lundi 18 mai 2020

L'Immortel

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Marco D'Amore. 2019. Italie. 1h55. Avec Marco D'Amore, Giuseppe Aiello, Salvatore D'Onofrio, Giovanni Vastarella, Marianna Robustelli, Martina Attanasio.

Sortie salles Italie: 5 Décembre 2019

FILMOGRAPHIE: Marco D'Amore est un acteur , réalisateur et scénariste italien, né le 12 Juin 1981 à Caserta. 2019: Gomorrah ( Gomorrah - La série , série TV, 2 épisodes). 2019: L'immortel


“La vie est une tragédie Prends-la à bras le corps.”
Spin-off de la série référence Gomorra créé par Stefano Sollima (nouveau maître en la matière); l'Immortel est un trait-d'union entre la saison 4 et 5 à travers le personnage de Ciro réchappé miraculeusement de la mort (apprendra t'on lors du concis prologue). Accueilli en Lettonie par son ami d'enfance Bruno, il décide de s'associer avec un ponte de la mafia russe, quand bien même au gré de flash-back nous connaîtrons un passage de son enfance douloureuse en compagnie de Bruno et de Stella, la jeune compagne de ce dernier. Réalisé par l'acteur himself Marco D'Amore, l'Immortel ne déçoit nullement pour tous les aficionados de Gomorra. Série mafieuse ultra noire de par son intensité dramatique en crescendo déployant un lyrisme élégiaque, et par son ultra violence escarpée où chacun des personnages peut trépasser à tous moments. Tant et si bien qu'en exploitant ici une intrigue à la fois efficace et charpentée, Marco D'Amore parvient à relancer les enjeux de la sais 4 de Gomorra par l'entremise du récalcitrant Ciro Di Marzio (toujours aussi magnétique de charisme lestement délétère !).


Peut-être l'un des plus grands anti-héros de la TV et (aujourd'hui) du cinéma eu égard de l'empathie inévitable qu'on lui éprouve pour son profil juvénile sobrement dévoilé sous l'impulsion du courage, de la fidélité et de la loyauté. Le réalisateur adoptant un regard à la fois poignant et bouleversant sur les valeurs de l'amitié et de l'amour (sa relation paternelle avec Bruno et celle, sentimentalement improbable avec Stella) et de la famille que Ciro ne peut aujourd'hui cristalliser dans sa condition de corrupteur notoire. D'une intensité émotionnelle aussi aigue que celle de la série à travers son climat mélancolique chamarré d'une partition sensitive, le passé infantile de Ciro refait donc surface notamment pour y révéler un trait d'union avec les évènements actuels décrits sans fioritures. Marco D'Amore allant droit à l'essentiel pour parfaire ses nouveaux personnages véreux et y structurer une intrigue plus subtile quant à la résolution de sa tournure dramatique si je fais référence à un personnage clef de l'histoire.  Ainsi, à travers les thèmes de la trahison, de la concertation et de la corruption, trois éléments indissociables à tous réseaux mafieux; le réalisateur y transfigure son propre portrait véreux avec un humanisme à la fois mortifié, placide et désespéré. Notamment si je me réfère à ses tièdes rapports sentimentaux auprès d'une jeune fille réticente au premier abord mais davantage fascinée pour sa loyauté amicale et son instinct protecteur.


Superbement réalisé par un Marco D'Amore parfaitement inspiré pour y dépeindre 2 passionnantes intrigues afin d'asseoir la nouvelle réputation de Ciro (avec même un bouleversant clin d'oeil au western spaghetti lors de son épilogue à fin ouverte !), l'Immortel baigne dans une ensorcelante acuité mélancolique (belle à en pleurer) pour y tailler (sans effets de manche) le profil d'un salopard récalcitrant aussi équivoque qu'extraordinairement attachant. A ne pas rater pour tous les amoureux d'épopée mafieuse spécialement transalpine.  

*Bruno

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