vendredi 30 octobre 2020

Le Crane Maléfique / Les Forfaits du marquis de Sade

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ebay.fr

"The Skull" de Freddie Francis. Angleterre. 1h23. Avec Avec Peter Cushing, Patrick Wymark, Jill Bennett, Nigel Green, Christopher Lee, Patrick Magee, Peter Woodthorpe. 

Sortie salles France: 30 Avril 1966. U.S: 25 Août 1965

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Freddie Francis est un réalisateur, directeur de photographie et scénariste britannique, né le 22 Décembre 1917 à Londres, décédé le 17 Mars 2007 à Isleworth (Royaume-Uni). 1962: La Révolte des triffides. 1963: Paranoiac. 1964: Meurtre par procuration. 1964: l'Empreinte de Frankenstein. 1965: Le Train des Epouvantes. 1965: Hysteria. 1965: Le Crane Maléfique. 1966: The Deadly Bees. 1966: Poupées de cendre. 1967: Le Jardin des Tortures. 1968: Dracula et les Femmes. 1970: Trog. 1972: Histoires d'Outre-Tombe. 1973: La Chair du Diable. 1973: Les Contes aux limites de la folie. 1974: Son of Dracula. 1975: La Légende du Loup-Garou. 1975: The Ghoul. 1985: Le Docteur et les Assassins. 1987: Dark Tower.

Moins connu que les oeuvres proverbiales du maître Freddie Francis, Le Crane Maléfique demeure une sympathique curiosité en dépit d'un pitch guère passionnant même si l'ennui n'y pointe jamais le bout du nez. Formellement soignée auprès de ses décors domestiques richement détaillés, si bien que l'on croirait par moment avoir affaire à une prod Hammer dans la tradition du gothisme séculaire, le Crâne Maléfique est également rehaussé du duo légendaire Christopher Lee / Peter Cushing. Ces derniers s'opposant (gentiment) pour la quête du crane du célèbre Marquis de Sade dérobé à plusieurs reprises par des quidams à la fois cupides et fureteurs. Ce crane ayant la faculté de posséder ses propriétaires au point de leur insuffler de morbides hallucinations (à l'instar de l'improbable séquence de la roulette russe !), et ce avant que ceux-ci ne passent à l'acte irréparable. Modestement efficace sous l'impulsion d'un Peter Cushing collectionneur d'objets occultes peu à peu envoûté par l'objet en question, le Crane Maléfique se focalise sur son profil véreux d'après un cheminement narratif prévisible. L'intrigue toute tracée ne parvenant donc pas à susciter un quelconque suspense en dépit de quelques scènes chocs bonnards timidement épeurantes. A découvrir d'un oeil curieux donc, notamment pour y parfaire notre culture cinéphile auprès de la filmo florissante de Freddie Francis

*Bruno

jeudi 29 octobre 2020

Halloween H20, 20 ans après

                                                 
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site video.fnac.com

"Halloween H20 : 20 Years Later" de Steve Miner. 1998. U.S.A. 1h26. Avec Jamie Lee Curtis, Josh Hartnett, Adam Arkin, Michelle Williams, LL Cool J, Jodi Lyn O'Keefe, Adam Hann-Byrd, Janet Leigh, Joseph Gordon-Levitt, Nancy Stephens.

Sortie salles France: 9 décembre 1998. U.S: 5 Août 1998

FILMOGRAPHIE: Steve Miner est un réalisateur américain, né le 18 Juin 1951 à Westport, dans le Connecticut. 1981: Le Tueur de Vendredi. 1982: Meurtres en 3 dimensions. 1986: House. 1986: Soul Man. 1989: Warlock. 1991: A coeur vaillant rien d'impossible. 1992: Forever Young. 1994: Sherwood's Travels. 1994: My Father ce Héros. 1996: Le Souffre douleur. 1998: Halloween, 20 ans après. 1999: Lake Placid. 2001: The Third Degree (télé-film). 2001: Texas Rangers, la revanche des Justiciers. 2002: Home of the Brave (télé-film). 2006: Scarlett (télé-film). 2007: Day of the Dead.


17 ans après l'estimable séquelle de Rick RosenthalSteve Miner, habile artisan de série B aussi méritoire que son homologue, rend un ultime hommage à une saga trop longtemps réduite à l'ornière (si on épargne l'incroyable vilain petit canard: Halloween 3, le Sang du Sorcier). Ainsi, de par la présence de la Scream Queen Jamie Lee Curtis, les retrouvailles avec son frère psychotique fulminent héroïquement à travers un habile dosage d'angoisse, de tension et de suspense horrifiques. Et ce sous l'impulsion d'un montage aussi habile qu'ultra dynamique. Le pitch20 ans après les tristes évènements d'Hadonfield, Laurie Strode tente de se reconstruire grâce à sa fonction de directrice de collège dans une bourgade Californienne. Mère chérissante entièrement vouée à protéger son fils de 17 ans, elle est obnubilée par la crainte de voir réapparaître à tous moments son frère Michael Myers. Sa paranoïa et sa psychose vont lui donner raison si bien que le Mal est à nouveau délibéré à daigner se venger de la manière la plus expéditive ! A savoir, tenter d'exterminer sa soeur après sa défaite en 1981 !


Après trois épisodes consécutifs aussi bien inutiles que faméliques (l'opus 4, 5, et 6), nous étions en droit de craindre une vaine redite avec ce 7è volet présageant un nouveau massacre récursif. Pour autant, par l'entremise d'un cinéaste mineur pour autant doué en terme de savoir-faire frissonnant, et avec le retour de notre babysitter attitrée, Halloween H20 cultive une fascinante attractivité pour tous fans de la franchise, aussi inégale et (si) redondante fusse-t'elle autrefois. A l'arrivée, cette déclinaison préalablement célébrée en grande pompe constitue simplement l'un des meilleurs slashers des années 90 en même temps qu'un des épisodes les plus percutants de la saga ! Tant et si bien que Steve Miner s'est montré assidu à essayer d'honorer le travail notable de Carpenter entrepris 20 ans plus tôt (même si l'action prime largement au détriment de la suggestion). Dès le prologue, sobre mais quelque peu tendu de par son angoisse diffuse, un hommage respectueux est imparti auprès de sa réalisation chiadée car utilisant à bon escient la gestion de l'espace et du cadre au sein d'une unité de lieu taciturne. Le réalisateur appliquera d'ailleurs cette règle de la suggestion et de l'expectative d'une mort prochaine durant une bonne partie du métrage.


