mercredi 19 février 2020

Max et les maximonstres

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Where the Wild Things Are" de Spike Jones. 2009. U.S.A. 1h41. Avec Max Records, Pepita Emmerichs, Max Pfeifer, Madeleine Greaves, Joshua Jay

Sortie salles France: 16 Décembre 2009. U.S: 16 Octobre 2009

FILMOGRAPHIE: Adam Spiegel, dit Spike Jonze est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur, américain né le 22 octobre 1969 à Rockville (Maryland). 1999 : Dans la peau de John Malkovich. 2003 : Adaptation. 2009 : Max et les Maximonstres. 2013 : Her.


"De la magie à l'état brut, en y laissant des plumes et des séquelles sur nos propres failles caractérielles."
Spectacle enchanteur d'une tendresse émotionnelle davantage bouleversante, Max et les Maximonstres ne peut laisser indifférent le spectateur empathique, aussi difficile d'accès soit son contenu (de prime abord) singulier. Tout du moins lors de sa première partie lorsque Max aborde et batifole avec les monstres en s'y proclamant roi afin de se venger de son statut de souffre-douleur auprès des camarades de sa bourgade. Complexe et déconcertant, de par les états d'âmes de Max et des Monstres se disputant l'autorité avec parfois des humeurs versatiles et démonstrations de force un tantinet brutales, Max et les Maximonstres n'est clairement pas destiné aux enfants de - 10 ans. Ce qui ne l'empêche pas d'y cultiver un hymne à l'amour pour les valeurs familiales à travers l'introspection morale d'un gamin avide de respect, d'amitié, de reconnaissance et surtout de compassion. Et ce avec une subtile intelligence à la fois dense et si profonde si bien qu'il faut impérativement revisionner le film afin de radiographier les comportements instables de ces personnages en proie à une réflexion existentielle oecuménique. Sa grande force cérébrale résidant dans notre propre remise en question comportementale à réviser notre jugement sur tel ou tel personnage familier ou amical que l'on côtoie au sein de notre propre quotidienneté.


Magnifiquement campé par le jeune Max Records d'une force d'expression naturelle sensorielle (on a l'impression que les pores de sa peau sont en constant éveil); Spike Jonze le dirige sans effet de manche dans son refus de l'estampiller tête à claque en dépit de sa rébellion irascible. Notamment si je me réfère à sa révolte contre sa mère (admirablement incarnée par Catherine Keener de par son humanisme maternel mêlé d'amour, d'empathie et de contrariété). Récit initiatique donc pour l'acceptation de soi afin de tolérer l'autre en opérant un travail moral sur nos propres failles caractérielles, Max et les Maximonstres aborde le thème si délicat de l'enfance avec une originalité et une insolence qui laisse pantois. A l'instar de cette attachante galerie de monstres hors normes confectionnées en numérique et animatronic dans leur costume disproportionné. Tant et si bien que l'on se prend d'affection pour eux sans jamais se rendre compte à quel moment propice ils sont parvenus à nous faire vibrer d'émotions à travers leur innocence ambivalente. Des monstres infantiles tentant de cohabiter ensemble sous la mainmise d'un faux roi en proie à une brutale prise de conscience.


Conte philosophique sur la nature humaine (notre part monstrueuse) et la fragilité de l'enfance en crise identitaire que Spike Zone imprime sur pellicule de sa personnalité auteurisante, Max et les Maximonstres ébranle nos émotions avec une intensité dramatique que l'on ne voit jamais arriver. Tant et si bien que l'on sort de la projo psychologiquement transformé, même si l'enfant tapi en chacun de nous continue de nous triturer les méninges d'après l'itinéraire sinueux de Max sujet au difficile cap du "vivre ensemble". 
A revoir absolument ! (j'insiste). 

*Bruno
2èx

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