeu d'acteurs théâtral jamais pompeux. Puisque résolument impliqués, pour ne pas dire habités par leur fonction antique. Et on peut louablement prétendre que le couple Hedy Lamarr / Victor Mature crève l'écran avec une intensité humaine davantage sentencieuse. Infiniment chrétien quant au profil de Samson assumant son expiation afin de se faire pardonner par Dieu, son parcours moral davantage douloureux y contestera l'injustice de la bêtise humaine engluée dans sa prospérité et sa suprématie pour y railler les laissés pour compte. Et ce sans pouvoir tolérer une quelconque lueur de clémence, à l'exception bien entendu de Dalila prête à se sacrifier pour la gravité de ses erreurs. Ainsi, faute de ses faiblesses, à savoir son altruisme, sa confiance en l'autre et sa naïveté d'avoir céder aux avances de 2 rivales de manière contradictoire, Samson y paiera donc un lourd tribu en assumant sa responsabilité d'avoir trahi son étique chrétienne.


Scandé du duo iconique Hedy Lamarr / Victor Mature, du grand péplum biblique, aussi romanesque qu'épique, aujourd'hui disparu depuis l'émergence de nos écrans numériques.

*Bruno
2èx

Récompenses:
Oscar des Meilleurs Décors
Oscar des Meilleurs Costumes

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