mercredi 20 mai 2020

Un homme parmi les loups

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

Walt Disney Pictures presents: "Never Cry Wolf" de Carroll Ballard. 1983. U.S.A. 1h45. Avec Charles Martin Smith, Brian Dennehy, Zachary Ittimangnaq, Samson Jorah, Tom Dahlgren.

Sortie salles France: 4 Avril 1984. U.S: 27 Janvier 1984

FILMOGRAPHIECarroll Ballard est un réalisateur américain, né le 14 octobre 1937 à Los Angeles. 1979 : L'Étalon noir. 1983 : Un homme parmi les loups. 1986 : Nutcracker: The Motion Picture. 1992 : Wind. 1996 : L'Envolée sauvage. 2005 : Duma.


L'Arctique est victime d'une catastrophe biologique : les troupeaux d'élans que l'on comptait jadis par million ont aujourd'hui disparu. Une étude est en cours pour justifier scientifiquement l'extermination du coupable présumé, une créature décrite dans les légendes comme une bête féroce : canis lupus dit le loup. Etant donné les difficultés extrêmes, aucun scientifique n'a pu observer un loup attaquer et tuer un élan. Le projet Lupus consistait à envoyer quelqu'un dans l'Arctique pour suivre une meute de loups et observer son comportement en détail.

Choc formel d'une émotion à la fois capiteuse et ensorcelante, de par le score envoûtant de Mark Isham et de ses vastes panoramas enneigés auquel subsistent un scientifique et une meute de loups sauvages, Un homme parmi les loups est une expérience naturaliste renouant avec notre instinct de survie. Tant et si bien qu'en observant la coexistence quotidienne de loups livrés à eux mêmes, Tyler témoignera de leur pureté morale à respecter la faune et la flore dans une harmonie autonome. Et ce en dépit de l'hypocrisie de l'homme délibéré à les incriminer depuis la disparition en masse des caribous. Mais dépêché sur les lieux en Arctique, Tyler témoignera de la déférence de ces loups pour autrui (même auprès de l'homme observateur adoptant une similaire ligne de conduite morale au fil de son apprentissage !) si bien que seuls les animaux malades feront les frais d'un sacrifice alimentaire.


Ce sentiment planant de solitude exaltant, cette sensation de dépaysement au sein d'un faste environnement d'un flegme rassurant; Carroll Ballard les transfigurent par le biais de sa mise en scène précisément documentée. Notamment en filmant au plus près des corps les animaux livrés le plus souvent dans l'improvisation afin de ne pas dénaturer leurs conditions de vie sauvages au sein de températures réfrigérantes. C'est dire si Un homme parmi les loups parvient à nous faire oublier sa facture cinégénique pour mieux nous immerger dans une expérience humaine hors du commun. Celle de renouer avec notre instinct de survie et du respect d'autrui au sein d'une nature épurée que Tyler apprivoise entre fascination et curiosité, amour et (immodérée) considération. Ainsi, de par son épreuve de longue haleine à étudier l'animal incriminé et son amour naissant pour lui (respectant qui plus est sa communauté avec une loyauté indéfectible !), Un homme parmi les loups établit un parallèle avec la cupidité de l'homme dit civilisé (en ligne de mire le pilote de Tyler entrevu lors du prologue et de l'épilogue) perdu depuis des millénaires dans son matérialisme et son désir de destruction en y bafouant l'écologie pour des enjeux capitalistes ou pour son propre loisir de chasse.


Réapprendre à survivre et à vivre dans la plus stricte simplicité pour redevenir "homme".
Spectacle enchanteur sans fioriture où le sentiment d'indépendance reprend tous ses droits au sein d'une nature sauvage en harmonie avec sa simplicité existentielle, Un homme parmi les loups se décline en hymne (lyrique) à la flore et la faune à travers l'innocence du loup vivant paisiblement avec lui même grâce à sa dignité auprès de l'équilibre écologique. Quand bien même l'homme oisif, car rendu capricieux par son confort et sa technologie perdurera sa soif de profit de par son arrogance mégalo à exploiter l'animal jusqu'à sa prochaine disparition. Tristement actuel donc pour un chef-d'oeuvre estampillé Disney (!!!???) éclos en 1983. 

*Bruno

Je me souviens
De mes petites aventures
De ces peurs
Qui me paraissaient insurmontables
De ces choses
Que je devais à tous prix atteindre
En fait, une seule chose importe
Cette chose, c'est
De vivre pour voir le jour se lever
Et la lumière inonder la terre
Chant inuit.

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