jeudi 30 avril 2020

Les Goonies

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

"The Goonies" de Richard Donner. 1985. U.S.A. 1h55. Avec Sean Astin, Josh Brolin, Jeff Cohen, Corey Feldman, Kerri Green, Martha Plimpton, Ke Huy Quan, John Matuszak, Robert Davi.

Sortie salles France: 4 Décembre 1985

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray). Prochainement: l'Arme Fatale 5.


Faut-il encore présenter le film culte par excellence de la génération 80 sous couvert d'une aventure familiale inspirée du Club des 5 et d'Indiana Jones ! ? Inutile donc d'épiloguer sur ce divertissement taillé sur mesure, même si j'avoue que les Goonies ne représente pas pour moi un chef-d'oeuvre du genre. Dans la mesure où je considère beaucoup plus denses, poétiques et subtiles des oeuvres aussi référencées comme Stand by me, Explorers, l'Histoire sans Fin, la trilogie Retour vers le futur ou encore le chef-d'oeuvre ultime E.T de Steven Spielberg. Pour autant, ne boudons pas notre plaisir car les Goonies reste en l'état un formidable divertissement de par l'association infaillible Richard Donner / Steven Spielberg imprimant sur pellicule la fringance exubérante de héros en culotte courte d'une cohésion amicale aussi tendre que cocasse. Tous les acteurs juvéniles s'avérant irréprochables de complémentarité même si certains, particulièrement turbulents, peuvent parfois prêter à un futile agacement à travers leur résignation (surmenée) à déjouer les chausses-trappes qui empiètent leur parcours au confins d'une grotte. 


Quant à son climat pittoresque particulièrement bonnard, on peut en dire autant du point de vue des méchants "benêts" multipliant les gaffes et les quiproquos au fil d'une chasse aux trésors qu'ils se compromettent avec nos aventuriers en herbe. Là aussi leur charisme gentiment patibulaire (digne d'un cartoon) sied à merveille pour y détendre l'atmosphère, quand bien même le déficient Sinok se mêle à l'aventure avec une innocence infantile résolument affable au gré de son initiation héroïque à prémunir la cause des enfants. Quant aux décors entièrement tournés en studios, en dépit de l'aspect désuet de certains éléments en carton pâte, on reste contrairement ébaubi avec la découverte du vaisseau pirate d'une taille disproportionnée faisant autant référence au personnage imaginaire Willy le Borgne (super photogénique en squelette sarcastique !) qu'à l'acteur iconique Errol Flynn auquel le film y fait allusion à plusieurs reprises. Un excellent divertissement donc pour petits et grands qu'Amblin Entertainment est parvenu à immortaliser de son empreinte aussi généreuse qu'intègre, quand bien même le score orchestral de Dave Grusin y dynamise le récit avec un souffle constamment frétillant.

*Bruno
3èx


Box Office France: 1 316 861 entrées

Récompenses: Saturn Award 1986 de la meilleure actrice dans un second rôle pour Anne Ramsey
Young Artist Award 1986 de la meilleure performance dans un film par un jeune acteur pour Sean Astin

mercredi 29 avril 2020

Angel 2, la vengeance

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Avenging Angel" de Robert Vincent O'Neil. 1985. U.S.A. 1h33. Avec Betsy Russell, Rory Calhoun, Susan Tyrrell, Ossie Davis, Robert F. Lyons.

Sortie salles France: ? U.S: 11 Janvier 1985

FILMOGRAPHIE: Robert Vincent O'Neill est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. 1969: Like mother like daughter. 1970: The Psycho Lover. 1970: Blood Mania. 1973: Wonder Women. 1976: Paco. 1984: Angel. 1985: Angel 2 (The Avenging angel).


Toujours réalisé par Robert Vincent O'Neil, Angel 2 exploite à nouveau le filon du film d'auto-défense sous le principe du polar urbain à contrario du thriller horrifique de son modèle. Et si l'on retrouve avec plaisir la même équipe de marginaux à la fois amiteux et déjantés qui accompagnent Angel lors de son escapade vengeresse, Donna Wilkes a cédé sa place à Betsy Russell beaucoup moins expressive et impliquée que son aînée (notamment auprès de son regard bigleux faisant parfois tâche). Ainsi, tout ce qui faisait le charme tant innocent de son modèle d'une naïveté attachante s'évapore ici faute d'un cheminement narratif poussif où l'on peine à s'impliquer lorsque Angel poursuit ses nouveaux ennemis adeptes du racket immobilier. Pour autant, avec indulgence et un oeil distrait, le spectacle gentiment ludique s'avère parfois attractif lors de séquences d'action d'une violence assez épique auprès des échanges de gunfights.


A l'instar de son prologue prometteur débutant sur les chapeaux de roue sous l'impulsion d'un tube entêtant de Bronski Beat. Mais l'effet de surprise tant vanté à travers son modèle singulier s'évapore ici rapidement si bien que Robert Vincent O'Neil semble beaucoup moins inspiré à mettre en exergue les bravoures d'Angel et de ses fidèles acolytes arpentant les ruelles new-yorkaises avec une (redondante) expressivité  beaucoup trop appuyée et outrancière que son modèle. Et donc le côté parfois involontairement hilarant du 1er Angel ne s'avère plus ici payant à travers ses stéréotypes auto-parodiques tentant d'amuser la galerie avec une timide efficacité. Parfois agréable cependant (surtout auprès de sa 1ère partie lorsque Angel renoue avec ses compagnons au moment de pénétrer illégalement dans l'enceinte d'un centre psychiatrique), cette séquelle inutile trouvera néanmoins son public nostalgique des Vigilante Movies (au rabais) ayant bercé leur adolescence lors des années 80.

*Bruno
Ci-joint chronique du 1er opus:


de Robert Vincent O'Neill. 1984. U.S.A. 1h34. Avec Donna Wilkes, Cliff Gorman, Susan Tyrrell, Dick Shawnn Rory Calhoun.

FILMOGRAPHIE: Robert Vincent O'Neill est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. 1969: Like mother like daughter. 1970: The Psycho Lover. 1970: Blood Mania. 1973: Wonder Women. 1976: Paco. 1984: Angel. 1985: Angel 2 (The Avenging angel).