D'autre part la présence (aussi iconique) de Jamie Lee Curtis en mère vindicative (aujourd'hui avinée !), à nouveau déterminée à affronter son pire cauchemar s'avère une idée de départ alléchante afin d'exorciser ses démons internes (notamment son penchant pour l'alcool !). Le réalisateur accordant une attention à étoffer sa caractérisation humaine en mère castratrice, obsédée à l'idée de protéger son fils. Alors que les parents fuyaient l'éducation de leur rejeton lors du premier volet, Laurie Stroode demeure ici entièrement vouée à sauvegarder et choyer son chérubin, bientôt exposé au stade de sa majorité. Avec une efficacité modeste, Steve Miner s'attache donc à nous décrire leur relation conflictuelle (quand bien même Michael rode aux alentours !), et ce jusqu'à ce que John improvise un subterfuge à sa mère afin de batifoler entre amis dans une demeure isolée. C'est à ce moment propice, favorable aux prochaines exactions meurtrières, que la terreur investira les lieux avec l'émergence de notre boogeyman plus revanchard et brutal que jamais ! Car même si le hors-champs est souvent préconisé, certaines mises à mort s'avèrent parfois cruelles et réalistes ! Sans outrance ou facilité, la réalisation va habilement exploiter nombre de situations rebattues en misant sur le suspense escompté, les clines d'oeil, l'efficience du montage résolument nerveux et son attrait homérique qui en découle irrémédiablement. Et le point d'orgue homérique de réitérer la même formule sans pour autant faire sombrer l'entreprise dans l'esbroufe improbable en se focalisant sur la pugnacité revancharde d'une Jamie Lee Curtis plus opiniâtre que jamais ! Tant et si bien que pour le coup, Michael Myers n'a aucune chance de revenir lors d'un prochain épisode infructueux Spoil ! de par sa condition démembré ! Fin du Spoil


Entrecoupé d'habiles clins d'oeil aux 2 premiers volets (mais aussi à certaines oeuvres iconiques parmi lesquelles Psycho, le Tueur du Vendredi ou Scream !), superbement photographié au sein d'une atmosphère d'angoisse palpable avant de céder aux estocades épeurantes, Halloween H20 se décline en excellente surprise car redorant le blason d'une saga triviale facilement mercantile. Sous l'impulsion notable de Jamie Lee Curtis, ce psycho-killer résolument ludique parvient en toute efficacité à redynamiter le (sous-)genre de par la probité du sympathique faiseur Steve Miner (notamment en y soignant ses chaleureux décors domestiques et naturels au sein d'une paisible bourgade). Et ce en dépit ce quelques facilités (usuelles au slasher), clichés et jump scares inutiles parfois palliés d'une dérision bienvenue. Et plus les années voguent, plus Halloween H20 approche une charmante patine rétro !

* Bruno
29.10.20. 3èx
19.07.12. 148 v

mercredi 28 octobre 2020

Le Bateau de la Mort

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Death Ship" de Alvin Rakoff. 1980. Angleterre. 1h33. Avec George Kennedy, Richard Crenna, Nick Mancuso, Sally Ann Howes, Kate Reid, Victoria Burgoyne, Jennifer McKinney, Danny Higham, Saul Rubinek, Murray Cruchley.

Sortie salles France: 2 Juillet 1980 (Int - 13 ans).

FILMOGRAPHIE:  Alvin Rakoff est un réalisateur canadien né le 6 Février 1927 à Toronto.
1958: Passeport pour la Honte, 1959: Larry, agent secret, 1960: Vendredi 13 Heures, 1970: Hoffmann, 1971: Say Hello to Yesterda, 1979: Cité en feu, 1980: Accroche toi j'arrive, 1980: Le Bateau de la mort.


"Une super série B, aussi mineure soit-elle, entièrement dédiée à son ambiance cauchemardesque." 
Les scénaristes Jack Hill (réalisateur de "Coffy") et David P. Lewis se sont ici inspirés d'une trame d'une légende séculaire (le hollandais volant et ses flibustiers fantômes) mais remise au goût du jour dans notre époque contemporaine afin de mettre en exergue les exactions d'un vaisseau fantôme résolument photogénique (incroyable masse noire vue de l'extérieur, et ce filmée sous toutes les coutures derrière un crépuscule !) Le pitchA la suite d'une collision mortelle entre deux bateaux (l'un réunissant des touristes pour une croisière festive, l'autre déclinant toute identité), un groupe de rescapés embarquent sur un paquebot mystérieusement destitué de ses passagers et du gouverneur. Très vite, des évènements inexpliqués et meurtriers ne tardent pas à les terroriser. Modestement réalisé sans une once de prétention, Le Bateau de la mort exploite efficacement un scénario linéaire sans surprise transcendé d'un charme Bis à travers son ambiance morbide délicieusement atmosphérique et ses seconds couteaux bien connus des amateurs (Richard GrennaGeorges Kennedy). Un divertissement mineur, certes, qui aurait pu sombrer dans l'indifférence la plus totale s'il n'eut été rehaussé d'une ambiance ombrageuse persistante, de par son aura rubigineuse infiltrée en interne d'un paquebot. Abordant les thèmes du nazisme et du vampirisme, ces derniers sont traités de manière délétère, de par l'immoralité d'officiers SS sous emprise surnaturelle puisque à la merci impérieuse d'un navire se nourrissant de sang humain afin de se régénérer. Tiré par les cheveux, certes, mais franchement envoûtant à travers sa scénographie sépulcrale régie dans les coursives et sous-sols du bateau. 


Le premier meurtre surprend par sa cruauté à la fois escarpée et suffocante. Un homme suspendu par les pieds d'un câble est balloté dans les airs avant de périr noyé dans l'eau glaciale de la mer. Cette séquence particulièrement éprouvante se joue de sadisme latent afin de savoir si ce dernier accroché aux pieds pourrait éventuellement s'en délier et sortir de sa besogne. On nous invoque en même temps la visite impromptue de nos passagers déambulants dans les couloirs "opaques" du vaisseau alors que le capitaine, rescapé de l'ancienne croisière, est peu à peu possédé par une entité invisible. Dès lors, la panique s'empare de chacun des hôtes emprisonnés à bord de ce lieu feutré et tentant désespérément  d'échapper à moult phénomènes inexpliqués. A l'instar de cette sonnerie de téléphone sans qu'un quelconque interlocuteur ne soit au bout du fil ou de cet électrophone émettant sans raison une musique jazzy. Sans compter ce visage tuméfié d'une protagoniste affublée de pustules, ces chuchotements et voix d'outre-tombe faisant écho dans les corridors, ce bain de douche ruisselant de sang sur sa proie et enfin ces accidents meurtriers souvent provoqués par la tuyauterie du sous-sol industriel. Il faut donc  souligner à travers ses effets chocs plutôt sympatoches (et d'autant plus cruels) le soin imparti aux décors funestes en interne du bateau suintant la rouille, les toiles d'araignées esquissées aux parois ainsi qu'une présence diabolique palpable à travers les murs de l'embarcation. Telles ses fameuses machines disproportionnées permettant ainsi d'alimenter le navire, veines motrices de l'engin maritime. Il y a aussi la découverte blafarde d'une chambre froide renfermant une poignée de cadavres congelés, empalés par des crochets de boucher. Ce décorum sensiblement photogénique insuffle donc une efficacité permanente au cheminement narratif, de par son atmosphère glauque exploitant habilement chaque recoin du bateau (effet d'immersion assuré). Et ce même si on regrette tout de même la psychologie sommaire des acteurs, la facilité ou le manque de cohérence de certaines situations anxiogènes (ou épeurantes), ce qui renforce d'ailleurs son charme Bis que beaucoup d'amateurs évoqueront avec nostalgie.