Gros succès à sa sortie, tant en salles US que chez nous sous support VHS, Angel surfe sur l'exploitation des Vigilante Movies en vogue au début des eighties. Par le profil ombrageux du tueur et son ambiance nocturne d'une jungle urbaine hantée de détraqués et excentriques en tous genres, cette série B peut évoquer l'excellent Vice Squad de Sherman ou encore le non moins épatant New-York, 2 heures du matin de Ferrara. D'ailleurs, le film eut une telle renommée auprès du public que deux autres volets ont été mis en chantier en 85 et en 88. Ce dernier opus étant réalisé par Tom De Simone, un spécialiste du WIP à qui l'on doit Les Anges du Mal 2, Quartiers de Femmes, Chained  ou encore Hell Night dans un domaine autrement horrifique. Le pitch se résume à la descente aux enfers d'une jeune collégienne, Angel, 16 ans, contrainte de se prostituer la nuit faute de démission parentale. En prime, un dangereux psychopathe commence à sévir dans le boulevard de Los-Angeles auquel elle pratique ses activités puisque l'une de ses amies est retrouvée sauvagement assassinée. Alors que la police enquête afin de le démasquer, le lieutenant Andrews s'intéresse d'un peu plus près aux activités illégales d'Angel logeant à l'enseigne d'un immeuble miteux et fréquentant des laissés pour compte.


B movie entièrement bâti sur le concept ludique d'un thriller horrifique mené tambour battant (poursuites et fusillades sanglantes à l'appui !), Angel réussit à susciter l'enthousiasme, notamment grâce à son habile dosage de cocasserie, de tendresse et de dramaturgie. Le récit assez efficace ne cessant de télescoper comportements loufoques de marginaux épris d'amitié pour Angel, tendresse poignante impartie à sa solitude existentielle, compassion d'un flic indulgent, et déambulation nocturne du serial-killer aux pulsions meurtrières erratiques. Si le film fait preuve d'un charme envoûtant dans sa photogénie insécurisante d'un Los Angeles illuminé de néons flashy, il doit également beaucoup de son attrait à la présence extravagante des seconds-rôles (un travelo gaillard, un retraité camouflé en Buffalo Bill, une garçonne braillarde), quand bien même Angel mène la danse avec fragilité et un sang froid toujours plus inflexible. Donna Wilkes se prêtant à merveille dans la peau d'une midinette à couettes bientôt submergée par sa rancoeur expéditive. A ce stade, il faut la voir manier de ses petites mains du gros flingue et courser sur un boulevard bondé de citadins un serial-killer déguisé en hindouiste pour mieux duper la police. Sur ce dernier point, et dans un jeu entièrement mutique, John Diehl compte sur la neutralité de son regard diaphane pour nous retransmettre l'expression dérangée d'un état d'âme sexuellement refoulé.


Thriller horrifique décomplexé par ses moult circonstances pittoresques, sa violence parfois cartoonesque (le carnage dans le commissariat, la poursuite urbaine au final homérique !) et ces instants de tendresse pour la caractérisation démunie d'une prostituée au grand coeur, Angel remplit aisément le cahier des charges du produit d'exploitation dans une facture bisseuse irrésistiblement attractive. A l'instar de son score aux percussions stridentes et des trognes de secondes zone se prêtant au jeu avec une bonhomie communicative. Pour parachever, on ne manquera pas non plus de se réjouir de la stature pugnace d'une Bronson en jupe courte et de l'esthétisme rutilant d'un Los-Angeles noctambule livré aux meurtres et au racolage. 
A découvrir d'urgence pour tous les amoureux de Vigilante Movies, en attendant avec une certaine crainte les opus 2 et 3 !

mardi 28 avril 2020

La Tour du Diable

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Lupanarsvisions

"Tower of Evil/Beyond the Fog/Horror of snape Island" de Jim O'Connolly. 1972. Angleterre. 1h30. Avec Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Anna Palk, Derek Fwolds.

Sortie salles le 19 Mai 1972. D'après le roman de George Baxt

FILMOGRAPHIEJim O'Connolly est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 26 Février 1926 à Birmingham, décédé en Décembre 1986 à Hythe dans le Kent. 1963: The Hi-Jackers. 1965: The Little Ones. 1964: Smokescreen. 1967: Le Cercle de Sang. 1967-1969: Le Saint (série TV). 1969: Crooks and Coronets. La Vallée de Gwangi. 1972: La Tour du Diable. 1974: Maîtresse Pamela


Durant sa brève carrière, Jim O'Connolly parvint toutefois à marquer les fantasticophiles avec deux oeuvres hybrides, le réjouissant La Vallée de Gwangi et le Shock horror movie qui nous concerne ici, la Tour du diable. Sorti en Vhs à l'orée des années 80 sous la bannière étoilée d'Hollywood Vidéo, cette bisserie native de Grande Bretagne fit son p'tit effet de stupeur auprès des rats des vidéo-clubs avides de surprises prioritairement déviantes ou transgressives. En l'occurrence, La Tour du Diable  garde intact son pouvoir de fascination sépulcral à travers son ambiance insulaire assez glauque et le caractère audacieux de quelques dérives gores mais aussi d'érotisme folichon. Le PitchEn Ecosse, sur l'île de Snape Island, une jeune femme est retrouvée en état de démence après que les autorités eurent découvert sur les lieux trois cadavres gisant dans leur sang. Placé dans un institut médical, la survivante est sujette à des séances d'hypnose afin de pouvoir divulguer devant un tribunal la vérité sur ses odieux meurtres. Au même moment, une équipe de scientifiques intrigués par l'arme retrouvée sur l'un des cadavres, une lance phénicienne, est dépêchée sur les lieux afin de mettre la main sur un fabuleux trésor sacralisé par une divinité. Revoir aujourd'hui La Tour du Diable pourra surtout réconforter les nostalgiques ayant été bercés par les classiques bisseux de leur adolescence à la fameuse ascension de l'ère Vhs. Franchement bien mené sous l'impulsion d'un cast communément attachant, le récit ombrageux oscille les séquences chocs avec une cruauté assez inédite pour l'époque.
.

Le réalisateur ne lésinant pas sur les effets de caméra agressifs zoomant à plein régime sur les visages des victimes horrifiées ! Survivante d'un horrible massacre, Penny est donc contrainte de se remémorer sous hypnose les fameux évènements macabres perpétrés sur le phare de Snape Island. Son climat génialement inquiétant et la violence gore administrée aux meurtres sauvages (aussi brefs soient-ils) parviennent à nous immerger dans un cauchemar nébuleux déjà fort intriguant. Mais c'est avec l'arrivée des scientifiques appâtés par le gain d'un trésor que l'intrigue s'instaure véritablement pour nous entraîner vers une redoutable chasse au trésor auquel une mystérieuse présence hostile semble les épier avant de les alpaguer. Sifflements résonnants dans la nuit, portes grinçantes qui claquent, échos de gémissements moribonds ! Tout est réuni pour nous distiller une ambiance oppressante parfois même amplifiée d'une angoisse tangible lorsque les victimes s'enfoncent dans les ombres des corridors nantis de bruits suspicieux. Encore aujourd'hui, certaines situations de stress provoquent leur effet anxiogène escompté ! Ainsi, ces nouveaux invités réunis dans le cadre exigu d'une tour antique vont être victimes d'évènements aussi inquiétants que pernicieux. Car c'est après avoir été victime de l'incendie volontaire de leur bateau que la situation va davantage s'acheminer vers une succession d'incidents mortels ! Surtout qu'une présence mi-monstre, mi-humaine tapie dans l'ombre, et réduite à l'état primitif, accentuera de sentiment d'insécurité funèbre eu égard de sa scénographie crépusculaire entourée d'eaux. Ainsi donc, cet individu mutique serait-il Saul Gurney, le frère anormal d'Hamp qui s'était préalablement installé sur l'île avec sa femme et son bébé afin de fuir une population intolérante ? A moins que ce soit son propre bambin devenu aujourd'hui adulte, victime d'une filiation maudite ?