Nonobstant son manque de densité narrative, ces dialogues sommaires il est vrai et ces personnages peu développés, Le Bateau de la mort prône le film d'ambiance horrifique à l'aide d'une aura malsaine indécrottable. Quand bien même certaines scènes-chocs (le meurtre liminaire, la femme piégée dans la douche, l'un de rescapés baignant dans un filet de pêche rempli de cadavres liquéfiés) marquent les esprits de par leur impact graphique particulièrement réaliste. Une série B à l'ancienne bonnard donc qui mérite franchement le détour pour qui raffole d'ambiance sépulcrale à l'étrangeté cauchemardesque.  

Note: Un remake nullissime (pardon pour les fans) réalisé par Steve Beck fut entrepris en 2001. L'ambiance qui faisait tout le sel du film initial en est totalement bannie au profit d'FX horrifiques pétaradants.

*Bruno
28.10.20. 4èx
22.01.11.  

mardi 27 octobre 2020

Birth

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jonathan Glazer. 2004. U.S.A. 1h40. Avec Nicole Kidman, Cameron Bright, Danny Huston, Lauren Bacall, Anne Heche, 

Sortie salles France: 3 Novembre 2004

FILMOGRAPHIEJonathan Glazer est un réalisateur anglais de vidéos-clips, de publicités et de longs métrages, né en 1965. 2000 : Sexy Beast. 2004 : Birth. 2013 : Under the Skin. 


                         "L'amour ne se définit pas, ça se ressent, ça se vit. C'est une évidence."
Traitant de la métempsychose avec une rare subtilité et pudeur eu égard de l'impossible romance entre un garçonnet de 10 ans et une jeune trentenaire, Birth demeure un modèle de mise en scène épurée. Et ce même si les mauvaises langues ou autres rigoristes, feront probablement allusion au thème de la pédophilie tacite de par l'évolution immorale du couple en ascension amoureuse. Notamment auprès de 2 séquences burnées assez dérangeantes mais tout à fait justifiées et surtout traitées avec tact pour ne pas se complaire et s'écarter du sujet (j'évoque la scène du bain puis celle du baiser nocturne échangé au coin d'une rue). Il ne s'agit donc aucunement de pédophilie ici puisque l'héroïne n'éprouvera aucune attirance sexuelle pour l'enfant. Hypnotique, élégant et envoûtant de par le travail de la réalisation chiadée scrutant les regards des protagonistes avec une attention symétrique, Birth fait presque office d'expérience de cinéma à travers son intensité dramatique bouleversée. Le réalisateur Jonathan Glazer cultivant cette trouble romance sous l'impulsion d'un jeu d'acteurs au diapason. Tant auprès de la présence ténue de Nicole Kidman (peut-être LE rôle de sa carrière) en défunte épouse accablée par le deuil, le doute, l'espoir et l'illusion. Son incroyable jeu nuancé provoquant chez nous une empathie lestement éprouvée, tant et si bien que Jonathan Glazer parvient fréquemment à capter le non-dit à travers ses plans fixes serrés, et ce en s'attardant sur son regard infiniment pensif. 

Et sur ce point, Birth s'avère rigoureusement passionnant à travers le brio de sa mise en scène Hitchcockienne (notamment auprès de l'orchestration idoine de sa partition symphonique tantôt douce, tantôt grave) truffée de séquences emphatiques aussi magistrales qu'ensorcelantes (combien de fois je daignais remettre en arrière un moment vigoureux inscrit somme toute dans une banalité quotidienne !). Outre la présence gracile de Kidman à la force d'expression si mesurée, le petit Cameron Bright se taille la carrure du revenant juvénile avec une posture naturelle dans sa faculté d'y osciller doute et quiétude à travers son amour inné pour l'être aimé. Ainsi, sa conviction cérébrale désarme le spectateur scrutant ses moindres expressions et gestes avec une interpellation aussi confuse que Kidman. Car c'est bien une puissante histoire d'amour que nous inflige le réalisateur auprès de ses 2 êtres autrefois déchirés par l'aléas du trépas mais aujourd'hui de nouveau réunis afin de renouer avec leurs fulgurants sentiments. Et ce sans s'appesantir de l'ombre du ridicule ! On peut donc parler de prouesse dans sa direction d'acteurs hors-pair et dans sa réalisation millimétrée sans fioriture. Car cette passion dévorante pour l'être aimé aujourd'hui confondu dans un corps d'enfant, Jonathan Glazer la transcende avec une audace mesurée.  Tant auprès de ce duo infortuné se courtisant avec autant de timidité que de crainte et de cran (toujours dépouillée dans l'art et la manière de filmer leurs rapports interdits) que des seconds-rôles en émoi par tant d'incompréhension face au thème (évidemment discutable selon nos croyances ou notre athéisme) de la réincarnation. 

Que l'on croit ou non à ce récit spirituel laissant finalement planer le doute par le biais d'un rebondissement délibérément équivoque, Birth laisse une marque indélébile dans l'encéphale d'y avoir énoncé avec autant de grâce et de pudeur une trouble romance Spoil ! offensée par l'adultère Fin du Spoil. Magnifiquement réalisé et interprété, cette oeuvre maudite (du faite de sa discrète réputation et de sa sortie confidentielle) traite donc de la passion amoureuse avec une acuité mélancolique capiteuse, de par le regard aussi bien incandescent qu'évanescent de la divine Nicole Kidman (probablement LE rôle de sa vie, j'insiste !). Il y émane une sublime romance déchue tendant à nous suggérer que l'Amour le plus épuré résiste au-delà du temps et du trépas, quitte à ébranler l'être aimé lors d'une controverse en suspens. 

*Bruno

Ci-joint en exclusivité, la critique de Martin Romerio (également disponible chez Senscritique.com)

Je suis satisfait.
Je viens de tomber sur un film majeur des années 2000 hier soir. Un film qui vous fait changer vos tops 10 dans la demi-heure qui suit la projection. N’y allons pas par 4 chemins, Birth est une quasi perfection, un film magnifique qui tient sans aucun problème son statut de brique dans l’histoire du cinéma au même titre que « Vertigo » de Hitchock, « Viridiana » de Buñuel ou « Les contrebandiers de Moonfleet » de Fritz Lang ; autant de films qui ont une parenté* désarmante avec le petit chef d’œuvre de Jonathan Glazer.

« Birth » se pitche hyper facilement : C’est l’histoire d’une nana, jeune veuve, qui rencontre un jour un petit garçon de 10 ans lui affirmant n’être autre que le mari décédé… Il y a 10 ans.

Ce principe de base se déroule quasiment sans surprises : amusement, déni, lutte, trouble, etc… Rien à attendre d’original de ce côté-là. En fait, c’est même complètement l’inverse, le réalisateur issu de la pub et du clip nous une narration d’un classicisme frondeur qui pourrait rappeler le nouvel Hollywood et des choix de grammaire simples et très efficaces.

Exemples :
- Les zones d’ombres sous le pont qui marquent le passage de vie à trépas.
- L’apparition de Nicole Kidmann dans un couloir, uniquement éclairée par les bougies du gâteau qu’elle transporte sous les yeux du petit garçon.
- Rythme général lent et élégant.

Une mise en scène à la fois hyper significative au sens classique (direction photo dictée par des nécessités symboliques) et pur qui constituent une parfaite digestion du drama Hollywoodien. Ainsi la résurrection étrange et dissonante de l’histoire (le même revient, mais différent et anachronique se retrouve à l’écran pour le spectateur qui a devant lui un théâtre qui ressemble à du Hitchcock ou du Mankiewicz mais qui est troué par certaines audaces plus contemporaines (le long plan fixe sur le visage de Nicole Kidmann qui pleure à l’opéra). Tout est de bon goût : photo, montage, musique et montage son...

Si on s’arrêtait là, on aurait un film à la James Gray bien ficelé sans plus.

Toute la beauté du travail de Glazer se révèle au compte-goutte, s’impose à chaque plan toujours plus. Le malaise commence de manière classique avec des silences dans les dialogues, des scènes générale de nuit avec éclairage d’intérieur teinté de jaune. Les personnages principaux sont issus de la classe bourgeoise New-Yorkaise et leur stature ainsi que les costumes créent déjà un pont avec quelque chose de mortuaire. Les sons sont assourdis par les tentures et la moquette, les corps figés dans leurs attitudes maniérées et engoncés dans des ensembles sombres. La morbidité du film ne vient pas tant des morts qui reviennent que des vivants qui semblent n’attendre que la mort.

Lorsque le mort revient, nous sommes alors dans cette zone chère à la fiction qui ouvre les possibles et ravive l’imaginaire. La résurrection de Birth, c’est justement la vie qui va lutter pour réintégrer l’image, l’amour d’un enfant qui vient concurrencer les projets de mariage administratifs des adultes (le mort ressuscité). La résurrection, c’est aussi l’inversion : la source même du fantastique, voire de l’horreur (« Le prince des ténèbres » de Carpenter à ce sujet est emblématique). L’inversion crée le malaise, l’inquiétante étrangeté pour le spectateur qui se trouve confronté à des incohérences malsaines :

- Le passage de la mort à la vie

- L’amour conjugal d’un enfant pour une femme

- La colère de l’adulte et le flegme de l’enfant

- Les pleurs des adultes contre le stoïcisme de l’enfant

Ainsi Glazer a mis en place son théâtre d’ombres décalées et l’histoire va suivre son chemin avec quelques scènes mémorables (la colère de l’amant, jaloux de l’enfant ; une scène de bain à la fois érotique et malaisante…). Tout ça pour arriver sur un dernier quart d’heure avec une sorte de twist qui en fait reboucle avec l’incipit mais d’une manière, il faut l’avouer, pas hyper claire ni adroite. Nous touchons là le seul défaut du film avec peut être aussi quelques petites lenteurs par endroits.

Ce twist, on s’en fiche un peu en fait. On s’en fiche par ce que ce qu’il révèle, le film nous l’avait déjà révélé. Une révélation au sens profond du terme. Il n’est donc pas besoin de spoiler pour expliquer que la raison d’être du film de Glazer, c’est l’exploration de la possibilité de l’amour inconditionnel.

L’amour inconditionnel dépasse toute condition, et pourtant il faut en explorer la possibilité pour pouvoir compter dessus.

L’amour des adultes est un amour de cadavre, un amour qui se dit avec le sourire avant d’aller à l’opéra, autour d’une table sous les yeux des patriarches. L’amour des adultes, c’est celui qui peut mentir, celui qui brise les apparences pour nourrir toujours plus l’autosatisfaction de chaque partenaire.

L’amour de Sean, le petit garçon, est un amour décidé, brûlant, un amour qui ouvre les portes et renverse les familles. Un amour si persuasif qu’il entraînera la femme avec lui. Un amour qui l’emprisonnera jusqu’au bout. On découvre alors que le vrai miracle du film n'est pas tant le retour des morts parmis des vivants bien ternes, mais l'émergence même de l'amour dans cet univers.

Dernière phase du processus : un personnage comprend que l’amour est avant tout un acte. L’acte d’un sujet. Certes l’existence de l’Amour nécessite de s’offrir totalement à l’autre mais elle nécessite également de renverser son propre principe de perception : ne pas nourrir l’amour de l’intérieur masi intégrer la perception de l’autre dans le rapport potentiellement amoureux.

Final : impossible de statuer sur la possibilité de l’amour inconditionnel pour cette fois. Mais le cinéma nous a donné l’envie d’y croire. Une foi.

Comme dans un Minelli, Nicole Kidman est la prisonnière des rêves de l’autre, que ce soit d’un enfant, de son amant, du fantôme de son mari. La réalité dans tout ça n’est qu’un fil qui ne compte plus. On ne s’échappe jamais totalement du rêve d’un autre.

* Vertigo : l'inquiétante étrangeté de celui-qui revient de la mort en étant le même... mais différent.

Les contrebandiers de Moonfleet : L'enfant qui trouve dans les entrailles de la Terre le secret du monde adulte

Bunuel : sexualisation de la situation, Jean claude Carrière au scenar, des décors intérieurs sombres et chargés de circonvolutions.

Martin ROMERIO
9/10

lundi 26 octobre 2020

Grande Bagarre de Don Camillo (la)

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Don Camillo e l'onorevole Peppone" de Carmine Gallone. 1955. France/Italie. 1h38. Avec Fernandel, Gino Cervi, Leda Gloria, Carlo Duse, Umberto Spadaro, Memmo Carotenuto, Marco Tulli.

Sortie salles France: 18 Novembre 1955

FILMOGRAPHIE PARTIELLECarmine Gallone est un réalisateur italien né le 10 septembre 18851 à Taggia dans la province d'Imperia (Ligurie) et mort le 11 mars 1973 à Frascati.1913 : Le Baiser de Cyrano. 1914 : La Femme nue. 1914 : La Marche nuptiale. 1917 : Histoire des Treize. 1920 : Le Colonel Chabert. 1926 : Les Derniers Jours de Pompéi. 1927 : Celle qui domine. 1928 : L'Enfer d'amour. 1929 : Terre sans femmes. 1930 : La Ville des mille joies. 1931 : City of Songs. 1931 : Ma cousine de Varsovie. 1931 : Un soir de rafle. 1932 : Le Chant du marin. 1932 : Un fils d'Amérique. 1932 : Le Roi des palaces. 1934 : Two Hearts in Waltz Time . 1934 : Mon cœur t'appelle. 1935 : Casta Diva. 1937 : Scipion l'Africain 1938 : Giuseppe Verdi. 1939 : Marionnette. 1940 : Manon Lescaut. 1940 : Melodie eterne. 1942 : Les Deux Orphelines. 1943 : Harlem. 1946 : Rigoletto. 1948 : La leggenda di Faust. 1949 : Il trovatore. 1950 : La forza del destino. 1950 : Taxi de nuit. 1951 : Messaline. 1953 : Cavalleria rusticana. 1953 : Puccini. 1954 : Casta Diva. 1954 : La Maison du souvenir. 1954 : Madame Butterfly. 1955 : La Grande Bagarre de don Camillo. 1955 : La Fille de Mata Hari. 1956 : Michel Strogoff. 1956 : Tosca. 1960 : Carthage en flammes. 1961 : Don Camillo Monseigneur. 1963 : Carmen 63. 