Captivant à plus d'un titre, notamment grâce à la sobriété des comédiens auquel nous nous identifions naturellement, la Tour du Diable se pare d'une texture singulière à travers sa confusion des genres. Si bien qu'en y affiliant le récit d'aventure classique avec le film d'épouvante vintage dépoussiéré d'une mise en image érotico-sanglante, la Tour du Diable parvient à nous embarquer dans une sorte de psycho-killer terriblement atmosphérique (on peut même d'ailleurs prêter une petite allusion au fort sympathique Humungous à travers la convivialité de son ambiance insulaire malsaine). Un périple exotique donc émaillé d'embûches aléatoires où chaque protagoniste s'enfonce un peu plus dans le dédale d'une grotte souterraine truffée de mystères, de bruits dérangés et de cadavres putréfiés (imprimés en gros plan !). Ainsi, si cette série B typiquement bisseuse s'avère toujours aussi sympathique et immersive, c'est prioritairement grâce à son ambiance gothico malsaine issue des intérieurs du phare côtier, qui plus est érigé sous une grotte à la divinité faisandée.


De par son ambiance insulaire, nécrosée d'une sombre et cruelle histoire de filiation maudite; La Tour du Diable transfigure la série B d'épouvante avec une audace visuelle plutôt réaliste quant à son gore insalubre et l'angoisse ressentie par le spectateur attentif aux faits et gestes de ces protagonistes en perdition. Une perle Bis mortifère purement atmosphérique donc, à réhabiliter fissa.  

Dédicace à l'Univers fantastique de la Science-Fiction, Artus Film et la génération Hollywood Vidéo !

*Bruno
28.04.20
22.03.12. 444 v

lundi 27 avril 2020

Un million d'années avant J.C.

                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com

"One Million Years B.C." de Don Chaffey. 1966. Angleterre. 1h40. Avec Raquel Welch, John Richardson, Percy Herbert, Robert Brown, Martine Beswick

Sortie salles France: 1er Décembre 1966. U.S: 21 Février 1967

FILMOGRAPHIE: Don Chaffey est un réalisateur britannique, né le 5 août 1917 à Hastings et mort le 13 novembre 1990 à l'Île Kawau (Nouvelle-Zélande).1953 : Skid Kids. 1954 : Time Is My Enemy. 1955 : Dead on Time. 1956 : The Secret Tent. 1957 : The Girl in the Picture. 1957 : Le Trottoir. 1958 : A Question of Adultery. 1958 : The Man Upstairs. 1959 : Le Mouchard. 1960 : Dentist in the Chair. 1960 : Lies My Father Told Me. 1961 : Nearly a Nasty Accident. 1961 : A Matter of Who. 1961 : Bobby des Greyfriars. 1962 : The Webster Boy. 1963 : Jason et les Argonautes. 1964 : A Jolly Bad Fellow. 1964 : Les Trois Vies de Thomasina. 1965 : The Crooked Road. 1966 : Un million d'années avant J.C. 1967 : La Reine des Vikings. 1968 : Du sable et des diamants. 1971 : Clinic Exclusive. 1971 : Creatures the World Forgot. 1973 : Charley le borgne. 1974 : Persecution. 1975 : Mais où est donc passé mon poney ? 1976 : The Fourth Wish. 1977 : Peter et Elliott le dragon. 1978 : La Magie de Lassie. 1979 : C.H.O.M.P.S.


Produit par la Hammer, Un million d'années avant J.C demeure une sympathique curiosité aussi futile et involontairement cocasse soit son contenu improbable (faire co-exister dinosaures et humains à la même époque, il fallait oser !). Le récit retraçant l'initiation du rebelle Tumak après avoir été expulsé de sa tribu et laissé pour mort. Ainsi, durant son périple, il abordera les valeurs de l'amour, de la sagesse, de la clémence et de la solidarité auprès d'une sauvageonne d'une tribu adverse (incarnée par
Raquel Welch dans une posture sexy). Gentiment divertissant, on apprécie durant cette modeste aventure tous les passages épiques en stop motion que Ray Harryhausen met en pratique pour donner chair à son bestiaire préhistorique.

*Bruno

samedi 25 avril 2020

Bad Times

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Dvdtoile.com

de David Ayer. 2006. U.S.A. 1h56. Avec Christian Bale, Freddy Rodríguez, Eva Longoria, J. K. Simmons, Tammy Trull, Adriana Millan, Terry Crews.

Sortie salles France: 10 Janvier 2007

FILMOGRAPHIEDavid Ayer, né le 18 janvier 1968 à Champaign aux États-Unis, est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2005 : Bad Times. 2008 : Au bout de la nuit. 2012 : End of Watch. 2014 : Sabotage. 2014 : Fury. 2016 : Suicide Squad. 2017 : Bright. 2019 : The Tax Collector. 2020 : Bright 2.


"Pour vivre avec un traumatisme, il faut l'affronter, le verbaliser, l'accepter. Le traumatisme c'est comme une blessure, une blessure à l'âme. Il faut du temps pour consolider la cicatrice."

Polar poisseux, méchant et mal élevé que Christian Bale monopolise avec une force d'expression à la fois suicidaire et psychotique, Bad Times est une descente aux enfers fustigeant en filigrane les conséquences désastreuses des traumatismes de la guerre. Le pitch: ancien militaire ayant servi en Afghanistan, Jim Davis tente de poster sa candidature pour devenir officier de police. En attendant ses résultats, il tue son ennuie avec son meilleur ami Mike, chômeur porto-ricain, lors de virées urbaines dénuées de scrupule. Drame psychologique transplanté dans le cadre du polar noir, Bad Times est une épreuve de force morale, tant pour le spectateur se familiarisant auprès de marginaux infréquentables que pour ces derniers multipliant les risques inconsidérés à travers leur rage de vivre dénuée de responsabilité. David Ayer y dressant sous l'impulsion de dialogues à la fois incisifs et putassiers le portrait de deux paumés occultant leur cocon sentimental afin de fuir leur routine et flâner dans l'alcool et la drogue. La faute incombant surtout à la tête brûlée influente Jim Davis partagé entre son véritable amour pour une jeune mexicaine et son désir de renouer avec ses pulsions meurtrières en acceptant un poste de mercenaire en Colombie.