"Une amitié qui dure et ne vieillit pas c'est quelque chose d'extraordinaire."
Avec ce nouvel opus de la saga Don Camillo plébiscité par 5 087 231 entrées en France, Julien Duvivier cède cette fois-ci sa place au réalisateur Carmine Gallone, habile artisan transalpin. 3è volet au titre oh combien vendeur, la Grande bagarre de Don Camillo continue à nouveau de nous enthousiasmer à travers l'affrontement récursif de Peponne / Don Camillo. Et si ce nouvel opus demeure moins subtil et passionnant qu'au préalable, il n'en demeure pas moins une excellente comédie sublimée une fois de plus du duo antinomique susnommé. Le pitch illustrant le projet politique de Péponne à devenir député contre l'avis de son ennemi juré. Et bien que la trame s'avère moins efficace, notamment à travers le schéma éculé des pugilats des 2 compères, la Grande bagarre de Don Camillo amuse sans modération sous l'impulsion de Fernandel et de Gino Cervi toujours aussi à l'aise pour jouer les amis détestables de manière à la fois fulminante et goguenarde. 

La réussite de cette attachante saga émanant de ce judicieux équilibre entre leurs sentiments d'amitié et de solidarité (oh combien indéfectibles), de jalousie, de colère et de vengeance, avec au bout du cheminement de la réconciliation une chaleur humaine prégnante. A l'instar de ce final étonnamment poignant (dans la violence des sentiments que Fernandel exprime de façon tranchée à son compère) qui émeut le spectateur avec toujours autant de franchise et de vigueur. Et ce même si ce 3è opus parait moins authentique, moins travaillé à travers ses ressorts éprouvés (notamment auprès de l'inventivité moins prononcée des dialogues). Mais ne boudons pas notre plaisir car La Grande bagarre de Don Camillo possède suffisamment de scénettes tendres et cocasses pour emporter la mise, même si la qualité majeure de ce 3è opus découle de la complémentarité infaillible de notre duo d'acteurs aujourd'hui proverbial. Tant et si bien qu'on ne se lasse pas de revoir les trois premiers volets de Don Camillo à travers cette photo monochrome attendrissante de par sa doucereuse poésie champêtre. 

Ci-joint les chroniques des antécédents opus:

*Bruno
3èx

jeudi 22 octobre 2020

La carapate

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gérard Oury. 1978. France. 1h40. Avec Pierre Richard, Victor Lanoux, Raymond Bussières, Jean-Pierre Darras, Yvonne Gaudeau, Jacques Frantz, Claire Richard. 

Sortie salles France: 11 Octobre 1978

FILMOGRAPHIE: Gérard Oury (Max-Gérard Houry Tannenbaum) est un réalisateur, acteur et scénariste français né le 29 avril 1919 à Paris, décédé le 20 Juillet 2006 à Saint-Tropez. 1960: La Main Chaude. La Menace. 1962: Le Crime ne paie pas. 1965: Le Corniaud. 1966: La Grande Vadrouille. 1969: Le Cerveau. 1971: La Folie des Grandeurs. 1973: Les Aventures de Rabbi Jacob. 1978: La Carapate. 1980: Le Coup du Parapluie. 1982: L'As des As. 1984: La Vengeance du Serpent à Plumes. La Joncque (inachevé). 1987: Levy et Goliath. 1989: Vanille Fraise. 1993: La Soif de l'or. 1996: Fantôme avec chauffeur. 1999: Le Schpountz.

Maître de la comédie populaire, Gérard Oury n'a point égaré sa motivation avec La Carapate réalisé en 1978. A l'arrivée, 2 923 257 entrées en France, si bien qu'il se hisse 8è au box office au grand bonheur des fans. Ainsi, cette énième aventure rocambolesque réunissant pour la 1ère fois à l'écran le duo impromptu Victor Lanoux / Pierre Richard parvient donc à se renouveler de par le savoir-faire d'Oury épaulé d'un sens du montage calibré si je me réfère aux nombreuses cours-poursuites et bastonnades qui empiètent l'intrigue. Car à travers un trépidant road movie truffé de rebondissements, quiproquos et revirements inventifs; La Carapate conjugue action, cascades, humour, romance et tendresse avec une efficacité factuelle. Outre la prestance toujours aussi sémillante du gaffeur Pierre Richard en otage juridique, Victor Lanoux demeure étonnamment à l'aise pour se prêter au jeu de la déconnade avec une spontanéité frétillante eu égard de sa posture délinquante tantôt héroïque. Gérard Oury se gaussant par ailleurs de la classe bourgeoise avec, en background, la révolution sociale de Mai 68 que notre duo témoignera malgré lui en esquivant les CRS. 

Le récit s'articulant autour de la folle carapate d'un avocat (Pierre Richard) et de son client, un condamné à mort (Victor Lanoux) étant parvenu à s'évader lors d'une émeute. Multipliant à eux deux les larcins de véhicule afin de fuir la police, ils sont entraînés dans un concours de circonstances aussi infortunées que prospères, avec, au bout de leur course, une éventuelle grâce présidentielle sous la mainmise du Général de Gaulle (que l'on entrevoit en sosie). Gérard Oury, jamais à court d'idées à la fois grotesques et débridées, enchaînant les situations les plus folingues pour divertir son public. Et ce sans se répéter en dépit de la redondance des vols de voitures soumises aux poursuites champêtres lors d'itinéraires vertigineux ou catastrophiques. Ce qui nous vaut d'ailleurs en préambule une séquence polissonne anthologique à travers le streaptease d'une catin à moitié nue que des automobilistes reluquent par la vitre de leur véhicule. Il est donc étonnant de constater qu'Oury s'adonne ici à l'érotisme folichon dans sa pluralité des genres si bien qu'à une seconde reprise (la scène de la grange convergeant vers la ferme avec l'arrivée de l'époux cocu) il se permet d'y renouer avec une dérision encore plus comique.  


Comédie fulminante traversant sans accroc les épreuves du temps, la Carapate suscite une bonne humeur et un rire galvanisants de par son rythme échevelé et la complémentarité des acteurs très impliqués dans leur fonction de trublion pugnace. 

*Bruno
3èx

mercredi 21 octobre 2020

Le Retour de Don Camillo

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site telerama.fr

"Il ritorno di don Camillo" de Julien Duvivier. 1953. France/Italie. 1h55. Avec Fernandel, Gino Cervi, Édouard Delmont, Paolo Stoppa, Alexandre Rignault, Thomy Bourdell, Tony Jacquot. 