Une fonction suicidaire donc dans sa fonction de chair à canon que la hiérarchie policière lui propose in extremis sans aucun état d'âme. Ainsi donc, dès les prémices de leurs virées urbaines, on se doute bien de l'issue tragique qui se dessine auprès de Jim Davis tant il accumule avec esprit de provocation et d'autorité, intimidations, fraudes, transactions illégales et bévues immodérées en compagnie de son acolyte influençable. Tableau tristement dérisoire d'un chômeur en perdition, victime martyrisée par les horreurs de la guerre au moment même de tenter de s'afficher une nouvelle identité en tant qu'officier de police, Bad Times n'inspire que dégoût, injustice, dépravation sur fond d'aigreur sociale. D'une ironie vitriolée donc, l'intrigue (volontairement redondante dans ses virées dangereuses) cultive un climat malsain davantage prédominant au fil du cheminement psychotique de Jim en proie à des accès de violence toujours plus incontrôlés. En témoigne l'insupportable confrontation morale entre son amie mexicaine dans l'habitacle de sa voiture. Une séquence erratique éprouvante d'une intensité dramatique à la fois poignante et pathétique eu égard de la déliquescence de Jim ne parvenant plus à distinguer la réalité de ces hallucinations morbides.


Superbe portrait vitriolé d'un vétéran psychotique victime de sa radicalisation criminelle, Bad Times nous laisse un arrière goût de souffre dans la bouche passé la fatalité de l'épilogue tragique. Et en dépit de quelques longueurs (15/20 minutes à sucrer !) et d'effets de style parfois grossiers (rien de bien grave toutefois tant ils s'avèrent concis), on reste marqué par l'interprétation cérébrale de Christian Bale portant le film à bout de bras en compagnie de son comparse Freddy Rodríguez sobrement convaincant en faire-valoir irresponsable rattrapé par un regain de conscience (rédempteur). Préparez vous à une gueule de bois au moment du générique final...

*Bruno
2èx

vendredi 24 avril 2020

Le Fantôme de la rue Morgue

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Phantom of the Rue Morgue" de Roy Del Ruth. 1954. U.S.A. 1h24. Avec Karl Malden, Claude Dauphin, Patricia Medina, Steve Forrest, Allyn Ann McLerie, Anthony Caruso.

Sortie salles France: 8 Décembre 1954. U.S: 19 Mars 1954

FILMOGRAPHIE PARTIELLERoy Del Ruth est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 18 octobre 1893 dans le Delaware (États-Unis), mort le 27 avril 1961 à Sherman Oaks (Californie). 1920: A Lightweight Lover. 1931: Le Faucon Maltais. 1937 : Le Règne de la joie. 1938 : L'Escale du bonheur. 1938 : Le Mannequin du collège. 1939 : Descente en ville. 1939 : The Star Maker. 1939 : Le Père prodigue. 1940 : Il épouse sa femme. 1941 : Le Retour de Topper. 1941 : The Chocolate Soldier. 1942 : Maisie Gets Her Man. 1942 : Ma femme est un ange. 1942 : Panama Hattie. 1943 : La Du Barry était une dame. 1944 : Broadway Rhythm. 1944 : Barbary Coast Gent. 1946 : Ziegfeld Follies. 1947 : C'est arrivé dans la Cinquième Avenue. 1948 : The Babe Ruth Story. 1949 : Feu rouge. 1949 : Always Leave Them Laughing. 1950 : Les Cadets de West Point. 1951 : Le Bal du printemps. 1951 : Starlift. 1952 : About Face. 1952 : Le Bal des mauvais garçons. 1953 : Three Sailors and a Girl. 1954 : Le Fantôme de la rue Morgue. 1959 : The Alligator People. 1960 : Why Must I Die ?


Seconde adaptation du fameux roman d'Edgar Allan Poe, le Fantôme de la rue morgue se pare en l'occurrence du technicolor et de la 3D en vogue pour appâter le chaland friand d'épouvante policier. Car outre son casting irréprochable (Karl Malden - aux yeux exorbités - , Claude Dauphin, Patricia Medina se disputent brillamment la vedette à travers leurs confrontations contradictoires), cette version classieuse parvient à nouveau à captiver grâce à la solidité de sa mise en scène et de son originalité narrative aussi couillue que singulière. Roy Del Ruth parvenant sans outrance à crédibiliser les exactions meurtrières par le biais d'une violence incisive pour l'époque. Tant auprès des victimes violemment projetées contre les murs ou par les fenêtres (j'en ai d'ailleurs été stupéfiais !) que de la sauvagerie du tueur invisible se fondant dans le corps Spoil ! d'un gorille aux expressions sobrement réalistes Fin du Spoil. Et donc, sur ce point majeur, le métrage ne sombre jamais dans le ridicule même si l'alibi de l'hypnose pourrait toutefois prêter à sourire et que la force herculéenne de l'animal s'avère délibérément assumée pour provoquer l'effroi.


Truffé de rebondissements et d'interrogations dès la mise en place des meurtres liminaires, tant auprès de sa première partie allouée à l'investigation policière (au sein d'un cadre exigu dénué de raison quant à l'échappée du tueur) que des révélations du second acte dressant un profil psychotique aux motivations misogynes, le Fantôme de la rue Morgue ne cède jamais à l'ennui. Et ce en s'intéressant aux plus près de ces personnages démunis et inhospitaliers compromis dans un contexte criminel où chaque meurtre s'avère justifié pour tenir lieu des mobiles pernicieux du (ou des) coupable(s). Quand bien même la cruauté de son épilogue évoque une certaine empathie auprès d'une victime avilie par une autorité sans vergogne. Formidablement mené sous l'impulsion d'un rythme sans faille, et d'une violence horrifique au parti-pris vériste (pour l'époque), le Fantôme de la rue Morgue demeure même supérieur à sa version monochrome réalisée en 1932 par Robert Florey. Tout du moins nous nous sentions plus impliqués par la psychologie des personnages communément impliqués par la valeur de l'amour; quand bien même la modernité de sa mise en scène plus audacieuse et colorée dégage une ambiance crépusculaire assez magnétique à travers son quartier francilien.

*Bruno
2èx

Récapitulatif des diverses versions ciné:
1932 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Robert Florey
1954 : Le Fantôme de la rue Morgue de Roy Del Ruth
1971 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Gordon Hessler
1986 : Le Tueur de la rue Morgue de Jeannot Szwarc.

jeudi 23 avril 2020

Abattoir 5. Prix du Jury, Cannes 72.

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Slaughterhouse Five" de Georges Roy Hill. 1972. U.S.A. 1h43. Avec Michael Sacks, Ron Leibman, Eugene Roche, Sharon Gans, Valérie Perrine, Holly Near, Perry King.

Sortie salles France: 24 Mai 1972

FILMOGRAPHIE: George Roy Hill est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 20 Décembre 1921, mort le 27 décembre 2002 à New-York. 1962: L'Ecole des jeunes mariés, 1963: Le Tumulte, 1964: 2 copines... Un séducteur, 1966: Hawaii, 1967: Millie, 1969: Butch Cassidy et le Kid, 1972: Abattoir 5, 1973: l'Arnaque, 1974: La Kermesse des Aigles, 1977: La Castagne, 1979: I love you, je t'aime, 1982: Le Monde selon Garp, 1983: La Petite fille au Tambour, 1988: Funny Farm.


"Pour devenir un adulte et apprendre à survivre à l'existence, il faut redevenir un enfant".
C'est grâce à l'immense succès remporté par son western moderne Butch Cassidy et le Kid (1969) que Georges Roy Hill trouve l'argent nécessaire afin de transposer à l'écran le célèbre roman de Kurt Vonnegit Jr, Abattoir 5 ou la croisade des enfants. Un récit écrit de façon insolite mais en grande partie autobiographique puisqu'il illustre l'expérience éprouvante vécue par l'écrivain dans l'Allemagne de la seconde guerre mondiale. Ainsi, il fut capturé par les nazis dans les Ardennes pour être recruté à Dresde et inhumer les cadavres après un bombardement de la ville par les Alliés en février 45 (25 000 à 40 000 morts auraient été pronostiqués selon différentes études historiennes). Le pitch: Billy Pilgrim est un ancien combattant américain ayant vécu les horreurs de la guerre en Allemagne. Cet homme timoré et taciturne possède la faculté de voyager dans le temps sans pouvoir contrôler ses allers retours entre présent, passé et futur, et ce sans connaître la raison inexpliquée de son don. Réquisitoire contre l'absurdité de la guerre sous une formalité baroque de satire caustique et d'anticipation métaphysique (principalement sa dernière partie en roue libre à travers sa poésie stellaire), Abattoir 5 est un ofni atypique d'une audace narrative d'après ses genres hybrides. Comédie, drame, guerre, romance, science-fiction se télescopant au fil d'un cheminement anarchique que Billy revit à travers ses voyages temporels. Ainsi donc, au gré d'un puzzle narratif que le spectateur reconstitue avec autant de curiosité et d'amusement que de fascination, Abattoir 5 dégage une débordante tendresse auprès de notre héros gaffeur.


Souffre douleur d'une intégrité trop naïve si bien que son entourage impérieux ne cesse de l'humilier pour des motifs aussi revanchards que dérisoires. Tant dans son passé martyrisé par la perversité de la guerre que dans le présent plus posé et placide en dépit de l'omniprésence de son épouse aussi irritante qu'envahissante. Si bien que seule l'amitié auprès de son fidèle chien parvient à lui faire omettre sa condition de déréliction, quand bien même l'avenir parvient davantage à lui aviver un regain de plénitude et de quiétude, précisément sur la planète Trafalmadore. Billy se retrouvant confiné avec son chien en compagnie de son fantasme sexuel, une starlette de cinéma érotique qu'il eut l'opportunité de reluquer dans les drive-in. Emprunt de tendresse pour ce personnage si humble et innocent pétri d'affection pour son chien, teinté d'étrangeté de par son climat hétéroclite indicible, cocasse, voir parfois même très drôle ou délirant (l'hallucinante poursuite automobile que son épouse ventripotente provoque dans sa posture erratique !), alors que dans la séquence suivante une probable dramaturgie s'y impose avec une gravité davantage prégnante, Abattoir 5 ébranle nos habitudes par le biais d'une intensité empathique. Georges Roy Hill sublimant le profil chétif de Billy (Michael Sacks crève l'écran de par son regard de benêt candide !) par le truchement de son ambiguïté morale, de par ses utopies partagées entre ses mauvais souvenirs et ses fantasmes excentriques en lieu et place de voyage temporel. Billy ressemblant à s'y m'éprendre à un enfant à la fois apeuré et égaré au sein d'un monde viril avili par la violence, l'autorité et le pouvoir. Un être trop sensible car beaucoup trop loyal et intègre pour parvenir à s'intégrer dans une société d'indifférence, d'individualisme et d'intolérance.


"Afin de survivre dans ce monde adulte, oublie tes mauvais souvenirs et préserve les bons"
Oeuvre désincarnée emplie de fragilité, de mélancolie mais aussi d'humour (tantôt débridée), Abattoir 5 fait appel à la réminiscence par le pouvoir de l'évasion afin de se donner une raison de vivre dans un monde arbitraire aliéné par le conformisme, la haine et la violence. Un poème absurde et désenchanté pour autant optimiste et lumineux lorsqu'il traite en filigrane de la renaissance après la mort au gré d'un discours métaphysique. 

*Bruno
3èx
23.04.20
01.06.11. 372 v

mercredi 22 avril 2020

Le Temple d'Or

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Firewalker" de Jack Lee Thompson. 1986. U.S.A. 1h40. Avec Chuck Norris, Louis Gossett Jr., Melody Anderson, Will Sampson, Sonny Landham, John Rhys-Davies.

Sortie salles France: 4 Février 1987. U.S.A: 21 Novembre 1986

FILMO SELECTIVE: Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). Avec 47 longs-métrages, le cinéaste aborda tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains sont qualifiés de chefs-d'oeuvre. Pour ses titres les plus notoires, on peut citer Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Yves, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Il signera en outre une illustre série de films d'action particulièrement violents, le "vigilante movie" parmi son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


Produit par Yolan Globus jamais à court d'idée pour surfer sur une tendance payante, le Temple d'Or s'inspire donc des Aventuriers de l'arche perdue pour rameuter à nouveau le public. Modestement réalisé par le vétéran Jack Lee Thompson (que l'on ne présente plus), le Temple d'Or est sauvé de la routine grâce au trio bonnard Chuck Norris, Louis Gossett Jr., Melody Anderson s'enjaillant comme des gosses en aventuriers en herbe à daigner s'approprier un fabuleux trésor. Tant et si bien que dans un rôle à contre emploi, Chuck Norris demeure étonnamment à l'aise à travers ses ressorts comiques plaisamment cocasses à défaut de nous susciter les éclats de rire (on peut d'ailleurs presque en dire autant de son comparse Louis Gosset Jr. !). Sauf lorsqu'il s'efforce de se fondre dans la peau d'un usurpateur à renfort de répliques si triviales qu'elles en deviennent involontairement hilarantes (la séquence où nos 3 lurons sont déguisés en curé à bord d'un train vaut son pesant de cacahuètes !).