Sortie salles France: 5 Juin 1953. Italie: 23 Septembre 1953

FILMOGRAPHIE: Julien Duvivier est un réalisateur français, né le 8 octobre 1896 à Lille et mort le 29 octobre 1967 à Paris. 1967: Diaboliquement vôtre.  1963 Chair de poule. 1962 Le diable et les 10 commandements. 1962 La chambre ardente. 1960 Boulevard. 1960 La grande vie. 1959 Marie-Octobre. 1959 La femme et le pantin. 1957 Pot Bouille. 1957 L'homme à l'imperméable. 1956 Voici le temps des assassins... 1955 Marianne de ma jeunesse. 1954 L'affaire Maurizius. 1953 Le retour de Don Camillo. 1952 La fête à Henriette. 1952 Le petit monde de Don Camillo. 1951 Sous le ciel de Paris. 1950 Dernier témoin. 1949 Au royaume des cieux. 1948 Anna Karénine. 1946 Panique. 1944 Destiny (uncredited). 1944 L'imposteur. 1943 Untel père et fils. 1943 Obsessions. 1942 Six destins. 1941 Lydia. 1939 La charrette fantôme. 1939 La fin du jour. 1938 Toute la ville danse. 1938 Marie-Antoinette (uncredited). 

Qu'il est bon de se replonger dans une comédie d'après-guerre pétrie d'innocence et de chaleur humaine à travers ses valeurs universelles (amour, amitié, solidarité, pardon), tant et si bien que l'on en redemande sitôt le générique défilé ! Car faisant suite aux vicissitudes du célèbre curé de campagne contre le maire Peppone, le Retour de Don Camillo demeure aussi réussi que son modèle sous la mainmise de son initiateur, Julien Duvivier. Débordant de loufoquerie, de tendresse et d'espièglerie, on retrouve donc notre duo divergent que Fernandel et Gino Cervi immortalise à renfort de répliques aussi éloquentes qu'incisives eu égard de l'inventivité des dialogues particulièrement enjoués. Redoutablement efficace autour de l'enjeu d'une digue que Peppone souhaite implanter afin de contrer les inondations, Le Retour de Don Camillo multiplie les affrontements verbaux et physiques parmi la complicité de certains villageois partisans du communisme (le parti de Peppone) ou de la cause chrétienne (si on se place du point de vue de la parole divine de Don Camillo). 


Fernandel
endossant une fois de plus sa soutane avec une spontanéité fringante tant il perdure une irrésistible dérision dans celui du curé toujours aussi obtus à tenir tête au maire du village. Au-delà de sa cocasserie habilement structurée au fil d'une intrigue pleine de rebondissements et de situations débridées (le fameux combat de boxe où Peppone puis ensuite Don Camillo s'emparent du ring pour braver le champion), le Retour de Don Camillo bénéficie d'un soin esthétique étonnant auprès de ses images oniriques d'une nature enneigée ou diluvienne. Ce qui converge au final d'une émouvante tendresse à travers sa cantique pour la solidarité paysanne auprès de cette population démunie comptant sur l'esprit de cohésion à travers l'homélie de Don Camillo pour s'extirper d'une catastrophe naturelle.  


Immortel car indémodable auprès du duo mythique susnommé, Le Retour de Don Camillo est un bonheur permanent à travers son savoureux condensé d'humour, de pugilats et de tendresse que cristallise toute une communauté villageoise attachée aux principes de l'amitié (si indéfectible) et de l'absolution. 10/10.

Ci-joint la chronique du Petit monde de Don Camillohttp://brunomatei.blogspot.fr/…/le-petit-monde-de-don-camil…

*Bruno
3èx

FILMO (suite): 1937 Un carnet de bal. 1937 Pépé le Moko (a film by). 1937 L'homme du jour. 1936 La belle équipe. 1936 Le golem. 1935 La bandera. 1935 Golgotha. 1934 Maria Chapdelaine. 1934 Le paquebot Tenacity. 1933 La machine à refaire la vie. 1933 Le petit roi. 1933 La tête d'un homme. 1932 La Vénus du collège. 1932 Poil de carotte. 1932 Die fünf verfluchten Gentlemen. 1932 Allo Berlin? Ici Paris ! 1931 Les cinq gentlemen maudits. 1931 David Golder. 1930 Au bonheur des dames. 1930 La vie miraculeuse de Thérèse Martin. 1929 Maman Colibri. 1929 Le miracle de la mer. 1928 Le tourbillon de Paris. 1927 L'homme à l'Hispano. 1927 Le mystère de la tour Eiffel. 1927 Le mariage de Mademoiselle Beulemans. 1927 Révélation. 1925 Poil de carotte. 1925 L'abbé Constantin. 1924 L'oeuvre immortelle. 1924 Coeurs farouches. 1924 Credo ou la tragédie de Lourdes. 1924 La machine à refaire la vie. 1923 Le reflet de Claude Mercoeur. 1922 Der unheimliche Gast. 1922 L'ouragan sur la montagne. 1922 Les Roquevillard. 1922 L'agonie des aigles (co-director). 1921 Le logis de l'horreur. 1920 La reincarnation de Serge Renaudier. 1919: Le Prix du sang.

mardi 20 octobre 2020

Ilsa, la tigresse du Goulag

                                            
                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemotion.com 

"Ilsa, the Tigress of Siberia" de Jean LaFleur. 1977. Canada. 1h32. Avec Dyanne Thorne , Michel-René Labelle , Gilbert Beaumont , Jean-Guy Latour , Ray Landry.

Sortie salles France: 7 Avril 1982

FILMOGRAPHIE: Jean LaFleur est un réalisateur et scénariste américain.
1975: La poursuite mystérieuse. 1977: Ilsa, la tigresse du Goulag


                  La chienne de Sibérie refait des siennes dans un troisième opus bicéphale !

Le pitch: 1953. Ilsa s'est exilée en Sibérie afin de poursuivre ses travaux sadiques auprès d'une poignée de résistants. Parmi eux, le téméraire Chiconi lui tient tête, ce qui attise sa colère par sa soif de soumission. Mais après la mort de Stalline, Ilsa et ses sbires sont contraints de quitter le camp après avoir exterminé tous les prisonniers. Seul, Chiconi parvient miraculeusement à s'évader. 24 ans plus tard, ce dernier se retrouve inopinément sous l'emprise d'Ilsa au sein d'un bordel officieux. 
Troisième volet purement lucratif d'une franchise à succès, Ilsa la tigresse du Goulag renoue avec le produit d'exploitation à travers son dosage de sexe et de gore putassier. Don Edmonds cédant aujourd'hui sa place au canadien Jean Lafleur après avoir réalisé les 2 premiers volets. De par son scénario aussi grotesque qu'indigent, ses acteurs de seconde zone à la trogne bonnard et sa réalisation approximative, Ilsa... ne parvient pas à émuler le 1er volet resté dans toutes les mémoires pour son mauvais goût assumé de Nazisploitation crapoteux. Pour autant, avec indulgence et avec l'inévitable condition de l'approcher au second degré, ce 3è opus (alternant 2 époques distinctes pour se démarquer de la routine) s'avère gentiment sympa en dépit d'une structure narrative terriblement prémâchée.