Il est d'ailleurs regrettable que Chuck Norris n'ait pas ensuite percé dans le registre comique tant il s'avère ici fringant en héros badin flirtant avec la semi parodie (un peu à la manière du benêt héroïque Jack Burton dans le chef-d'oeuvre de Carpenter). Et si la génération actuelle risque bien de faire grise mine face à son action timorée dénuée d'effets spéciaux et de moyens disproportionnés, celle des années 80 s'en contentera aisément de par la bonne humeur galvanisante que nos héros perdurent à travers leur chasse aux trésors jalonnée de rencontres et rebondissements hostiles. Son rythme nerveux oscillant actions (avec de bonnes bastons martiales convoquées par Chuck !), aventures, ésotérisme et romances à travers leur itinéraire exotique d'un charme agréablement désuet. Jamais ennuyeux donc, Le Temple d'Or se décline en série B chatoyante que l'on peut notamment autant qualifier de nanar jouasse à travers sa pléthore de clichés éculés et du classicisme de sa mise en scène parfois entachée d'un montage maladroit.


En tout état de cause, l'aventure low-cost fleurant bon l'amitié, la rigolade et la tendresse divertit en toute simplicité sous l'impulsion de trognes des années 80 franchement attachants dans leur carrure de baroudeurs à la fois empotés et débrouillards. 

*Bruno
3èx

mardi 21 avril 2020

And soon the Darkness

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Robert Fuest. 1970. Angleterre. 1h35. Avec Pamela Franklin, Michele Dotrice, Sandor Elès, Jean Carmet, Claude Bertrand.

Sortie salles France: ?. Angleterre. 10 Septembre 1970.

FILMOGRAPHIE: Robert Fuest est un réalisateur et scénariste anglais, né le 30 Septembre 1927 à Londres, décédé le 21 Mars 2012. 1967: Just like a Woman. 1970: And soon the Darkness. 1970: Les Hauts de Hurlevent. 1971: L'Abominable Dr Phibes. 1972: Le Retour du Dr Phibes. 1973: Les Décimales du Futur. 1975: La Pluie du Diable. 1977: Three Dangerous Ladies. 1980: Revenge of the Stepford Wives (télé-film). 1981: The Big Stuffed Dog (télé-film). 1982: Aphrodite.


Thriller horrifique exhumé de l'oubli (pour ne pas dire de l'invisibilité) grâce à Jean Baptiste Thoret dans le cadre de sa collection "Make my day", And soon the darkness surfe sur le mode opératoire d'Hitchcock pour insuffler un suspense assez intense au fil d'une progression dramatique en crescendo. Excellente série B donc dont j'ignorai l'existence jusqu'à ce jour, And soon the darkness porte la signature de Robert Fuest, auteur de l'inoubliable l'Abominable Dr Phibes et du non moins bonnard La Pluie du Diable (en terme d'ambiance funèbre prédominante). Si bien qu'à partir d'une intrigue linéaire bâtie sur la disparition d'une cycliste anglaise en villégiature dans une bourgade rurale, Robert Fuest s'y entend pour susciter une angoisse à la fois lourde, oppressante et inquiétante (montage chiadé à l'appui). Tant auprès de la solitude de la victime en proie à une appréhension subtilement expressive lorsqu'elle se rend compte de l'éventuel danger des alentours boisés, que de l'amie de cette dernière tentant ensuite de retrouver sa trace en interrogeant les rares habitants de la région. Exploitant efficacement une nature rurale solaire galvaudée par l'ombre d'un mystérieux tueur, le réalisateur nous dresse une série de personnages communément interlopes, dans la mesure où chacun d'eux pourrait bien incarner le serial-killer.


Tant et si bien qu'un crime sordide eut été préalablement commis auprès d'une blonde dans cette même contrée reculée, et ce sans que le coupable y soit démasqué. Robert Fuest rendant la tâche particulièrement houleuse et tendue auprès de Jane (l'amie de la victime) tentant de communiquer avec des métayers français ignorant la langue anglaise. Et pour corser l'affaire, un mystérieux détective ainsi qu'un policier cohabitant avec son père (déficient) jouent séparément les investigateurs avec une ambiguïté déconcertante. Ainsi, en dépit parfois d'une certaine redondance lors des recherches entreprises pour retrouver la fille disparue (les va-et-vient entre Jane et divers protagonistes ne cessent de s'entrecroiser sur les mêmes lieux du crime), And soon the Darkness captive jusqu'au dénouement escompté par le biais de situations de claustration efficacement oppressantes (le camping abandonné avec ces intérieurs de caravanes insalubres). Le suspense horrifique parvenant à maintenir sa cadence sous l'impulsion d'un casting convaincant (on reconnaîtra d'ailleurs lors de brèves séquences Jean Carmet en cafetier vénal exploitant la misère des victimes !), prioritairement Pamela Franklin en investigatrice de fortune partagée entre le désarroi, l'incompréhension, l'attente et sa pudeur à réprimer ses émotions anxiogènes face à des étrangers peu hospitaliers.


A découvrir pour qui raffole des ambiances ouatées et mystérieuses à travers une campagne acrimonieuse faussement sécurisante (qui plus est issue de l'hexagone !).  

*Bruno

lundi 20 avril 2020

La Toubib du Régiment

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site affiches.ericbad.net

"La dottoressa del distretto militare" de Nando Cicero. 1976. 1h29. Italie. Edwige Fenech, Alfredo Pea, Dante Cona, Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Jimmy il Fenomeno.

Sortie salles France: 9 mars 1977. Italie: 1976

FILMOGRAPHIE: Nando Cicero, aussi appelé Nando, est un réalisateur et acteur italien né le 22 janvier 1931 à Asmara (Afrique orientale italienne), décédé le 30 juillet 1995 à Rome.1965 : Lo scippo. 1967 : Professionnels pour un massacre. 1967 : Les Vautours attaquent. 1968 : Il marchio di Kriminal. 1969 : Deux fois traître. 1970 : Ma chi t'ha dato la patente? 1971 : Armiamoci e partite! 1973 : Ultimo tango a Zagarol. 1973 : Ku Fu? Dalla Sicilia con furore. 1973 : Bella, ricca, lieve difetto fisico cerca anima gemella. 1975 : La prof donne des leçons particulières. 1975 : Il gatto mammone. 1976 : La Toubib du régiment. 1977 : La soldatessa alla visita militare. 1978 : La Toubib aux grandes manœuvres. 1979 : La liceale, il diavolo e l'acquasanta. 1981 : L'assistente sociale tutta pepe e tutta sale. 1982 : W la foca. 1983 : Paulo Roberto Cotechiño centravanti di sfondamento. 1992 : Europa Connection (série TV).


Avec elle, la température monte...
Pour pouvoir apprécier cette comédie troupière proprement débile, il faut être né dans les années 70 ou 80 (pour l'avoir découvert en salles ou en location Vhs), admettre que ce genre de divertissement en dessous de la ceinture est aujourd'hui révolu (d'où son charme désuet qui en émane), et être fan indéfectible de la bombe sexuelle Edwige Fenech particulièrement réputée pour ses formes plantureuses. Tant et si bien que l'actrice italienne, plus charnelle que jamais, n'hésite pas à dévoiler son corps laiteux dans son plus simple appareil, et ce à moult reprises au fil d'un cheminement narratif d'une rare indigence. Les gags salaces, scatos, triviaux, homophobes et grossophobes s'enchaînant sans modération sous l'impulsion de têtes d'affiche au charisme ganache (il y a quand même dans le lot de sacrés têtes d'ahuris, ou d'abrutis c'est selon !). Le pitch étique relatant les stratégies du jeune Gianni pour ne pas accomplir son service militaire au moment même de tomber amoureux d'Eléna, la nouvelle toubib dont tout le monde parle. Ainsi, il tentera par tous les moyens de l'amadouer puis de lui faire la coure afin d'être réformé. D'ailleurs, il profitera également du mobile de son fils pour se tailler une carrure paternelle indispensable. 
A découvrir d'un oeil distrait entre 2/3 gags puérils d'une telle crétinerie que l'on finit par en rire ! Bref, le signe du nanar transalpin bonnard à travers sa vulgarité aussi couillue qu'assumée. 

*Bruno
2èx

jeudi 16 avril 2020

Play

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Anthony Marciano. 2019. France/Belgique. 1h47. Avec Max Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi, Arthur Périer, Noémie Lvovsky, Alain Chabat, Camille Lou.

Sortie salles France: 1er Janvier 2020

FILMOGRAPHIEAnthony Marciano est un réalisateur et scénariste français né le 30 novembre 1979. 2013 : Les Gamins. 2015 : Robin des bois, la véritable histoire. 2019 : Play.


"Les amitiés de l'adolescence, rien ne peut en effacer complètement la trace dans notre coeur. Ce que nous avons de meilleur, nous le devons à la pureté et à la grandeur des sentiments qu'elles nous ont fait éprouver."

Ode à l'adolescence, à l'amour, à la loyauté de la camaraderie, à la pop culture et aux loisirs, en somme à la simplicité de la vie tout court, Play est une bulle de bonheur ancrée en chacun de nous. Un feu d'artifice d'expressions humaines plus vraies que nature et sans prises de tête (ou alors en intermittence) de par le parti-pris d'Anthony Marciona d'exploiter le Found Footage avec un degré d'authenticité détonnant. A tel point que nous nous demandions s'il ne s'agit pas des mêmes acteurs au fil de leurs divers parcours existentiels, à les voir grandir 1h47 durant, de l'enfance à l'âge adulte ! Franchement bluffant de réalisme documenté (en mode 4/3 puis 16/9) agrémenté du souci du détail nostalgique ! (objets, ameublements, musiques, posters, victuailles, pubs, films y sont tendrement exposés en arrière plan afin de leur rendre hommage avec une sobre humilité). Un parti-pris couillu donc eu égard du genre décrié beaucoup moins présent sur nos écrans ces derniers temps (ce qui lui valu d'ailleurs un échec commercial). Car retraçant le parcours personnel du jeune Max de l'âge de 13 à 33 ans par le biais de son camescope Vhs, Play demeure l'album souvenirs de la génération 80 / 90. C'est dire si le spectateur s'identifie comme jamais à travers ces tranches de vie insouciantes, flânant et s'extasiant au sein de soirées festoyantes où alcool et drogue n'en n'ont que faire de la convenance. Tant auprès du cap illusionnel / féerique de notre adolescence (fructueusement indépendante et un brin marginale) qu'à l'âge un peu plus mature de la vie de couple. Tout du moins pour qui est parvenu à préserver son âme d'enfant afin de ne pas céder au mode de vie renfrogné du citoyen lambda tributaire de son carcan professionnel. C'est en tous cas la raison d'être de Max dévorant sa quotidienneté ludique (et ensuite professionnelle) à pleines dents au grand dam de ses déceptions sentimentales.


Car outre de nous imprimer avec une émotion à la fois prude, intègre et fulgurante (quelle BO éclectique tantôt lyrique, tantôt électrisante !) nos plus beaux souvenirs fraternels, Anthony Marciano relate en filigrane une bouleversante histoire d'amour à travers les thèmes de la timidité, du refoulement et de l'appréhension. D'ailleurs, à travers ce périple de longue haleine que Max arpente sous l'oeil de sa caméra subjective, nombre de spectateurs pourraient probablement à terme se remettre en question afin d'oser braver leur complexité pour déclarer leur flamme à l'être aimé. D'une fougue et d'une allégresse expansives au fil de mini clips oscillant les soirées euphorisantes avec d'autres autrement plus graves (le deuil familial) ou historiques (la coupe du monde 98, le passage à l'an 2000), Play nous concerne tous car il nous replonge dans nos propres souvenirs intimes restés enfouis dans un coin de l'encéphale. Et ce en interne du plus beau voyage dans le temps ! Si bien que Anthony Marciano ranime l'étincelle du bonheur à travers la nostalgie du temps passé. Et ce sans se complaire dans l'émotion programmée du cliché infructueux. Ainsi donc, de contempler au gré de notre nouveau regard (d'ado) ces 4 z'amis opérer les 400 coups (à l'instar du Péril Jeune des soixante huitards), nous donne furieusement envie de recontacter nos vieilles connaissances afin de tenter de les remettre sur le chemin de l'insouciance. Car au bout du compte, et sous l'impulsion de son acuité émotionnelle aussi prude que candide, Play nous prodigue le plaisir de l'instant présent après avoir pris conscience (du point de vue moral de Max) que notre vie passe aussi vite qu'un battement de cil.


La Machine a explorer le temps. 
Anti-dépresseur aussi euphorisant que sensiblement mélancolique, Play est une limpide invitation à la fête et à la ferveur. Entre chaleur humaine, éclats de rire (j'ai omis de préciser que l'on est partagé entre sourire de gosse et fous-rires communicatifs 1h47 durant !) et aspiration sentimentale. A condition de rester positif et de croire en soi à travers nos rencontres impromptues. Et puis ce final exutoire en apesanteur vous déchirera les larmes de félicité sous l'impulsion de 2 tubes anthologiques ! 

*Bruno

mercredi 15 avril 2020

Pas de printemps pour Marnie

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Marnie" d'Alfred Hitchcock. 1964. Angleterre. 2h10. Avec Tippi Hedren, Sean Connery, Diane Baker, Martin Gabel, Louise Latham.

Sortie salles France: 6 Novembre 1964 (Int - 13 ans).

FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.


"Toute existence connait son jour de traumatisme primal, qui divise cette vie en un avant et un après et dont le souvenir même furtif suffit à figer dans une terreur irrationnelle, animale et inguérissable."