Ainsi, la première partie, la plus ludique, nous livre son lot de traditionnelles tortures d'un réalisme parfois cruel et impressionnant (le bras de fer à la tronçonneuse, la noyade dans l'eau glacée avec l'appui de deux treuils, la tête écrabouillée par une massue, le détenu bouffé par un tigre). Et ce en y exploitant efficacement sa nature résolument réfrigérante, scénographie complice ritualisée d'une succession de tortures inventives en accord avec son climat hivernal. Quand bien même le second acte oscillant espionnage, sexe, gore, action et science-fiction insuffle un futile sentiment de distraction eu égard de la condition soumise de Chiconi à nouveau retenu otage chez le nouveau fief d'Ilsa pour lui opérer un lavage de cerveau (décupler ses terreurs intimes pour mieux l'asservir à l'aide d'une machine révolutionnaire). Et pour pimenter l'intrigue fatalement à bout de souffle à force d'y répéter le même schéma, les émissaires du père de Chiconi sont sur le point de lancer un assaut au sein du repère d'Ilsa. Ce qui nous vaut un dernier acte multipliant gunfights sanglants et poursuites en motoneige au coeur d'une nature réfrigérante (sorte de James Bond Z en mode horrifique). Enfin, et pour terminer sur une note "olé olé", on apprécie le retour surjoué de l'illustre Dianne Thorne  dévoilant comme de coutume sa poitrine opulente à maintes reprises pour le bonheur des fans égrillards. 


Dénué d'une once d'intensité dramatique et de suspense progressif, faute d'une intrigue inepte aux enjeux dérisoires, Ilsa la tigresse du Goulag compte exclusivement sur l'action, le sexe et le gore pour divertir un public volontiers voyeur et complice des activités lubriques de Dianne Thorne jamais à court de fantaisie licencieuse pour y parfaire ses exactions tortionnaires. Sympatoche bien que dispensable, on regrette tout de même la force dramatique de son 1er opus scandaleusement déviant, maladif et putanesque. 

*Bruno
3èx
20.10.20
2016: 192 V

lundi 19 octobre 2020

Sans toit ni loi. Lion d'Or, Venise, 86.

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

d'Agnès Varda. 1985. France. 1h45. Avec Sandrine Bonnaire, Macha Méril, Stéphane Freiss, Yolande Moreau, Marthe Jarnias

Sortie salles France: 4 Décembre 1985

FILMOGRAPHIEAgnès Varda (Arlette Varda) est une photographe, réalisatrice de cinéma et plasticienne française, née le 30 mai 1928 à Ixelles (Belgique), décédé le 29 mars 2019 à Paris, . 1955 : La Pointe courte. 1962 : Cléo de 5 à 7. 1965 : Le Bonheur. 1966 : Les Créatures. 1969 : Lions Love. 1977 : L'une chante, l'autre pas. 1981 : Documenteur. 1985 : Sans toit ni loi. 1987 : Jane B. par Agnès V. 1987 : Kung-fu Master. 1991 : Jacquot de Nantes. 1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma. 

Je ne sais pas (/plus) trop quoi penser de cette oeuvre auteurisante signée Agnès Varda de par sa réalisation personnelle faisant parfois intervenir certains acteurs s'exprimant face écran pour déclarer leur point de vue sur la situation sociale de l'héroïne (je n'ai pas compris ce parti-pris expérimental). Qui plus est, la plupart des comédiens non professionnels délivrent un jeu timoré à travers leurs expressions tantôt hésitantes, tantôt maladroites. L'intrigue sans surprise se laisse suivre sans déplaisir (Mona, jeune marginale flâneuse, vagabonde dans les contrées champêtres en se faisant héberger chez quelques citadins) jusqu'à son épilogue tragique particulièrement rigoureux (que Varda avait choisi de divulguer dès le préambule). On aurait peut-être aimé un peu plus d'intensité, d'énergie et de tendresse (explicite) durant le parcours moral de Mona assez peu empathique et attendrissante à travers ses humeurs versatiles. Agnès Varda s'attachant derrière ses frasques à mettre en exergue les préjugés, les commérages d'une population jugeant la marginalité de manière aussi expéditive que primaire, prioritairement après de la classe bourgeoise. A découvrir d'un oeil curieux, surtout pour l'interprétation spontanée de Sandrine Bonnaire fraîchement convaincante en SDF paumée dénuée de dessein. 


*Bruno
2èx

Récompenses

1985: Mostra de Venise: Lion d'or. 
Prix FIPRESCI
1986: César de la Meilleure actrice: Sandrine Bonnaire
LAFCA Awards: Meilleure actrice: Sandrine Bonnaire
Meilleur film en langue étrangère
Prix Méliès: Meilleur film (ex-æquo avec Michel Deville pour Péril en la demeure)

vendredi 16 octobre 2020

Le Samouraï

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jean-Pierre Melville. 1967. France/Italie. 1h45. Avec Alain Delon, François Périer, Nathalie Delon, Cathy Rosier, Jacques Leroy, Michel Boisrond, Robert Favart.

Sortie salles France: 25 Octobre 1967

FILMOGRAPHIE: Jean-Pierre Melville, né Jean-Pierre Grumbach le 20 octobre 1917 à Paris et mort le 2 août 1973 à Paris, est un réalisateur et scénariste français. 1946 : Vingt-quatre heures de la vie d'un clown (court-métrage). 1947 : Le Silence de la mer. 1950 : Les Enfants terribles. 1953 : Quand tu liras cette lettre. 1955 : Bob le flambeur. 1959 : Deux hommes dans Manhattan. 1961 : Léon Morin, prêtre. 1962 : Le Doulos. 1963 : L'Aîné des Ferchaux. 1966 : Le Deuxième Souffle. 1967 : Le Samouraï. 1969 : L'Armée des ombres. 1970 : Le Cercle rouge. 1972 : Un flic.


Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï si ce n'est celle du tigre dans la jungle, peut-être...
Grand classique du polar français natif des années 60, Le Samouraï fait finalement office d'oeuvre atypique à travers le personnage iconique d'Alain Delon en tueur à gage taciturne, placide et impassible, et ce derrière une apparence ténue si je me réfère à son imper et son chapeau imberbes. Car illuminant l'écran de sa présence d'ange démonial, Delon y dresse le profil d'un anti-héros énigmatique à travers sa solitude aphone (il vit dans un appart terne et blafard avec comme unique compagnon un volatile encagé) et son soudain revirement sentimental pour une afro pianiste l'ayant disculpé d'un meurtre quelques instants plus tôt à la suite d'un interrogatoire policier. Ainsi, l'intrigue d'apparence classique (un tueur à gages est contraint de se venger de son organisation après y avoir été trahi, quand bien même la police en filature est sur le point de l'alpaguer une ultime fois) est transcendée par la rigueur de la mise en scène de Melville

Maître incontesté du polar français structurant un schéma narratif finalement impromptu quant à la relation équivoque qu'amorce le samouraï avec la pianiste afro. Histoire d'amour impossible à travers une fascination féminine pour la figure du Mal que symbolise Delon en tueur cupide, le Samouraï déconcerte par son final fortuit Spoil ! quant aux ultimes motivations de celui-ci prêt à se sacrifier pour un amour déchu. Fin du Spoil. Outre l'attrait magnétique de sa mise en scène épurée prenant son temps à planter ses divers décors et l'évolution indécise de ses personnages se coursant incessamment; Le Samouraï vaut également pour la substantialité de son casting regroupant François Périer en commissaire acharné (et ce sans expression ou gestuelle outrée), la tendre et douce Nathalie Delon en maîtresse prévenante, et surtout Cathy Rosier en pianiste éprise d'ambivalence face à la posture indicible du tueur l'ayant épargné au moment de son contrat criminel. Toute la puissance de l'intrigue émanant de ce duo torturé, tant fasciné l'un pour l'autre, mais incapable de se concerter de par leur actions illégales et contradictions bâties sur le mensonge, le simulacre, le non-dit et la mort. Le Samouraï étant victime de sa condition meurtrière alors que la pianiste happée dans une dimension contraire à sa morale tentera de s'y raviser. 

Chef-d'oeuvre du film noir à la fois opaque et incandescent sublimé par sa distribution dépouillée  admirablement dirigée, Le Samouraï préserve son pouvoir indécrottable de fascination. Tant auprès du monstre sacré Alain Delon déambulant dans chaque séquence à l'instar d'un ange maudit que de sa mise en scène nuancée cristallisant un univers crépusculaire où le sentiment de déréliction s'y opère de façon pesante. 

*Bruno

jeudi 15 octobre 2020

Big Guns : les Grands Fusils

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site boxofficestory.com

"Tony Arzenta" de Duccio Tessari. 1973. France/Italie. 1h44. Avec Alain Delon, Richard Conte, Carla Gravina, Marc Porel, Roger Hanin, Umberto Orsini Isnello, Nicoletta Machiavelli.

Sortie salles France: 23 Août 1973. Italie: 7 Septembre 1973

FILMOGRAPHIEDuccio Tessari, de son vrai nom Amadeo Tessari, est un réalisateur et scénariste italien né le 11 octobre 1926 à Gênes, décédé le 6 septembre 1994 à Rome.1962 : Les Titans. 1963 : Le Procès des doges ou Le Petit boulanger de Venise. 1964 : La sfinge sorride prima di morire - stop - Londra. 1965 : Una voglia da morire. 1965 : Un pistolet pour Ringo. 1965 : Le Retour de Ringo. 1966 : Très honorable correspondant. 1967 : Per amore... per magia.... 1968 : Meglio vedova. 1968 : Le Bâtard. 1968 : Un train pour Durango. 1969 : Mort ou vif... de préférence mort. 1970 : Quella piccola differenza. 1970 : La mort remonte à hier soir. 1971 : Cran d'arrêt. 1971 : Forza G. 1971 : Et viva la révolution ! 1973 : Les Grands Fusils. 1973 : Les Enfants de chœur. 1974 : L'Homme sans mémoire. 1974 : Les Durs. 1975 : Zorro. 1976 : Les Sorciers de l'île aux singes. 1976 : La madama. 1978 : Le Crépuscule des faux dieux. 1981 : Un centesimo di secondo. 1985 : Tex Willer e il signore degli abissi. 1985 : Baciami strega (TV). 1986 : Bitte laßt die Blumen leben. 1987 : Una grande storia d'amore (TV). 1988 : Guerra di spie (feuilleton TV). 1990 : Au bonheur des chiens. 1992 : Beyond Justice. 


Un improbable polar transalpin âpre et dégénéré sous l'impulsion d'un Delon mortifié. 
Sous-estimé par la critique hexagonale (si je ne m'abuse), Big Guns est une claque dans la gueule comme on en voit peu dans le paysage du polar transalpin. Car cela a beau être produit entre la France et l'Italie, Big Guns impose sans ambigüité son identité latine de par la nationalité de l'habile faiseur touche à tout Duccio Tessari (Les Sorciers de l'île aux singes, l'Homme sans Mémoire, les Titans, Un Pistolet pour Ringo et sa suite) entouré d'un casting de même souche, et d'une ultra-violence poisseuse (typiquement italienne donc) au sein d'un climat blafard saillant. Ainsi donc, avec un souci esthétique glauque et mortifère, Big Guns nous plonge dans les exactions de la pègre mafieuse avec un réalisme résolument brutal. Tant auprès des gun-fight sanglants que des poursuites urbaines en bagnole froissées impeccablement dirigées. C'est d'ailleurs sans doute ce qui a dû freiner les critiques hexagonales à juger objectivement d'un divertissement aussi mal élevé, qui plus est rustre et inhospitalier sous l'impulsion de gueules d'acteurs viciées bien connus des amateurs de Bis. Et à ce niveau, Big Guns est également un jouissif film d'acteurs tant les seconds-couteaux familiers des fans possèdent un charisme infaillible à se fondre dans le corps de mafieux avec un naturel mesquin. 

Quand bien mêmes les femmes qui les entourent (et qui abordent ensuite Delon) se taillent une carrure désabusée de pute au grand coeur si je me réfère surtout à la composition à la fois fragile et stoïque de Carla Gravina. Si bien que son passage à tabac par 3 tueurs demeure d'une brutalité rarement égalée pour le genre tant le cinéaste n'élude jamais le hors-champs ! Une séquence d'anthologie d'un sadisme infaisable de nos jours (cela m'a d'ailleurs rappelé une séquence liminaire de la Dernière maison sur la Gauche lorsque David Hess assène un coup de poing à l'estomac d'une des étudiantes dans un hôtel miteux). Et l'intrigue a beau être simpliste et prévisible (un jeu du chat et de la souris entre un tueur à gage retraité et son organisation); Duccio Tessari y soigne son contenu licencieux avec une efficacité permanente. Tant et si bien que l'on reste accroché aux pérégrinations d'Alain Delon (la mine placide et usée) arpentant les cités urbaines avec une soif de vengeance à double tranchant. D'ailleurs, de par le jeu nonchalant de Delon déambulant à l'instar d'un fantôme renfrogné, certaines langues (à la mine probablement déconfite) ont critiqué son jeu monolithique en supposant que l'acteur s'ennuyait durant tout le tournage. En tout état de cause, le monstre sacré prouve une fois de plus l'étendue de son talent avec un charisme sciemment terne, et ce parmi l'audace de se fourvoyer dans une co-production pour public averti (il en est d'ailleurs le superviseur !). 

Survival rugueux imprégné de rage, de fiel, de vice et de désespoir, Big Guns oppose les valeurs d'amitié, de loyauté et de dignité (notamment auprès de la gente féminine quant aux rapports davantage empathiques entre l'héroïne Sandra et Tony le traqué) à travers une éthique mafieuse dénuée de code d'honneur. A revoir absolument, notamment pour y savourer son atmosphère feutrée dénuée de lueur d'espoir, à l'instar de son aigre épilogue (superbe mise en scène quant à la vigueur de son suspense subtilement oppressant sous l'impulsion de regards sournois confinés dans une église de noce) illustrant une félonie amiteuse.  

*Bruno
2èx

Box Office France: 866 746 entrées