Considéré à l'époque comme un film mineur au sein de la carrière d'Hitchcock (si bien qu'à la revoyure on se demande bien pour quels motifs !), Pas de printemps pour Marnie demeure une grande réussite du maître du suspense de par son talent inné de nous narrer un suspense émoulu au dénouement aussi bien implacable que bouleversant. Hitchcock se réservant de nous éprouver lors des 10 ultimes minutes levant enfin le voile sur les névroses de son héroïne frigide inconsciemment habitée par le traumatisme et le remord à travers le désespoir d'une quête identitaire. D'une grande violence, tant auprès des coups portés que des réactions émotives des victimes éplorées, cet épilogue parvient à nous ébranler psychologiquement parlant, notamment en alternant avec l'instant présent des expressivités de Marnie, adulte, tentant de se remémorer ses réminiscences avec l'appui de Mark son époux et de sa mère mutique. Transcendé des performances de Tippi Hedren (quel regard perçant !) et Sean Connery (quelle virilité tranquille !) en duo marital impromptu, Pas de printemps pour Marnie tire parti de leur confrontation psychologique au sein d'une psychanalyse de longue haleine que l'époux tente d'opérer, entre scrupuleuse patience et vigilance.


Notamment afin de préserver la pathologie cleptomane de celle-ci multirécidiviste, d'autant plus sujette à la terreur du "rouge". Au-delà de l'intensité de leur affrontement bâti sur les jeux de dupe, de manipulation, du mensonge et du larcin, on reste ébahi par la précision géométrique de la mise en scène, notamment auprès d'une direction d'acteur hors-pair. Tant et si bien qu'Hitchcock parvient à capter les expressions de ses personnages, notamment à travers les non-dits entre les mots afin de les irriguer d'ambiguïté (je songe particulièrement à la posture de la belle soeur de Mark - secrètement amoureuse de lui -  à certains anciens patrons de Marnie victimes de ses maraudes ou encore à Mark nous éveillant un soupçon de viol conjugal). Et ce au gré d'un subtil montage sobrement interposé pour les échanges de regards complices, méfiants ou menaçants. De cette houleuse confrontation morale affiliée à une quête identitaire (limite psychotique) y émanent une fragile histoire d'amour bâtie sur le pardon, la complicité et la rédemption que Tippi Hedren immortalise de sa fébrilité lascive.

*Bruno
3èx

Threads

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinebisart.blogspot.com

de Mick Jackson. 1984. Angleterre. 1h57. Avec Karen Meagher, Reece Dinsdale, David Brierly, Rita May.

Diffusion TV Angleterre: 23 Septembre 1984

FILMOGRAPHIEMick Jackson est un réalisateur et producteur britannique né le 4 octobre 1943 à Aveley (Royaume-Uni). 1984: Threads (télé-film). 1989 : Chattahoochee. 1991 : Los Angeles Story. 1992 : Bodyguard. 1994 : Trou de mémoire. 1997 : Volcano. 2002 : The First $20 Million Is Always the Hardest. 2016 : Le Procès du Siècle.


Version hardcore du traumatique Jour d'Après auquel il entretient 3 points communs (même conflit politique URSS/USA, même schéma narratif, même format télévisuel), Threads constitue l'une des épreuves horrifiques les plus éprouvantes vues sur un écran. Et je pèse mes mots sans lueur d'outrance ! Tant et si bien que ceux qui ont pu le découvrir en Vhs, à la TV ou récemment en restent à jamais marqués par son imagerie crapoteuse indécrottable. Car le réalisateur british Mick Jackson (Bodyguard, Volcano !!! ???) s'y entend pour susciter inconfort, insécurité, malaise, dégoût (pour ne pas dire écoeurement) face à ses saisissantes images apo / post-apos qu'il nous martèle lors d'un parti-pris documenté. Et ce au risque parfois de sombrer dans une complaisance (utile) à travers ses zooms grossiers insistant sur les visions morbides les plus irregardables. Ainsi donc, avec évident souci de vérisme à la fois formel et technique (notamment en nous relatant les évènements lors d'une chronologie temporelle affichée sur l'écran), Mick Jackson nous assène de plein fouet son cri d'alarme contre le spectre du nucléaire sous l'impulsion d'une intensité dramatique en déliquescence morale. Et à ce niveau on reste ébahi par la puissance de ces images de charniers (filmées sous toutes les coutures) défilant à un rythme métronome. Car dénué d'acteur connus et filmé à l'instar d'un reportage baignant dans une lumière délibérément opaque (d'ailleurs certains arrêts sur images monochromes nous remémorent le génocide nazi), Threads nous glace le sang à nous immerger dans son apocalypse nucléaire résolument fuligineuse.


Tant au moment de la catastrophe dépeinte dans un évident élan de panique erratique que du jour d'après avec les conséquences mortifères de la radioactivité contaminant tout sur son passage (tant dans l'air que sur terre).  Ainsi, en observant ensuite méticuleusement les faits et gestes individualistes des survivants réduits à l'état aussi moribond que primitif; Threads tend à nous affirmer que la vie après l'apocalypse n'aura plus lieu au sein de ce no mans land dénué de lumière, d'eau et de nourriture, de chaleur humaine (l'égoïsme restant la valeur sûre pour s'en sortir) et d'espoir futur. Notamment en y dénonçant les hiérarchies immorales d'une police et d'une justice de fortune aux actions communément expéditives. D'un pessimisme cafardeux à travers ces tableaux de fantômes nécrosés déambulant dans des déserts crépusculaires, Mick Jackson s'autorise même à filmer les situations les plus scabreuses (une femme se met à uriner sur sa robe par peur de la panique, une mère accouche d'un bébé mort né ensanglanté, une autre tient dans ses bras son nourrisson calciné, un sexagénaire vomit face caméra un liquide) avec un sentiment de désespoir infiniment dépressif. Autant donc avertir les âmes sensibles que Threads vous glacera le sang, vous retournera l'estomac et vous laissera des traces dans l'encéphale comme aucun autre métrage n'a su y parvenir avec autant de fulgurance putassière.


Cauchemar apocalyptique impur et cradingue parfois trop éprouvant à travers sa pellicule rubigineuse (fallait-il le raccourcir de 20 bonnes minutes tant l'itération des images morbides nous force parfois à y détourner le regard), Threads constitue l'une des épreuves morales les plus ardues et cruelles vues sur un écran. Tant et si bien qu'il s'avère à mon sens impossible de l'émuler à travers son aura méphitique inspiré du reportage le plus couillu et licencieux. En d'autres termes, il s'agit d'un pur film d'horreur le plus réaliste jamais réalisé. 

*Bruno

Le film a remporté quatre BAFTA lors de la cérémonie des British Academy Film Awards de 1985